Nouvelles méthodes de reproduction

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La procréation médicalement assistée ou PMA correspond à l'ensemble des techniques qui permet à un couple infertile d'avoir un enfant grâce aux progrès de la médecine.

Les bases de la reproduction naturelle reposent sur le bon fonctionnement de l'ovulation chez la femme (production des ovules, qui sont les cellules reproductrices), de la production des spermatozoïdes (cellules reproductrices de l'homme), de la fécondation (rencontre des deux cellules reproductrices dans le corps de la femme) et de la nidation (processus permettant au futur bébé de se développer dans le ventre de la mère).

La reproduction classique se fait entre un homme et une femme. Elle permet la naissance d'un bébé, et consiste en la rencontre d'un spermatozoïde et d'un ovule dans l'utérus de la femme.

Le plus souvent, lorsqu'un couple utilise une méthode de PMA pour avoir un enfant, c'est qu'il y a un dysfonctionnement au niveau d'un ou plusieurs de ces éléments. Il existe pour la PMA des méthodes naturelles et artificielles.

Transplantation d'un utérus[modifier | modifier le wikicode]

La transplantation est le fait de prendre l'utérus d'une femme ayant donné son accord, pour le greffer dans le corps de la femme qui en a besoin. Actuellement, les greffes sont provisoires : les utérus sont implantés le temps de la grossesse, puis retirés. La médecine favorise les femmes ménopausées (femme ne produisant plus d'ovule, et donc, ne pouvant plus avoir d'enfants), comme les mères des patientes. Il est aussi intéressant de préciser que de plus en plus d'établissements hospitaliers font le choix d'accepter des transsexuels en tant que donneurs, ce qui est une avancée notable en terme de tolérance. Les problèmes que les psychologues envisagent par rapport à cette avancée sont en lien avec l'enfant né de cette greffe : les donneuses peuvent considérer le nouveau-né comme leur propre enfant, et l'enfant peut ne pas considérer sa mère naturelle comme telle.

Le phénomène d'absence d'utérus touche une femme sur 4 500, qu'il soit naturel (naissance sans utérus) ou médical (ablation de l'utérus pour raison médicale). Une greffe d'utérus dure cinq heures pour la receveuse et dix heures pour la donneuse : c'est donc une opération très compliquée pour les chirurgiens comme pour le patient. La donneuse peut être en vie (généralement des femmes atteintes de ménopause comme la mère de la futur maman) ou décédée. Après la naissance de l'enfant, l'utérus est retiré de la porteuse pour éviter un rejet. Pour les femmes sans utérus, c'est aujourd'hui le seul moyen de porter un enfant. L'une des avancées médicales les plus incroyables actuellement serait d'effectuer une greffe d'utérus sur un homme, ce qui serait un soulagement pour les couples homosexuels qui souhaiteraient découvrir le bonheur de la paternité : une PMA serait à prévoir, car les hommes ne peuvent produire d'ovules.

Un autre problème majeur est celui du trafic d'organes, interdit et dangereux.

Utérus artificiel[modifier | modifier le wikicode]

Utérus artificiel, selon une invention (non-testée) de 1954.

L'utérus artificiel est une sorte de machine permettant la formation d'un bébé, telle qu'elle serait dans l'utérus d'une femme, mais se trouvant hors du corps humain. Il faut commencer par une PMA (procréation médicalement assistée), puis continuer par la mise en place de l’œuf (rencontre d'un ovule et d'un spermatozoïde) dans l'utérus artificiel.

On peut supposer qu'au départ, l'utérus artificiel servira à sauver les fœtus issus d'une interruption volontaire de grossesse. Elle permettra également aux femmes sans utérus d'avoir des enfants. Mais on peut penser que si l'utérus artificiel devient une possibilité de reproduction, certaines femmes voudront l'utiliser pour échapper aux contraintes de la grossesse et de l'accouchement. Comme pour la contraception et l'avortement, l'utérus artificiel deviendra un droit pour les femmes.

Reproduction artificielle[modifier | modifier le wikicode]

Fécondation in vitro[modifier | modifier le wikicode]

La fécondation in vitro ou FIV est une méthode qui consiste à prélever des ovules sous anesthésie générale dans le corps de la mère : le liquide ainsi prélevé est envoyé en laboratoire, où les ovules sont séparés du liquide et transférés en milieu de culture. Les médecins réalisent le prélèvement d'une dizaine d'ovules matures pour des fécondations futures, en cas d'échec ou de demande de deuxième enfant du couple concerné. Pour cela, les ovaires sont stimulés afin de ne pas recueillir qu'un seul ovule, comme lors d'une ovulation normale. Du côté de l'homme, le sperme est prélevé et mis dans une centrifugeuse afin qu'il ne reste que les spermatozoïdes les plus vigoureux et d'avoir plus de chances que la fécondation réussisse. Puis les deux cellules reproductrices sont mises dans un même milieu propice à la fécondation. Si la fécondation est un échec, les scientifiques procèdent à la méthode dite « XI » : il s'agit d'introduire manuellement (à l'aide d'une pipette) le spermatozoïde dans l'ovule. Puis la cellule œuf, après 48 heures, se multiplie et forme peu à peu un embryon qui est transplanté dans l'utérus de la mère.

