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Noblesse française de l'Ancien Régime

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La famille du duc de Penthièvre, vers 1768. Le duc de Penthièvre était un des nobles les plus riches de la France.

Sous l'Ancien Régime, la noblesse (qui comptait à peine 2 % de la population totale) était le second ordre du royaume, après le clergé catholique. De la même manière que le tiers état comptait des bourgeois souvent aisés, la noblesse n'était pas toujours riche. Cette caste était très diversifiée.

L'ancienneté comptait plus que le titre, sauf celui de duc. On distinguait en théorie la noblesse d'épée (dite féodale, chevaleresque ou d'extraction suivant la date de filiation prouvée) et les familles anoblies souvent par l'achat de charges de l'État (les offices).

Les privilèges de la noblesse étaient essentiellement fiscaux. La noblesse était exemptée de la taille et de ses nombreux suppléments.

À partir du XVIIIe siècle, elle gardait pour elle toutes les hautes fonctions dans le clergé catholique, le gouvernement, la marine et l'armée royales. Elles n’avaient pas le droit d’exercer des métiers de l’industrie et du commerce sous peine de perdre ses privilèges. Mais elle a obtenu le droit d’exercer dans certaines activités que l'État veut développer et qui demandent beaucoup de forêts pour le combustible (verrerie et production de fonte). Aussi, quand la grande noblesse défendra ses privilèges, elle ne songera pas seulement à conserver ses privilèges fiscaux, mais elle défendra sa position dominante dans la société.

Noblesse d'épée[modifier | modifier le wikicode]

Les Grands[modifier | modifier le wikicode]

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), Maréchal de France

La noblesse d’épée est la plus ancienne. Ces nobles, dans l’Ancien Régime, descendaient de grandes familles de guerriers venus du Moyen Âge. À cette époque, on pensait que le courage, la bravoure, se transmettaient de père en fils et c’est pourquoi, lorsqu'un père était anobli à cause de ses hauts faits de guerre, ses descendants gardaient ce titre. Ces nobles étaient souvent très méprisants envers la noblesse de robe, qui est arrivée bien après.

Au XVIIe siècle il y a environ une centaine de familles qui appartiennent à la grande noblesse ancienne. On y trouve les Princes du sang. En dessous il y a les ducs et pairs dont certains sont alliés aux princes du sang. Une partie des cadets de cette haute noblesse occupe des fonctions importantes au sein du clergé catholique comme archevêque, évêque, abbé et abbesse des grandes abbayes du royaume).

Sous le règne de Louis XIV, cette haute noblesse est tenue à l'écart des conseils du roi où se décide la politique du royaume. À la mort du roi, elle tentera de gouverner elle-même le royaume par l'intermédiaire de conseils ministériels, mais cette expérience sera de courte durée, car ces grands seigneurs manquent pour la plupart de compétences politiques ou financières. Par contre elle, accapare les grands commandements militaires aussi bien dans l'armée de terre que dans la marine. Elle dispose des fonctions de gouverneurs de province (même si elle n'y réside pas et doit laisser la réalité du pouvoir local à des lieutenants généraux). Elle concentre les grandes charges de la Cour (grand aumônier, grand écuyer, grand veneur...), qui outre le prestige quelles procurent, permettent de disposer des revenus importants liés à ces charges.

Elle tire des revenus de ses seigneuries qui sont nombreuses, mais aussi de la vente des productions de ses immenses propriétés. Étant admise aux honneurs de la Cour, elle doit y tenir son rang. Les dépenses sont considérables, car il faut une nombreuse domesticité (valets de chambre, laquais, cochers, cuisiniers...). Il faut donner des réceptions. Il faut disposer d'un logement adapté, quelquefois un hôtel particulier en ville (cependant, une partie est logée dans les palais royaux dans des conditions souvent très inconfortables). Il faut sans cesse renouveler sa garde-robe et faire des frais de bijoux et de parfums. Il faut participer à des jeux, souvent d'argent, où on finit par se ruiner. Aussi très souvent, elle doit obtenir du roi des pensions occasionnelles ou permanentes qui lui permettent de boucler son budget. En fait, les Grands mène joue un rôle de domestiques de luxe qui participent jusqu'aux actes les plus intimes de la vie quotidienne du roi.

