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Mayi

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Le Mayi est une fête traditionnelle du peuple Batanga. Elle est célébrée le 09 mai de chaque année à Kribi par le peuple Banôh .

Origine[modifier | modifier le wikicode]

Après la guerre et que Kribi fut pacifié et les résistances allemandes chassées par les alliés, les Batanga furent autorisés à rentrer chez eux en 1916. Le Général Aymrich ordonna le rapatriement des exilés. Immédiatement sous les ordres de leur chef supérieur Ndende Ya- Bonyamwé. Les préparatifs pour le retour à la maison furent accélérés. Le calme retrouvé sur la côte de Kribi permit un retour des populations en deux vagues :

  • La vague du 14 février 1916 : Cette date marque l’arrivée de la première vague des Batanga sur les côtes kribiennes, celle-ci était constituée des Bapuku. D’autres groupes ethniques avaient fait le voyage,  mais arrivés sur les côtes de Kribi ils se sont  enfuis  dans les forêts en direction de Sangmelima.
  • La vague du 9 mai 1916 : Celle-ci fut la plus importante. Elle arriva à Kribi à bord d’un bateau Forcados le 9 mai 1916. Le retour par la mer ne fut pas facile parce que plusieurs personnes avaient péris, entraînées par les frasques de l’océan. 

C’est donc à cause de cette déportation que les Batanga ont décidé de commémorer leur retour au pays natal par des fêtes commémoratives notamment le Febuary, qui a lieu chaque 14 février de l’an, célébré par la tribu Bapuku. et le le Mayi, qui est célébré chaque 09 mai de l’an par les Banôh.

Célébration[modifier | modifier le wikicode]

Comme toute fête traditionnelle, la fête du Mayi a des étapes qui concourent à la réussite de celle-ci. Elle va des préparatifs, passant par la célébration proprement dite au jour-j jusque à la clôture des festivités. Les préparatifs de la fête commémorative du Mayi sont faites en quatre étapes à savoir :

Préparation[modifier | modifier le wikicode]

Cette fête nécessite une intense préparation. Lesdits préparatifs sont lancés par la chefferie traditionnelle quelques mois avant. Cette chefferie a la responsabilité de sensibiliser les différentes composantes qui devraient travailler en étroite collaboration pour le bon déroulement des festivités. Les activités multiples sont supervisées par des commissions mises en place. Pour les préparatifs, 9 à 12 mois sont nécessaires pour une préparation harmonieuse de l’évènement. Durant cette étape, la population participe à la propreté générale de la ville de Kribi.

Au début du Mois de mai, c’est le Nnanga mu mayi (Étoile de mai pour les Banôh). Cette journée marque l’accueil du mois de fête perçu comme sacré. Point de départ d’une ère nouvelle de liberté, de prospérité et de paix. Par ailleurs l’on érige la statue Itongo Mayi (ce qui signifie la jeune fille de mai) dans un coin de la maison de culture. Elle représente  la reine venue des eaux pour apporter la paix, le soulagement et le bonheur de ses enfants batanga restés longtemps malheureux et orphelins. La loge de cette dernière est construite et présentée à la population à la soirée du 8 mai.

À l’époque c’était un bananier enfoncé dans la terre, planté par des initiés et dont les fruits étaient consommés l’année suivante par certaines personnes. Actuellement la reine de fête est symbolisée par une statue d’une jeune fille vierge.

L’autre rite consiste à aller donner des victuailles aux dieux de la mer (Mami water, Mengu) et aux ancêtres morts dans la mer pendant la déportation. Cette cérémonie se fait de nuit ; ceux qui y prennent part sont : les chefs traditionnels, certains notables et les personnes initiées. La dernière étape des préliminaires est la répétition de l’opéra (représentation théâtrale de l’épopée batanga) qui a lieu le soir du 8Mai. L’agencement de la pirogue terrestre "bolo bontindi" et le pavoisement de la ville.

Commémoration[modifier | modifier le wikicode]

Toutes les activités de cette séquence ont une connotation commémorative. Elles mettent en exergue toutes les péripéties vécues par les batanga pendant la guerre. La veille de la commémoration, toute la population prend part à une retraite aux flambeaux. Le départ est donné à la maison du peuple et la population suit l’itinéraire donné par le comité d’organisation. Cette cérémonie est précédée par une courte prière ponctuée par des chants repris en chœur par la population.

