Orgue

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Orgue du cloître de Roggenburg

Un orgue est un instrument de musique à vent. Il peut être joué avec un ou plusieurs claviers, et le plus souvent avec un pédalier. Il produit les sons à l’aide d’ensembles de tuyaux sonores alimentés par une soufflerie, appelés jeux ou registre et il peut imiter des sonorités.

Il existe plusieurs types d'orgues :

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Selon les sources antiques, le premier orgue a été inventé par Ctésibios, un Grec d’Alexandrie, au IIIe siècle av. J.-C. Ce premier instrument, qu'on appelle orgue hydraulique, hydraulos ou hydraule, comprenait des réservoirs d'eau qui servaient à égaliser le flux d'air, donc à stabiliser le son. Le mot hydraulos signifie un « aulos qui fonctionne avec de l’eau ».

Le romancier latin Pétrone, dans son Satyricon, nous apprend qu'au cirque romain, l'hydraule accompagnait les courses de chars.

Les Romains avaient aussi des orgues de petites dimensions, dont ils se servaient notamment dans les théâtres.

Des fragments de ces petits instruments d'époque romaine ont été retrouvés dans des fouilles archéologiques : ceux d'Avenches, en Suisse, et d'Aquincum, en Hongrie, sont les plus connus.

Après les grandes invasions, l’orgue se maintient à Byzance, puis apparaît au Moyen Âge auprès des souverains européens : un orgue a été offert à Pépin le Bref, en 757, par des envoyés de Constantin V, empereur de Byzance. Puis l'instrument se répand dans toute l'Europe, dans les abbayes et les églises chrétiennes, d'abord comme guide-chant.

Dès le XIIIe siècle, les grandes églises européennes ont rivalisé entre elles pour posséder l'orgue le plus puissant et le plus magnifique. On a construit des orgues monumentaux dès la Renaissance, et jusqu'à nos jours. Les XVIIIe et XIXe siècles en ont produit en quantité.

Description[modifier | modifier le wikicode]

La console de l'orgue

Les plus petits orgues regroupent tous leurs éléments  : console (claviers et autres commandes), soufflerie, sommier et tuyauterie dans un même ensemble.

En ce qui concerne les orgues fixes, il est courant qu'un seul buffet visible renferme divers plans sonores  : Positif, Grand-Orgue, Récit (expressif), et Pédale. La console est souvent proche de l'instrument, l’organiste regardant vers la nef ou vers l'orgue. Il arrive que celle-ci soit mobile, tel qu'à l'église Saint-Eustache de Paris. Dans les églises et les cathédrales, le grand orgue peut être situé à différents endroits, plus ou moins favorables à l’acoustique  :

  • en tribune, au-dessus du portail occidental (position la plus commune)  ;
  • en nid d’hirondelle, sur un côté de la nef.

Il y a souvent, dans les grands monuments, un « orgue de chœur » plus petit situé sur un des côtés ou dans le chevet, au sol ou en tribune.

Caractéristiques et particularités[modifier | modifier le wikicode]

L’orgue se distingue de tous les autres instruments de musique. Il est unique en son genre et exceptionnel par bien des aspects.

Orgue de Saint-Pierre d'Ault, Picardie
  • Il peut être monumental, aussi grand qu’une maison de plusieurs étages ;
  • Un orgue de dimension moyenne comporte généralement des jeux allant du 16 pieds au 1 pied (les petits tuyaux des mixtures). Les « pieds » sont une mesure de la longueur des tuyaux. Sur un orgue plus imposant, on peut trouver un ou plusieurs jeux de 32 pieds, voire un jeu de 64 pieds. Il peut se composer de 1 à 7 claviers ;
  • L’orgue est le seul instrument qui se joue à la fois avec les mains et les pieds et qui dispose d’un grand pédalier ;
  • Les claviers de l'orgue peuvent être muets. Si aucun registre de jeu n'est tiré, l'enfoncement d'une touche n'émet aucun son ;
  • L’orgue peut remplacer un orchestre à lui tout seul ;
  • Il existe des duos pour orgue et piano, orgue et clavecin, orgue et trompette, orgue et flûte...
Coupe transversale d'un orgue : clavier et pédalier (jaune), transmission (rouge), sommier (vert), tuyauterie (bleu), soufflerie (olive)

Fonctionnement[modifier | modifier le wikicode]

La soufflerie[modifier | modifier le wikicode]

La soufflerie traditionnelle était constituée de grands soufflets, actionnés à la main ou aux pieds par un ou plusieurs assistants. En raison de la place occupée par cette installation, elle était souvent reportée dans un local contigu de la nef, plus habituellement derrière l’orgue. De nos jours, la production de l’air sous pression est confiée à un ventilateur électrique, à de rares exceptions. On a cherché aussitôt que possible à s’affranchir de la main-d’œuvre souvent difficile à utiliser lorsque l’organiste voulait jouer, en mécanisant le fonctionnement des soufflets à l’aide de la machine à vapeur, puis du moteur électrique. Il faut que le bruit du moteur soit aussi faible que possible. L’électricité et le ventilateur ont été des progrès appréciables.