Les membres de ces familles de la haute noblesse se marient entre eux. Cependant, de temps en temps, il y a des unions avec des familles de la noblesse de robe (la haute magistrature) ou avec les familles ministérielles qui bénéficient de la protection du roi.

La noblesse ancienne vivant à la campagne ou dans les petites villes de province[modifier | modifier le wikicode]

Blaise de Monluc, maréchal de France (1500-1577), issu d'une famille assez désargentée de la noblesse campagnarde de l'actuel département du Gers.

Cette catégorie de noblesse est formée des descendants des anciens guerriers qui au Moyen Âge ou à la Renaissance ont obtenu, souvent sur le champ de bataille, le titre de chevalier. La cavalerie ayant perdu la première place au profit de l'infanterie, nombre des membres de ces familles militaires n'ont plus de place dans l'armée royale. Ils vivent donc sur leurs terres. Ils logent dans des manoirs souvent en mauvais états, mais qu'ils ne peuvent réparer ou mettre au goût du jour faute de moyens financiers.

Leurs revenus peuvent être médiocres. Les droits de succession amenuisent la taille des seigneuries et propriétés : l'ainé de la famille hérite du titre et le plus souvent des deux-tiers des biens. Les cadets pour survivre doivent enter dans les ordres religieux ou pour les filles se marier avec une dot calculée chichement. Leurs droits seigneuriaux sont souvent réduits en nombre (car leurs ancêtres en ont vendu une partie pour financer leur train de vie de guerriers). De plus comme le montant avait été fixé au Moyen Âge, ces droits seigneuriaux ont perdu une grande partie de leur pouvoir d'achat. Cependant, ils tiennent à ces droits et les exigent avec une certaine rigueur. Ces gentilshommes provinciaux sont liés par des liens de vassalité aux grandes familles de la noblesse dont ils sont les clients. Ils peuvent espérer tirer des avantages de leur fidélité pour obtenir une place dans l'armée ou le clergé pour les enfants de la famille grâce à la protection d'un Grand. Ces revenus sont, de plus, amputés par les convocations nombreuses à servir dans les armées du roi, service du ban et de l'arrière ban qu'ils doivent du fait de leur noblesse. L'équipement est, bien sûr, à leur charge.

La vie de ces gentilshommes est médiocre. Leur éducation laisse à désirer (faute de pouvoir payer un précepteur) et ils sont très souvent grossiers et brutaux. La noblesse de Bretagne, Auvergne et du Midi languedocien et gascon est souvent dans cette situation. Au XVIIIe siècle, ils tentent d'augmenter leurs revenus en faisant rechercher par des spécialistes les traces d'anciens impôts oubliés afin de les percevoir à nouveau.

Cependant quelques familles parviennent à maintenir un train de vie plus aisé. Elles passent l'hiver en ville où elles sont ravitaillées par les envois de produits agricoles faits par leurs métayers. À la belle saison, elles gagnent leurs propriétés campagnardes, où en plus de consommer les productions de leurs seigneuries, elles peuvent surveiller de près le travail de leurs paysans.

Noblesse de robe[modifier | modifier le wikicode]

Une famille de la noblesse parlementaire, les Le Bret, président à mortier du parlement d'Aix-en-Provence.
Le prévôt et les échevins d'Amiens en 1689. Ces fonctions anoblissaient. C'est la "noblesse de cloches".

La noblesse de robe apparaît au XVIe siècle avec le développement de l'administration royale et son extension à tout le royaume après la disparition des grandes principautés territoriales. La noblesse de robe était formée de bourgeois anoblis grâce aux fonctions ou aux charges (les offices) qu’ils avaient exercées après les avoir achetées au roi. Ces fonctions étaient généralement exercées dans la magistrature, d'où le terme de « noblesse de robe ». Ces fonctions étaient devenues héréditaires au début du XVIIe siècle par le moyen d'une taxe versée au roi.

Cette noblesse, créée par la volonté royale, vit dans l'entourage du roi. C'est dans cette noblesse que Richelieu, Mazarin puis Louis XIV prendront leurs ministres. En outre, elle lui fournit les membres de ses conseils, comme les conseillers d'État et les maîtres des requêtes. Ce sont eux qui préparent les dossiers soumis à l'examen des conseils où le roi aidé de ses ministres prend les décisions. C'est dans cette catégorie que le roi choisit les intendants de police, justice et finances qui le représentent et exécutent ses ordres dans les provinces. Ils sont aussi membres des grandes assemblées judiciaires (les parlements, les cours des comptes et les cours des Aides) qui rendent la justice au nom du roi.

