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Milieu méditerranéen

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Le fleuve Acheloos en Grèce à la fin du mois d'août

Le milieu méditerranéen est lié aux conditions climatiques et de relief qui règnent sur les régions voisines de la mer Méditerranée. Il est caractérisé par la sécheresse estivale, qui oblige la végétation à des adaptations. Il est aussi marqué par la présence de montagnes, dont les pentes doivent être aménagées pour être cultivées et sont le lieu de ravinements importants lors des pluies d'averses d'automne ou d'hiver.

Le climat méditerranéen

Oiviers et vigne en Toscane.Photographie prise en août.

Il est marqué par la chaleur surtout en été, il fait en moyenne 23,2 °C en juillet à Nice, mais les hivers sont tièdes dans les régions côtières (elles sont plus basses dès que l'on s'élève en altitude), ainsi il fait 8 °C à Nice en janvier, 11,5 °C à Taormina en Sicile, pendant il n'y a que 6,3 °C à Marseille. La forte sécheresse estivale est une autre caractéristique, elle dure 3 mois en Provence, 2 lois en Toscane. Ce qui en fait aujourd'hui un atout pour le tourisme balnéaire, mais pose d'importants problèmes de manque d'eau pour la végétation naturelle et les cultures. L'irrigation est nécessaire pour les légumes et certains fruitiers. Mais les céréales, la vigne et les oliviers sont bien adaptés à cette période de sécheresse, ces trois plantes constituent la base de l'agriculture méditerranéenne traditionnelle.

La chaleur impose aussi un rythme à la vie quotidienne des habitants: il fait si chaud au milieu de la journée que les hommes se cloîtrent dans leurs maison et vivent au repos (sieste). Par contre une fois la chaleur tombée (vers 18 heures) la vie reprend et peut se poursuivre tard dans la soirée voire la nuit.

Les pluies ont lieu en automne sur les bordures de la mer méditerranée occidentale et de l'Adriatique. Par contre l'hiver est plus arrosé dans le sud et l'ouest de la péninsule ibérique ; en Sicile, dans le Péloponnèse et en Thrace. Le total d'eau tombée peut être important, les précipitations sont de 560 mm à Palermer) (autant qu'à Paris voire 1300 mm à [[Gènes]) (soit autant qu'à Brest]], mais le nombre de jours de pluie est réduit créant de violentes averses. Elles tombent sur un sol non protégé par la végétation herbacée qui a été grillée par la chaleur et la sécheresse estivale. Ces pluies ont du mal à l'infiltrer car les sols ont une couche superficielle qui a durci. L'eau ruisselle, d'autant plus que le sol est en pente. Elle ravine la couche superficielle et l'emporte au bas des versants, laissant souvent la roche à nu. Les cours d'eau ont un débit qui gonfle en quelques heures ce qui entraînent des crues subites et des inondations souvent catastrophiques. Les cours d'eau sont souvent à sec en été.

En milieu méditerranéen les vents sont souvent violents. Ceux qui viennent du Nord, comme le mistral et la bora sont froids et secs et abaissent les températures en hiver. Par contre les vent soufflant du Sud, sont tièdes et humides, c'est le cas du marin . Pendant longtemps ces vents du Sud ont favorisé les moustiques et la malaria.

Adaptation des plantes à la sécheresse estivale

En été les plantes des régions méditerranéennes sont soumises à une double contrainte. Les réserves en eau de la couche superficielle du sol ne sont pas renouvelées faute de pluie. Mais au même moment les températures sont très élevées ce qui provoque une très forte évapo-transpiration des plantes.

Pour survivre les plantes doivent donc trouver de l'eau à très grande profondeur grâce à un système racinaire adapté. Elles doivent aussi éviter la concurrence en s'espaçant et surtout ne pas perdre de l'eau. Pour ce faire, les plantes ont le plus souvent des feuilles persistantes (ce qui économise la production de masse végétale), de petites tailles, souvent une aiguille (ce qui réduit le contact avec l'air asséché). Les feuilles sont souvent vernissées sur une des faces (ce qui renvoie la chaleur) mais duveteuse sur la face opposée (les poils du duvet retiennent en partie la vapeur d'eau qui est évacuée par les plantes et limite ainsi la consommation d'eau).

Les paysages végétaux

Du fait de la forte sécheresse estivale l'herbe est défavorisée. La végétation naturelle est donc arbustive, cependant le manque d'eau réduit la taille des arbres.

