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Paysage agraire

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Le paysage agraire est le résultat visible de l'aménagement de la surface de la terre par les paysans. Il existe différents paysages agraires. En effet le paysage agraire est la combinaison de la forme et des dimensions des champs (ou parcelles), mais s'y ajoutent la netteté de la séparation entre l'espace utilisé et l'espace laissé en friche ou en forêt et l'importance de l'étendue de ces dernières. Il faut aussi prendre en compte la présence ou l'absence de clôture et la répartition de l'habitat.

Les paysage agraires d'aujourd'hui sont le résultat d'une très longue histoire entre les paysans et la terre qu'ils cultivent; ces paysages continuent de changer avec l'introduction de nouvelles techniques agricoles, mais aussi avec le recul des besoin en main-d'œuvre voire avec l'abandon de l'activité agricole sur des étendues plus ou moins importantes.

Les parcelles[modifier | modifier le wikicode]

Un paysage agraire en Espagne (Castille-et-León). Paysage d'openfield à grandes parcelles agricoles et habitat groupé.

Une parcelle est une partie de l'espace agraire qui appartient à un propriétaire. Dans les pays organisés les parcelles sont répertoriées dans un registre appelé le cadastre, autrefois elles l'étaient dans les terriers.

Une même parcelle peut être utilisée de plusieurs façons en même temps (mais ceci est rare). Par contre plusieurs parcelles voisines peuvent être regroupées pour former un espace utilisé d'un seul tenant (soit des cultures, soit des prairies, soit des friches...). Ces parcelles de culture sont celles que l'on voit dans le paysage, grâce aux différentes couleurs, hauteurs et densités de la végétation.

Les parcelles peuvent être mises en valeur par leur propriétaire (c'est ce que l'on appelle le faire-valoir-direct) ou bien elles sont mises en valeur par des paysans locataires, c'est le cas dans le métayage et le fermage. Cette différence ne se voit pas dans le paysage.

Modification de l'aspect des parcelles par l'aménagement agricole[modifier | modifier le wikicode]

Sur un versant les parcelles cultivées ont souvent un sol peu épais dans la partie haute; par contre le sol est plus épais dans la partie basse. C'est ce que l'on appelle un « rideau ». Ce phénomène est dû à un glissement très lent sur la pente de la terre ameublie par les labours. C'est la plupart du temps un phénomène naturel, mais il peut être provoqué par l'action des paysans soucieux de briser la raideur de la pente pour limiter le ravinement provoqué par les pluies.

Sur les pentes raides le ravinement est très efficacement combattu par la création de terrasses entre deux parcelles. Le paysage forme alors un immense escalier. Ces terrasses horizontales, souvent de petite dimension, sont soutenues par des murets bâtis en pierres sèches ou plus rarement maçonnées. Les pierres sont trouvées sur place grâce à l'épierrement des champs. Cette construction demande un énorme travail et un entretien permanent sous peine de voir le muret affaibli par le départ d'une pierre. Elle convient bien aux cultures arbustives. On trouve de tels aménagements dans les régions méditerranéennes où il faut combattre les risques de ravinement provoqué par les violentes averses d'automne. La riziculture qui nécessite des surfaces horizontales pour la retenue de l'eau nécessaire à la croissance du riz, utilise aussi cet aménagement.

La clôture des parcelles de culture[modifier | modifier le wikicode]

Un paysage agraire en France (Pas-de-Calais). Paysage de bocage

Une des caractéristiques les plus visibles des paysages agraires est la présence ou l'absence de clôtures et, s'il y en a, de l'aspect de celles-ci.

Les clôtures sont une réponse à la nécessité de lutter contre le risque d'engorgement du sol par l'eau de pluies trop abondante. Mais ce peut être aussi la nécessité de rendre plus facile la surveillance du bétail. Ce peut être aussi la volonté de marquer la limite d'une propriété face aux voisins. Cependant les clôtures sont un obstacle à l'emploi du machinisme agricole moderne. Dans beaucoup de régions elles ont été en partie ou en totalité détruites, souvent sans tenir compte des conditions de pente, d'où des dégâts souvent irréparables.

Pour en savoir plus, lis l’article : bocage.

L'absence de clôture est souvent liée à une mise en valeur collective des terres par un groupe important de paysans qui acceptent des règles communes pour l'utilisation de l'espace agricole (en particulier l'assolement).

Pour en savoir plus, lis l’article : openfield.

Il peut exister des paysages agraires où on trouve l'aspect bocage et openfield mélangé. C'est le cas en Normandie, dans le pays de Caux, où les bâtiments de l'exploitation agricole sont dispersés dans un enclos entouré de haie vive, souvent plantés avec des pommiers. Mais autour les champs sont sans clôture.

Openfield et bocage ne sont pas des modèles fixés une fois pour toutes. Ils évoluent au cours de l'histoire en fonction des productions faites par les paysans. Ainsi en Angleterre à partir du XIIIe siècle les grands propriétaires transforment l'openfield en bocage à mailles larges, ils closent leurs terrains pour y faire de l'élevage ovin, en vue de produire de la laine pour l'exportation vers la Flandre. Aujourd'hui la destruction des haies du bocage breton est achevée dans de multiples endroits.

Répartition de l'habitat rural[modifier | modifier le wikicode]

Un paysage agraire en Italie (Toscane). Petites parcelles, cultures arbustives et habitat dispersé

Un paysan a besoin d'un lieu d'habitation mais aussi de locaux pour y loger ses animaux, leur nourriture et le matériel agricole. Ces bâtiment peuvent être dispersés dans un espace restreint. Mais il peuvent également être jointifs autour d'une cour fermée. On peut également tout regrouper sous le même toit.

Les bâtiments d'une exploitation agricole peuvent être éloignés de ceux d'une autre exploitation. Si cette disposition est généralisée dans une région on parle d'« habitat dispersé ». C'est souvent le cas dans les régions aux sols argileux mais on trouve aussi des exemples de dispersion dans certaines régions calcaires bien arrosées. C'est le plus souvent le cas dans les régions de montagne. Cette dispersion peut également s'expliquer par l'activité d'élevage qui s'accommode de ce type d'habitat.

Quand les bâtiments de plusieurs exploitations agricoles sont regroupés au même endroit et forment un bourg ou un hameau on parle d'« habitat groupé ». Il peut s'agir d'un regroupement autour d'un point d'eau. Le regroupement peut être dû à une création décidée par un seigneur au moment des défrichements du Moyen Âge. Ce peut être aussi la recherche de la sécurité.

Pour en savoir plus, lis l’article : Répartition de l'habitat rural.
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