Ouïghours

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Drapeau du Turkestan oriental (aujourd'hui Xinjiang), utilisé pour représenter les Ouïghours.

Les Ouïghours (en ouïghour : ئۇيغۇر, en chinois : 维吾尔) sont un peuple turcophone à majorité musulmane sunnite, qui vivent principalement dans la région chinoise du Xinjiang (plus de 10 millions d'individus) et également en Asie centrale (près de 300 000 personnes)1. Ils parlent le ouïghour, une langue de la famille des langues turciques s'écrivant avec l'alphabet arabe.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Les Ouïghours sont originaires de la région située autour du lac Baïkal (aujourd'hui en Russie), d'où vivaient des tribus nomades. Au VIIIe siècle, ces dernières s'installent dans le nord de l'actuelle Mongolie et la région du Xinjiang, où vivent des Mongols et des Chinois mais aussi des Kazakhs23. Elles y instaurent un royaume qui se situe sur un terrain d'oasis. Le territoire est conquis par les Kirghizes en 840, ce qui oblige les Ouïghours à s'établir plus au sud, sur des terres montagneuses. La région forme un centre économique et culturel majeur, étant traversée par la stratégique route de la soie et voyant se développer le commerce des épices et de la céramique. Pendant ce temps, la population se convertit principalement au manichéisme (religion venue de Perse) et l'écriture ouïghoure naît, ce qui influencera plus tard le mongol31. Après la formation d'un nouveau royaume, les populations ouïghours soutiennent l'empereur Gengis Khan, avant que le premier ne s'effondre après la chute de l'Empire mongol. C'est vers le XIVe siècle que les Ouïghours adoptent principalement la religion sunnite, bien qu'il existe toujours des minorités chrétiennes34. La diversité géographique, religieuse et linguistique du peuple ouïghour est ainsi très différente de celle des Hans, ethnie majoritaire en Chine issue du centre du pays, surtout athée ou pratiquante des religions traditionnelles et dont la langue provient de la famille des langues sino-tibétaines.

Au XIXe siècle, face à la montée de l'influence de l'Empire russe dans la région et craignant le soutien des Ouïghours à ce dernier, la monarchie chinoise de la dynastie Qing annexe le territoire qu'elle nomme Xinjiang (signifiant nouvelle frontière), et y encourage l'immigration de Hans sur ce territoire afin de l'intégrer en tant que région historique chinoise2. Une communauté ouïghour se développe dans le même temps en Russie5. La révolution de 1911 qui marque la chute de la monarchie amène à une période d'instabilité politique, dont profite les populations ouïghours pour mener plusieurs révoltes et proclamer brièvement leur indépendance à deux reprises, en 1933 et en 19443. En 1949, l'arrivée du nouveau pouvoir communiste entraîne des vagues d'émigration dans le Xinjiang, pour chercher à fuire la répression du régime. Malgré une volonté d'apaisement de Mao Zedong, qui fait adopter une autonomie pour la région en 1955, des violences touchent ce qui concernent la culture ouïghour : des mosquées sont visées pendant la révolution culturelle4, et des Hans sont encore plus incités à s'implanter dans la région pour des raisons économiques (le Xinjiang contenant de nombreuses ressources minières), le territoire étant peuplé de moins de 6 % de Hans en 19496. Dans les décennies qui suivent, l'arrivée massive d'habitants venus des régions centrales et orientales fera diminuer la proportion de Ouïghours dans le Xinjiang, qui représentent aujourd'hui moins de la moitié de sa population3. Depuis les années 1990, la montée des violences dans la région a provoqué une augmentation de la tension chez les Ouïghours, qui subissent de plus en plus de privations et de répression de la part des autorités.

Persécutions[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Génocide culturel des Ouïghours.

Au Xinjiang, les Ouïghours sont victimes de discriminations et de persécutions. Depuis les années 1990 qui marquent l'augmentation de l'influence des groupes islamistes radicaux et encore plus depuis les attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement chinois associe les Ouïghours à des terroristes qui amènent l'instabilité pour justifier sa politique de répression dans la région du Xinjiang2. Les observateurs internationaux estiment que plus d'un million d'entre eux sont détenus dans des camps dits de « rééducation » ou des « centres de formation », et sont maltraités par le gouvernement chinois748.

La plupart des pays du monde occidental et des organisations de défense des droits de l'homme condamnent les actes du gouvernement chinois. Ce dernier rejette ces critiques et est soutenu par de nombreux autres pays, qui partagent des intérêts politiques ou économiques avec la Chine (Arabie saoudite, Nigeria, Russie, Corée du Nord...).

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

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