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Mycènes

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La porte des Lions.
Ruines mycéniennes.

Mycènes (en grec ancien : Μυκῆναι, Mykēnai) était une polis de la Grèce antique et est actuellement un site archéologique situé en Argolide, à environ 12 km de la mer et 9 km de la ville d'Argos.

Avec Tirynthe, elle constitue le complexe des sites archéologiques de Mycènes et de Tirynthe, inscrit sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : Civilisation mycénienne.

L'origine du nom de Mycènes n'est pas grecque ; il n'est donc pas impensable d'émettre l'hypothèse que cette cité ait été fondée par des populations pré-indo-européennes puisque le site était déjà occupé au néolithique.

Selon la mythologie grecque, c'est Persée qui fonda la ville, dont le nom dériverait de μύκης (« champignon ») en raison de la forme du capuchon du fourreau de l'épée du héros ou bien encore parce qu'il aurait cueilli un champignon à l'emplacement de la future cité.

La mythologie est très riche en légendes concernant Mycènes (par exemple les Atrides), ce qui est révélateur de l'importance qu'a eu cette cité à l'âge du bronze (que les Anciens grecs voyaient comme un âge d'or). Néanmoins, ces mythes sont très contradictoires et sont finalement peu utiles pour éclairer la véritable histoire de Mycènes.

À l'âge du bronze, la cité de Mycènes (qui existait déjà depuis la préhistoire) est envahie et repeuplée par des peuples originaires du nord-est des Balkans ou d'Anatolie, d'origine indo-européenne et parlant une langue proche du grec ancien, qui occupa progressivement toute la Grèce continentale ainsi qu'une bonne partie de la Grèce insulaire. En raison de l'importance, également attestée sur le plan mythologique, de la cité de Mycènes au sein de cette nouvelle civilisation, elle donne son nom à la civilisation mycénienne, qui domine la majeure partie de la Grèce entre 2 000 et 1 200 av. J.-C.

La civilisation mycénienne tient donc son nom de la ville mais elle est également qualifiée d'achéenne, nom par lequel les Anciens grecs faisaient référence à un dialecte (similaire au grec archaïque) et à une partie de la population grecque du Péloponnèse.

Tombeau monumental dit Trésor d'Atrée.
Plan de Mycènes.

Au cours de la civilisation mycénienne, la ville de Mycènes fut un important centre politco-économique régional avec des fortifications massives (dont la citadelle est bien conservée), un grand palais et une série de tombes complexes dans lesquelles les personnalités les plus notables étaient enterrées avec de riches objets funéraires.

La cité de l'époque était probablement beaucoup plus étendue que la citadelle mais il ne subsiste que très peu de vestiges de la ville basse, probablement mal fortifiée et construite avec des matériaux périssables. À son apogée, vers 1 350 av. J.-C., la citadelle et la ville basse de Mycènes ont compté environ 30 000 habitants et couvert une superficie de 32 hectares.

Déclin[modifier | modifier le wikicode]

Entre 1 200 et 1 100 av. J.-C., la Grèce traverse une crise profonde connue sous le nom d'effondrement de l'âge du bronze, simultanément à l'invasion des Doriens et des peuples de la mer (qui sévissaient dans toute la Méditerranée), provoquant la disparition totale de l'écriture et la destruction de la plupart des villes (dont Mycènes, qui subit plusieurs incendies majeurs) ainsi qu'une diminution drastique de la population et de ses richesses.

La ville de Mycènes a donc probablement subi une destruction violente vers la fin du XIIe siècle av. J.-C. même s'il n'existe aucune preuve irréfutable pour confirmer qu'elle soit due à l'invasion de populations étrangères (Doriens ou peuples de la mer) ou à un conflit civil fratricide.

Les populations doriennes se sont installées sur les ruines de la cité et la reconstruisent partiellement. Mais Mycènes, contrairement à d'autres anciennes cités (Athènes, Argos, Corinthe, etc.) n'a pas regagné son importance passée et est restée une petite polis, quoiqu'elle soit au moins restée peuplée contrairement à Tirynthe, qui a été totalement abandonnée.

De l'époque classique à l'époque romaine[modifier | modifier le wikicode]

Mycènes participa aux guerres médiques mais, en 468 av. J.-C., elle est conquise par Argos qui chasse ses habitants et détruit ses fortifications. Brièvement repeuplée durant l'époque hellénistique, Pausanias le Périégète la décrit au IIe siècle apr. J.-C. comme un petit village dépeuplé dont il ne reste que des murs.

Fouilles de Mycènes[modifier | modifier le wikicode]

La cité de Mycènes a été fouillée par Heinrich Schliemann à partir de 1876. Il y a découvert, comme à Tirynthe, des objets de l'âge du bronze, conservés au Musée national d'Athènes. Malgré leurs noms traditionnels rappelant les récits homériques, ils sont en réalité antérieurs de plusieurs siècles à l'époque de la guerre de Troie.

Site archéologique[modifier | modifier le wikicode]

La muraille cyclopéenne et les portes[modifier | modifier le wikicode]

Les murs cyclopéens ont été édifiés en trois phases, vers -1350, -1250 et -1225. Ils comportent une entrée monumentale dite « porte des Lions » ou « porte des Lionnes », ornée d'un bas-relief montrant deux félins de part et d'autre d'une colonne en cône inversé, comme le sont celles des palais crétois. Une autre porte, au nord, est qualifiée de poterne. Elles sont l'une et l'autre défendues par des couloirs d'accès et surmontées de lourds linteaux monolithes.

La cité et le palais[modifier | modifier le wikicode]

La citadelle comprend plusieurs quartiers d'habitation (maisons) et un palais typique de cette civilisation, organisé autour d'une grande salle carrée appelée mégaron, comportant un foyer central (pour faire un feu de bois) et quatre colonnes (probablement de bois, marquées par des piquets) pour soutenir le toit. D'autres palais mycéniens du Péloponnèse sont mieux conservés que celui-ci, comme le palais mycénien de Pylos, cité du vieux Nestor, le sage héros de l'Iliade ; on peut aussi déceler les restes d'un palais mycénien au sommet de l'antique Tirynthe.

Les cercles des tombes[modifier | modifier le wikicode]

C'est Schliemann qui a découvert le « cercle A des tombes », à l'intérieur de l'enceinte, en contrebas du palais, à proximité de la porte des Lionnes. On y a trouvé des ossements, mais surtout des objets funéraires exceptionnels, comme le « masque d'Agamemnon », en feuille d'or, (en réalité du -XVIe siècle, donc antérieur de plusieurs siècles au héros légendaire de la guerre de Troie).

Le cercle B a été découvert beaucoup plus tard, dans les années 1950 : on y a trouvé des tombes encore plus anciennes que celles du cercle A, remontant au -XVIIe, soit au tout début de la civilisation mycénienne.

Tombes à coupole[modifier | modifier le wikicode]

Des tombes à coupoles (ou tombes à tholos, une tholos étant un édifice circulaire) ont été trouvées en grand nombre tout autour de la cité. Quelques-unes d'entre elles atteignent des dimensions monumentales : celle dite « Trésor d'Atrée » est la plus grande, avec une coupole en ogive d'une hauteur de 14 m.

Parthenon from south.jpg
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