Ensuite la population s’ébranle avec des arrêts aux principaux cimetières :  Bongadwé par Mboa manga, Mission catholique à la cathédrale saint Joseph de Kribi, enfin celui de Talla.  Au cimetière, certaines paroles sont prononcées et des rites effectués en vue de présenter des doléances aux défunts en implorant leur grâce.

Dans la soirée a lieu l’opéra dans la grande salle de la maison du peuple. Les batanga tiennent à cette soirée culturelle parce qu’elle développe un grand thème : l’épopée du chemin de Moliko qui est l’ensemble des récits de l’histoire des batanga depuis le début de la guerre jusqu’à leur retour à kribi. On a aussi les représentations théâtrales composées des chants, danses, récits et courtes scènes.                                                                                      

Célébration[modifier | modifier le wikicode]

Le  9 mai, jour de la célébration proprement dite, tout commence très tôt à 2h00 du matin par les rituels traditionnels où le chef accompagné de ses notables, se rendent une fois de plus en mer pour invoquer les dieux et les esprits de l’eau. L’on apporte à ces derniers des carafes de vins et des corbeilles de vivres pour assoupir leur faim et leur soif, mais aussi pour récolter les doléances émises il y a quelques jours. Du retour de cette expédition au petit matin, la population assiste à une messe œcuménique. Après le culte, la population en tenue traditionnelle appelée le « Boma » qui est un tissu imprimé des motifs représentatifs du peuple batanga prend part au défilé ponctué de danses et de chants culturels. Ils arpentent les artères de la ville.

Après le défilé, la population se rend devant la préfecture à la grande place des manifestations officielles pour le salut au drapeau en présence du préfet de la ville. Cette cérémonie marque l’encrage des batanga dans la république et leur allégeance aux institutions et à celles qu’elles incarnent. En fin de matinée, auront lieu sur certaines plages choisies le rite de représentation d’un nouveau-né, la bénédiction de la mer, puis suivra le grand bain populaire. Ici encore, c’est le chef qui doit bénir  la mer pour permettre à ce que ce bain se déroule dans des bonnes conditions sans incident malheureux. Au cours de la baignade des compétitions sont organisées à l’instar des sports nautiques, de la  natation, de la  course des pirogues qui sont des spécificités des batanga. L’on assiste aussi souvent à des luttes traditionnelles.

Jadis les hommes se baignaient vêtus de Kaba Ngondo (longue robe aux fronces diverses en tissu pagne) par souci de pudeur, de nos jours c’est en maillot de bain que ce rituel est effectué. C’est un grand moment de communication fraternelle entre tous les batanga et l’eau de la mer qui renferme tous leurs secrets.            

Clôture[modifier | modifier le wikicode]

Cette phase marque la fin des festivités de la fête traditionnelle Batanga. Dans la matinée on participe à un grand culte œcuménique d’action de grâce célébré pour remercier le Seigneur de ses bienfaits et pour les avoir protégés durant toute cette période.

Dans la soirée, un grand banquet est offert à toute la population. Pendant le repas, les récompenses et autres distinctions sont remises sur le plan sportif,  culturel et organisationnel à toutes les personnes qui se sont illustrées par leur dynamisme au rayonnement de la fête.

Enfin, tard dans la nuit, a lieu la cérémonie d’adieu à la déesse Mayi  que l’on accompagne par une gerbe de fleurs déposée au large de la mer. La déesse rentre avec toutes les souffrances et les douleurs vécues  par les Batanga. Elles leur laisse la paix, l’amour et le bonheur. Cette clôture des activités de commémoration de la fête traditionnelle des Batanga ouvre une nouvelle ère de prospérité.

Rôle des enfants dans la fête du Mayi[modifier | modifier le wikicode]

Les enfants tiennent une place de choix dans les festivités du Mayi. Ils participent aux évènements culturels notamment la lutte traditionnelle, les théâtres, les sketches, les majorettes pendant le défilé et même lors du bain populaire.

En définitive, le Mayi chez las Batanga- Banôh rappelle aux générations futures leurs origines et toutes les souffrances endurées par leurs ancêtres pendant la déportation jusqu’à leur réinstallation sur les côtes kribiennes.

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