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Nilomètre

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Le nilomètre du temple de Kom Ombo.

Dans l'Égypte ancienne, un nilomètre était une installation permettant la mesure des variations de la hauteur du Nil à un endroit donné. Le nilomètre suppose qu'il y ait un niveau zéro et une échelle de graduation. Le plus souvent, le nilomètre consistait en un puit creusé à proximité du Nil, l'eau qui y apparaissait pouvait être fournie par les variations de la nappe phréatique ou par un accès direct à l'eau coulant dans le lite du fleuve.

Le nilomètre permettait de constater l'apparition de la crue annuelle du Nil dès son entrée en Égypte (nilomètre installé à Éléphantine dans le sud de l'Égypte). On constatait en même temps l'importance de la crue grâce à la vitesse d'élévation du niveau et à la vitesse d'écoulement (environ 10 km/h). Il y a près de 800 kilomètres entre Élephantine et Memphis. Faute de moyens de communication rapides (le cheval ne sera connu qu'à la fin du Moyen Empire ) les données relevées ne pouvaient être transmises en temps voulu plus au nord où résidait le pouvoir royal afin que celui-ci puissent aménager au mieux les bassins et les canaux qui stockaient l'eau qui serait utilisée tout le reste de l'année. Les données ont donc servi localement pendant les premiers millénaires de l'histoire égyptienne. Ce qui est essentiel en Égypte, c'est la largeur de la vallée qui canalise plus au moins le fleuve et fait varier la vitesse d'écoulement. L'eau mettait environ dix jours pour parcourir le trajet entre Éléphantine et le delta.

Ce n'est qu'à partir de la XIIe dynastie (vers 2000 av. J-C), que les données fournies par les nilomètres ont été combinées à la mesure des surfaces inondables recensées par le cadastre. Cela a permis au pouvoir central de prévoir un peu mieux les aménagements et les conditions de leur utilisation pour tirer le maximum de bienfaits de la crue et de l'inondation consécutive. Cela permettait de contrôler le remplissage de l'énorme bassin du Fayoum qui pouvait ensuite être vidé en fonction des besoins. Cela supposait un renforcement du pouvoir pharaonique. Cela surtout devenait un moyen de connaître six mois à l'avance la future récolte, donc de déterminer le montant de l'impôt en nature exigé des paysans. En effet il n'y a aucun autre apport d'eau fluviale en Égypte et le climat est assez peu variable donc les variations de la pluviométrie peu significatives. Sauf la survenue de catastrophes, telles une invasion d'insectes, on pouvait connaître approximativement les quantités de végétaux qui serait récoltés.

La création d'un nilomètre nécessitait la connaissances de plusieurs données. La détermination du niveau zéro à partir duquel on fait les mesures est difficile. Les Égyptiens ne savaient pas déterminer les altitudes, ils n'avaient pas accès au niveau de la mer (mer Rouge ou mer Méditerranée). Il est fort probable que le niveau zéro était fixé à partir du niveau de l'étiage du fleuve juste avant la crue (environ au moment du solstice d'été). Il se peut aussi que les Égyptiens se soient servi du niveau de la nappe phréatique, qu'il était nécessaire de connaître afin de protéger les fondation des monuments et des temples installés dans la vallée. Il s'agit donc de données valables localement. Notons que l'inondation dépose chaque année une couche de limon (environ un centimètre dans les environs de Karnak) ce qui au fil des siècles (et des millénaires pour l'histoire de l'Égypte) représente une hausse spectaculaire du niveau du sol donc de la nappe phréatique. Il n'y a donc pas un niveau zéro identique dans toute l'Égypte, car tous les nilomètres n'ont pas été créés à la même époque.

La graduation des nilomètres utilisait la coudée nilométrique (0,525 m) divisée en 7 paumes, et celles-ci en quatre doigts. Il semble que l'inondation optimale ait été fixée, au début du IIe millénaire, à 7 coudées dans le delta (mesure qui aurait été obtenue dès les premiers temps de l'histoire égyptienne et qui est liée au mythe d'Osiris et d'Isis (les premiers souverains de l'Égypte, initiateurs de l'agriculture) dont le culte était important dans le delta à Saïs et Bouto. Ces mesures auraient été « données » aux hommes par le dieu Thot). À cette époque trois nilomètres servaient d'étalon. Celui d'Éléphantine où l'optimum pour une bonne récolte en aval dans la vallée était de 21 coudées 3 paumes 1/3 (soit 11,275 m), celui situé près de Memphis avec un optimum de 12 coudées 3 paumes 3 doigts (soit 6,58 m), c'est surtout sur lui que les autorités se basait pour le contrôle du Fayoum. Et celui du delta évoqué plus haut (soit 6 coudées 3 paumes 3 doits, nombre très proche de 7 coudées, environ 3,43 m) .

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Article de Wikipédia sur le même sujet

Danielle Bonneau Le nilomètre, aspect technique. 1986. MOM

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