Pangermanisme

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Le pangermanisme est une idée politique qui prétend que toutes les personnes ayant l'allemand comme langue maternelle font partie d'un même peuple et doivent être regroupées, de gré ou de force, dans un seul État. Née en Allemagne au cours du XIXe siècle, cette idée anime le mouvement de l'unification allemande qui abouti à la création du IIe Reich allemand en 1871. Elle prend de l'importance dans les décennies précédant la Première Guerre mondiale. Elle est reprise par Adolf Hitler qui en fait une des bases du programme des nazis. Sa politique extérieure à partir de 1933, est la mise en application de cette idée. Elle aboutit à la Seconde Guerre mondiale.

Le peuplement germanique en Europe vers 1920

Le pangermanisme apparait après les bouleversements dus à la Révolution française et au Premier empire. En 1815, les populations parlant l'allemand habitent dans cinq états : l'empire de Russie, l'empire d'Autriche, la Confédération germanique qui est un regroupement d'États allemands présidé par l'Autriche, le Royaume de France et le royaume de Danemark. Beaucoup de nationalistes allemands déplorent cette situation qui est contraire au droit des peuples à disposer d'eux mêmes.

Au début du XIXe siècle certains penseurs allemands affirment qu'un peuple se définit par le sang et la langue (contrairement à l'idée française apparue à la Révolution pour qui un peuple est formé par des personnes désirant vivre ensemble parce qu'elles partagent des idées communes). Dans la conception allemande un peuple doit se perpétuer au cours de l'Histoire sans qu'il y ait eu de métissage. Pour beaucoup de ces penseurs, les Allemands correspondent à ces idées. Certains penseurs affirment que le peuple allemand est supérieur aux peuples voisins et qu'il doit disposer d'un espace vital qui lui donnerait les ressources pour vivre mais aussi pour pouvoir manifester l'étendue de son « génie ».

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, l'unification allemande autour de la Prusse essaie de concrétiser le pangermanisme. Si en 1871, les Alsaciens-Lorrains germanophones sont annexés au Reich Allemand, mais les Autrichiens, les habitants des Sudètes ou des parties occidentales de l'empire russe sont encore séparés. L'Allemagne et l'Autriche ayant perdu la Première Guerre mondiale, les vainqueurs interdisent l'unification austo-allemande. Ils donnent d'importantes minorités allemandes à la Pologne et à la Tchécoslovaquie, pays dirigés par des Slaves. L'Alsace et la Lorraine sont rendues à la France. Les nazis vont reprendre les idées pangermanistes et dès 1924, dans Mein Kampf, Hitler annonce que l'avenir du peuple allemand passe par son unification et la conquête de l'Est européen qu'il estime sous occupé.

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