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Marcel Petiot

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Portrait de Marcel Petiot

Marcel Petiot, né le 17 janvier 1897 à Auxerre et mort le le 25 mai 1946 à Paris, est un médecin et criminel français. Condamné à mort le 4 avril 1946, il fut guillotiné à la prison de la Santé à Paris.

Il est reconnu coupable d'avoir tué 27 personnes, mais si lui-même revendiquait 63 morts. Il tenta de se justifier en prétendant que ses victimes étaient des collaborateurs allemands, et qu'en les tuant il avait voulu servir la France. Cependant, le pyjama d'un enfant de 7 ans disparu ayant été retrouvé dans ses affaires, il fut incapable d'expliquer quoi que ce soit.

Il était couramment surnommé par la presse, « Docteur Satan », en raison de son sadisme et du fait qu'il était médecin.

Biographie

Marcel Petiot, pendant sa jeunesse.

Jeunesse

Né à en 1897 à Auxerre, Marcel Petiot est le fils d'un postier et d'une femme au foyer de santé fragile qui meurt alors qu'il n'a que douze ans. Dès son enfance, il se montre très intelligent : par exemple, à cinq ans, il lisait comme un enfant de dix ans.

Cependant, il se révèle aussi très agité, ne respecte pas les règles et brave l'autorité de ses professeurs. On commence à déceler en lui des signes de folies : il savait être successivement très concentré et plongé dans une grande dépression. Dès l'âge de 8 ans, il doit prendre des calmants.

Petiot est renvoyé de plusieurs écoles pour son comportement. En effet, il manifeste régulièrement des signes de violence et accomplit des actes sadiques : il aurait par exemple distribué des images obscènes en classe, tiré au revolver sur des chats ou même en étranglé après leur avoir plongés les pattes dans l'eau bouillante. Cela dit, cette rumeur n'a jamais été prouvée et il n'a peut-être jamais été auteur de ces faits même s'il est très probable que ce soit le cas. Il pinçait sa nourrice jusqu'au sang en prenant du plaisir démontrant ainsi qu'il avait des tendances à aimer la torture.

La jeunesse ne l'améliore pas : lorsqu'il est triste, son entourage prend peur car il a tendance à être pris de convulsions. À 17 ans, il fouille dans les boîtes aux lettres et lit le courrier des autres. Il n'est pas jugé mais des médecins se penchent sur son cas : un psychiatre diagnostique un comportement inadapté et anormal, maladie qui porte aujourd'hui le nom de trouble bipolaire ou maniaco-dépressif. Il est alors considéré comme présentant des problèmes mentaux.

Vie adulte

Photo de mariage avec Georgette Valentine Lablais, le 4 juin 1927 à Seignelay.

Début 1916, au milieu de la Première Guerre mondiale, Petiot s’engage dans l’armée. Il sera blessé et soigné dans un hôpital où il commettra des vols. Il sera donc mené dans la prison militaire d'Orléans puis dans un hôpital psychiatrique où il sera déclaré déséquilibré mental et dépressif. En 1918, il retourne sur le front où il sera de nouveau blessé et considéré comme partiellement invalide.

Faisant valoir ses services auprès de la nation à la guerre, il échappe à l'internement et peut passer des études de médecine qu'il réussit brillamment. Ayant obtenu son diplôme le 15 décembre 1921, Marcel Petiot devient le docteur Petiot. En 1922, il installe son cabinet à Villeneuve-sur-Yonne (wp). Dans ce village, il gagne une grande popularité pour offrir des soins gratuitement aux plus démunis. En 1926, Louise Daveleau avec laquelle Marcel Petiot entretien une liaison est portée disparue alors que sa maison est incendiée : toutefois, le corps retrouvé plus tard dans une rivière n'est pas identifiable et le docteur n'est pas inquiété. Il garde sa bonne réputation et épouse Georgette Lablais, la fille d'un riche charcutier d'Auxerre.

En juillet de la même année, il réussit même à être élu maire de Villeneuve-sur-Yonne. Mais, malheureusement pour lui, ses vieux démons remontent vite à la surface. Il se met à trafiquer les comptes de la mairie et faire toutes sortes de choses malhonnêtes. Sa popularité baisse donc considérablement et les mauvaises langues vont même jusqu'à l'accuser de meurtre.