L’air mis sous pression est dirigé vers un (ou plusieurs) réservoirs à soufflet ; il doit éliminer les variations brusques de pression préjudiciables à la qualité du son émis. Son principe peut être basé sur l’ouverture variable d’une soupape ou d’un volet à rouleau par exemple.

À l’opposé, un autre dispositif, appelé tremblant, est destiné au contraire à faire onduler le vent et donc le son des tuyaux de manière régulière, pour apporter un caractère expressif à certaines pièces musicales.

Le vent est distribué depuis le réservoir régulateur à l’ensemble des sommiers à l’aide d’un réseau parfois complexe de porte-vents. Il s’agit de canaux usuellement en bois, de sections carrées ou rectangulaires adaptées aux besoins en air des sommiers qu’ils alimentent.

La soufflerie doit dans son ensemble répondre aux besoins en vent de l’orgue qu’elle fournit.

Le sommier[modifier | modifier le wikicode]

Le sommier est le cœur de l’instrument car c’est lui qui fournit l’air sous pression à tous les tuyaux en fonction des touches actionnées et des registres sélectionnés par l’organiste. Le sommier est la partie la plus délicate de l’orgue, car il doit distribuer une distribution parfaite et équilibrée du « vent » (air sous pression) venant de la soufflerie et la distribuer à tous les registres sélectionnés, sans fuites d’air car sinon il n'y aurait plus d'air dans le sommier.

Le vent arrive à la partie inférieure du sommier dans une sorte de caisson étanche (la laye) dont il peut sortir par des soupapes actionnées par l’organiste.

Lorsqu'une soupape s’abaisse, l’air pénètre dans un autre espace, la gravure, qui dessert l’ensemble des tuyaux correspondant à la note sélectionnée. La position du registre, tiré ou poussé, met en communication, ou non, la gravure avec le ou les tuyaux correspondants : l’air traverse alors, par les trous mis en regard, la table, le registre et la chape.

Les tuyaux[modifier | modifier le wikicode]

Les tuyaux d'un orgue

Le son est émis par des tuyaux qui reçoivent de l’air sous pression venant du sommier. Le plus souvent, les tuyaux ont une position verticale  ; ils peuvent aussi être disposés horizontalement (« en chamade »).

Les tuyaux se distinguent par :

  • la matière (bois ou métal, en général un alliage d’étain et de plomb) ;
  • la longueur qui détermine la hauteur du son  ;
  • le diamètre, qui agit sur le timbre  ;
  • tuyau ouvert ou tuyau fermé en haut  ;
  • la forme, cylindrique, conique, fuselée, carrée, triangulaire ou autre  ;
  • l’organe sonore (bouche ou anche). Remarque: il existe des anches simples et des anches doubles.

Les tuyaux se répartissent en deux catégories  :

  • les jeux à bouche, dont le principe de fonctionnement est celui de la flûte à bec ;
  • les jeux d'anche, caractérisés par la présence d’une languette métallique qui vibre à l’embouchure du tuyau, comme c'est le cas par ex. avec les clarinettes.

Les registres[modifier | modifier le wikicode]

Gros plan sur les tirants de jeux.

Les orgues se distinguent par leurs jeux. Le registre désigne le mécanisme qui permet de choisir le jeu, c'est-à-dire le tirant visible à la console et le mécanisme qui transmet l'action jusqu'au sommier.

Il existe plusieurs types de mécanismes pour actionner un registre :

  • Le registre mécanique est le plus simple et le plus ancien : le tirant est relié mécaniquement au registre. Il suffit de le tirer vers soi pour ouvrir le registre et de le repousser pour le fermer ;
  • Le registre pneumatique : la tringlerie est remplacée par un tube qui envoie de l'air sous pression vers un piston qu'il ouvre ou qu'il ferme ;
  • Le registre électromagnétique : l'action est transmise par des fils électriques vers le moteur de registre qui est un électro-aimant à deux positions, ouvert et fermé.

Audition[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 26 décembre 2016.
Tu peux lire la définition de orgue sur le Dico des Ados.
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Source : cette page a été partiellement adaptée de la page orgue de Wikipédia.