Cette noblesse est compétente, instruite et cultivée. Elle participe activement à la vie intellectuelle et religieuse. Dans ce dernier domaine, elle se divise entre les dévôts (catholiques très favorables à la Contre-Réforme) et les jansénistes qui sont partisans d'une religion catholique plus rigoureuse et austère. La noblesse d'origine parlementaire est très critique vis-à-vis de la monarchie absolue, qu'elle prétend contrôler, mais elle tient à maintenir les différences sociales (ainsi, les parlements composés de nobles de robe s'opposeront constamment aux réformes envisagées par certains ministres, réformes qui prévoyaient une diminution des privilèges fiscaux de la noblesse).

Cette noblesse est aussi très riche. Elle accumule les seigneuries et les propriétés qu'elle administre parfaitement et où elle exige durement ses impôts seigneuriaux. Vivant surtout dans les villes, elle participe au développement de celles-ci. Elle construite des hôtels particuliers et des immeubles de rapport. Elle prête au roi, aux membres de l'ancienne noblesse qui ont de grands besoins et des revenus insuffisants. Il lui arrive aussi de prêter à des paysans aisés qui souhaitent améliorer encore leurs exploitations.

Perdre la noblesse[modifier | modifier le wikicode]

En France, hormis le fait d'être militaire ou d'être au service de l'État, la noblesse ne doit pas travailler de ses mains sous peine de perdre la qualité de noble, c'est-à-dire déroger. Cependant pour encourager certaines activités industrielles quelques professions pouvaient être exercées par des nobles sans risque de déroger. Les maîtres de forges (qui fabriquaient la fonte et le fer nécessaire à la guerre) et les maîtres verriers (pour concurrencer les verreries de Venise fournissant les cathédrales) peuvent être nobles. Ces activités demandant beaucoup de matières premières et surtout beaucoup de bois de chauffage, les nobles qui possèdent, en tant que seigneurs, des forêts sont les mieux placés. Il en est de même pour les armateurs de navires de commerce ou de course.

Les privilèges de la noblesse française[modifier | modifier le wikicode]

Les nobles forment le deuxième ordre du royaume. Dans certaines provinces, comme la Bretagne, ils peuvent siéger personnellement dans les réunions des États provinciaux.

Les nobles peuvent porter l'épée (ainsi que quelques privilégiés du tiers état) et avoir des armoiries timbrées (c'est-à-dire surmontée d'un casque ou d'une couronne).

Ils bénéficient de tribunaux spéciaux : comme celui de bailli pour la justice civile et sont jugés par les Parlements pour la justice criminelle.

Les grades d'officiers de certains régiments de l'armée royale leur sont réservés comme celui des Gardes du corps. Les grades militaires comme capitaine ou colonel sont généralement entre les mains des nobles. Pour entrer dans une école militaire, il faut avoir un degré de noblesse (ce qui sera le cas de Napoléon Bonaparte qui relevait dans sa jeunesse de la noblesse corse)

À la cour la fonction de page du roi leur est ouverte à condition de justifier de deux ans de noblesse.

Surtout les nobles ont de considérables avantages fiscaux. Ils sont exemptés de la taille (impôt) et de ses suppléments qui ne frappent que les roturiers. Les impôts directs sur la fortune mis en place sous Louis XIV comme la capitation et le dixième ne les concernent que d'un manière très adoucie au regard de leurs revenus. Par contre dans le Midi du royaume, les nobles paient pour les terres qui leur appartiennent et qui n'ont pas le statut de terres nobles. Les impôts indirects (sur la consommation) sont atténués. De plus si le noble est seigneur il perçoit les impôts seigneuriaux versés par les habitants de sa seigneurie.

La plupart des grandes fonctions ecclésiastiques (comme évêque, abbé ou abbesse leur sont réservées). On ne peut entrer dans l'Ordre de Malte qu'en justifiant de sa noblesse.

Vikiliens pour compléter sur les noblesses européennes pendant l'Ancien Régime[modifier | modifier le wikicode]

Source[modifier | modifier le wikicode]

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