La présence humaine est très ancienne dans la région. Le surpâturage des moutons et des chèvres (animaux très destructeurs de la végétation) et les feux de régénération des pâturages ont bien souvent fait disparaître la forêt primitive (sauf dans quelques stations privilégiées, comme dans le massif de la Sainte-Beaume). Une fois disparue la forêt d'origine est difficile à se reconstituer. Elle est alors remplacée par des formations végétales secondaires comme le maquis (surtout sur sol cristallins) et la garrigue surtout sur sol calcaire. Là où il y a plus de pluies on trouve le chêne-vert et le chêne-liège.

Montagnes et plaines méditerranéennes

Sur le pourtour de la mer Méditerrané des montagnes, apparues pour la plupart à l'ère tertiaire, dominent et isolent les unes des autres de petites plaines.

La montagne méditerranéenne

Apparues lors du plissement alpin, reprenant parfois des morceaux d'anciens massifs volcaniques (par exemple les Esterel), ou granitiques, les montagnes des régions méditerranéennes sont très souvent formées de sédiments calcaires comme dans les Apennins en Italie ou les diverses chaînes des Balkans.

Avec l'altitude, outre la moindre évaporation, la condensation de la vapeur d'eau est plus importante et les montagnes sont plus arrosées que les plaines voisines. De ce fait les façades ouest sont plus boisées que les façades est. L'olivier qui craint le gel disparaît dès 600 mètres en France mais à 1100 mètres au Liban. Lui succédait le hêtraie, mais celle-ci ne subsiste que par lambeaux car elle se reconstitue difficilement après défrichement. En altitude il est remplacé sur sols siliceux par le châtaignier, qui est cultivé pour fournir une farine précieuse dans les périodes de disette en céréales, et qui permet de nourrir les porcs comme c'est le cas dans la Castagnicia en Corse. Le chêne-liège trouve aussi de bonnes conditions dans les régions montagneuses arrosées.

Au-dessus de l'étage forestier, se déploient les pâturages qui accueillent les troupeaux ovins et caprins pendant l'été avec le mouvement de transhumance des troupeaux. Mais la longueur de la saison sèche, même raccourcie par l'altitude, limite la production de fourrage.

Ces montagnes sont soumises à une érosion intense due aux violentes averses (voir ci-dessus, climat méditerranéen). Le ravinement des pentes est important, la terre entraînée se retrouve dans les plaines intérieures ou littorales. On peut rompre la descente de la terre et retenir l'eau de pluies par infiltration en aménageant des terrasses de cultures sur les pentes, mais cela demande un très grand travail sans relâche pour réparer les murets de soutènement. Cela nécessite une main-d'œuvre nombreuse, mais souvent les montagnes étaient des zones de refuge pour la population fuyant les plaines marécageuses insalubres et les littoraux menacés par les pirates.

Les plaines et les collines méditerranéennes

Les plaines et collines méditerranéenne subissent également une forte sécheresse : la saison sèche peut durer de 2 (en Toscane) à 6 mois (à Athènes). Si le total des pluies peut être moyen (environ 550 mm/an, autant qu'à Paris), il peut varier considérablement d'une année sur l'autre (du simple au quadruple). Il ne pleut qu' entre 65 ou 100 jours par an. Le ciel dégagé provoque une très forte insolation favorisant l'évapo-transpiration des plantes. Le gel n'est pas inconnu et cause des dégâts considérables. Ce gel peut endommager les plantations d'oliviers ou d'agrumes, voire la floraison de la vigne.

Autrefois les plaines étaient fréquemment recouvertes de marécages où stagnait l'eau provenant des régions montagneuses ce qui les rendaient insalubres car ils étaient des foyers de paludisme. Cependant les plaines pouvaient servir de pâturages d'hiver pour les ovins et caprins et lorsque l'herbe faisait défaut au début de l'été, les troupeaux gagnaient la montagne où la hausse des températures avait dégagé la couverture neigeuse et les pluies favorisaient la pousse de l'herbe.

Cependant le drainage des marécages a libéré des terrains pour les cultures, mais du coup a privé les troupeaux d'une partie de leurs pâturages. Les montagnes voisines des plaines peuvent fournir de l'eau pour l'irrigation soit individuelle à l'aide de puits, soit plus collective par un système de canaux avec un règlement pour le partage de l'eau (avec tribunaux traditionnels pour régler les litiges entre utilisateurs (c'est le cas du Tribunal de las Aguas de Valence en Espagne). Ces régions irriguées portent des agrumes, mais aussi des céréales, de la luzerne pour la nourriture du gros bétail approvisionnant les villes en lait et viande.

Source

  • Précis de géographie humaine. Max Derruau. Colin. 1966.
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