Procréation médicalement assistée[modifier | modifier le wikicode]

Les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) ne sont pas uniquement destinées à pallier des problèmes de stérilité. Elles peuvent aussi être utilisées par des couples fertiles, dans le but d'éviter la transmission à l'enfant d'une maladie génétique particulièrement grave. Ainsi, le diagnostic pré-implantatoire (DPI) permet, après une fécondation in vitro, de sélectionner les embryons indemnes, les seuls à être transférés dans l'utérus de la mère.

Hommes « enceints » ?[modifier | modifier le wikicode]

On a vu précédemment dans le paragraphe sur les utérus artificiels que les hommes pouvaient aussi tomber « enceints »1.

Les chercheurs ont développé le principe de greffe d'utérus pour des femmes n'ayant pas d'utérus de naissance, ou bien ayant dû subir une ablation de celui-ci, dans un premier temps ; puis la question s'est posée pour les hommes : pourquoi ne pourrait-on pas faire de greffe d'utérus sur un homme, de façon à ce qu'il porte son enfant ? Une naissance par césarienne serait alors à envisager. Cette technique au niveau masculin est d'abord envisagée pour des personnes souhaitant ou ayant changé de sexe (transsexualité) : cela leur permettrait de vivre pleinement leur statut de femme.

Bébé né hors d'un utérus[modifier | modifier le wikicode]

Comme vu précédemment, certaines femmes naissent sans utérus. Si elles désirent un enfant, la greffe est possible, sauf si le corps de la femme est incompatible, ou qu'elle refuse la greffe. Il y a peu de temps, est né le premier enfant hors utérus. Il s'agit de faire une PMA, mais au lieu d'implanter le fœtus dans l'utérus, les chercheurs ont conçu une machine de type couveuse permettant la croissance de l’œuf hors de l'utérus. Après quelques mois (environ six mois) passés dans cette pré-couveuse, le bébé peut être transféré dans une couveuse classique jusqu’à ses neuf mois, durant lesquels il se développera comme dans l'utérus de sa mère... ou de son père. C'est une technique encore très peu utilisée sur les cellules humaines, car elle est très dangereuse et délicate, demandant une surveillance constante du fœtus.

Gestation pour autrui[modifier | modifier le wikicode]

La gestation pour autrui (GPA) est une méthode de la PMA assez particulière. Elle consiste à implanter un embryon dans l'utérus d'une mère porteuse : une mère porteuse est une femme proposant à des couples infertiles de porter l'embryon durant les neuf mois de gestation contre une rémunération. Les médecins ont prélevé aux parents intentionnels soit les deux cellules reproductrices (ovule et spermatozoïde), soit une seule des deux cellules. On dit alors que la mère porteuse prend en charge le développement de l'embryon in utero, dans l’utérus.

La gestation pour autrui est interdite en France.

Éthique[modifier | modifier le wikicode]

Certes, ces différentes méthodes sont très prometteuses vis-à-vis du combat que mène l'Homme contre l'infertilité, mais la société n'est pas encore préparée à accepter des techniques si novatrices. En effet, il n'est pas bon pour une société de laisser au scientifique être le seul juge de ce qui est bon ou pas de faire. Tout ce qui est faisable n'est pas forcement bon. Ce que l'on appelle aujourd'hui l'éthique est l'ensemble des principes moraux qui guident une société dans ses actions, définissant les agissements de chacun comme bien ou mal vis-à-vis de la pensée générale.

En France, le Comité Consultatif d'Ethique a été créé pour réfléchir ensemble à l'éthique autour du Naitre - Vivre - Mourir. Il a fait appel à l'ensemble de la société pour cette réflexion : les scientifiques bien entendu, mais aussi des philosophes, des politiques, des psychologues, des sociologues, des religieux, des associations ... Ensemble, ils ont bâti les premières lois de 1994 sur la Bioéthique qui a permis l'accès aux PMA. Et ils se sont dit qu'ils fallait continuer de réfléchir, de consulter car ce sujet n'est pas simple. Le monde n'est pas tout blanc et tout noir; parfois il y a des zones grises. Dans ces zones là, savoir si on fait les choses avec éthique peut être compliqué.

Sources, références[modifier | modifier le wikicode]

  • Le Monde, Science & Médecine, Greffe d'utérus : la France sur les rangs, 15 octobre 2014
  • La Recherche, La nouvelle condition humaine, octobre 2015, n° 504
  • Science & techniques, Obstétrique, février 2015
  • Pour la science, Médecine, Quelle procréation pour demain ?, décembre 2012, n° 422
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