Incommodé par toutes ces affaires, il quitte la ville et va s'installer à Paris, 66 rue Caumartin. Il ouvre un cabinet très luxueux et sophistiqué, s'assurant une clientèle très riche. Grâce à l'argent qu'il accumule, il achète 2 propriétés en province et un hôtel particulier à paris, rue Le Sueur. Mais, un jour qu'il se promène dans la ville, il se met à voler un livre de médecine dans une librairie. Traîné en justice, il est reconnu malade mental et interné à la Maison de Santé d’Ivry pendant 7 mois.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il part habiter dans son hôtel particulier sur Le Sueur, flambant neuf. Alors que Paris est sous occupation allemande, il se livre à diverses activités douteuses pour s'enrichir : trafic de drogue et réseau de passeurs de juifs. En effet, par sadisme, Petiot fait venir chez lui avec toute leur fortune des juifs auxquels il fait croire qu'il va les emmener hors de France : arrivés dans son cabinet, ils se voient injecter une dose mortelle de poison croyant seulement être vaccinés.

La Gestapo observe d'un mauvais œil ses manœuvres. Après une infiltration, Petiot est arrêté et torturé pendant 8 mois à la prison de Fresnes. Cependant, en l'absence de preuves suffisantes, il est relâché. Traumatisé, le docteur décide de dissimuler au mieux les traces de ses anciennes activités.

La découverte d'un criminel

Marcel Petiot (tout à droite), accompagné de son frère et de Mme Petiot, dans les locaux de la police judiciaire (Paris-Soir, le 16 mars 1944).

Découverte des corps

Le 11 mars 1944, les pompiers sont appelés par des voisins qui se plaignent d'une mauvaise odeur venant d'une maison abandonnée. Ils cassent une des fenêtres et entrent dans le bâtiment. Ils remarquent rapidement le bruit d'une chaudière. Ils descendent dans la cave où se trouve la machine et remarquent des corps inanimés d'hommes prêts à être brûlés. Petiot, qui arrive alors, leur affirme qu'il a tué toutes les personnes présentes dans la cave parce qu'il s'agissait de Nazis. Les policiers, croyant à sa bonne foi, le laissent alors tranquillement partir.

Petiot s'enfuit alors et, pour ne pas être capturé, il s'engage dans l'armée sous le nom de « Valéry ». Cependant, il est retrouvé et arrêté le 31 octobre 1944.

Procès et mort

Marcel Petiot est finalement jugé du 18 mars au 4 avril 1946, par la cour d'assises de la Seine, pour vingt-sept assassinats.

Lors du second jour du procès, le prévenu annonça fièrement soixante-trois meurtres. Petiot n'hésita pas à dormir lorsque les témoins vinrent à la barre. L'avocat de Petiot en fit de même : en effet, le prévenu savait que l'issue du jugement serait son exécution ; c'était donc la dernière occasion pour celui que l'on surnommait Docteur Satan de « s'amuser ». Il ridiculisa ainsi la cour. Par ailleurs, afin d'émouvoir Petiot pour faire avancer le procès, la cour se déplaça à l'endroit où le docteur avait brûlé et noyé les cadavres, mais Petiot ne réagit pas.

Petiot fut guillotiné le 25 mai 1946, à 5 heures 05 à la prison de la Santé dans la ville de Paris. D'après les témoins de l'exécution, Petiot serait mort tranquillement avec un sourire aux lèvres.

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Le savais-tu ?
Anecdotes sur l'impertinence de Marcel Petiot
Marcel Petiot dormant pendant son procès
  • Lorsqu'il apprit sa condamnation à mort, le meurtrier resta indifférent, comme si une autre personne allait être guillotinée.
  • Lors de son exécution, avant de mourir, on proposa à Petiot un dernier verre de rhum et une dernière cigarette. Il refusa le verre de rhum mais accepta la cigarette. Une fois cette dernière finie, il donna son briquet à un policier en disant qu'il n'en aurait plus besoin vu qu'il allait mourir.
  • Comme la loi l'exigeait, lors de l’exécution d'un condamné, l'avocat général, l'avocat du Docteur et d'autres devaient être présents. Petiot dit à son avocat de ne pas regarder pour qu'il garde une bonne image de lui car « Ça n'allait pas être beau. ».

Sources

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