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Manx (gène)

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Un embryon humain, âgé de 7 semaines, dans le ventre de sa mère (très fortement grossi, en réalité, il mesure seulement 7 mm !). Il ne ressemble pas encore à un bébé, mais, à ce stade, il a déjà une colonne vertébrale, et même une petite queue ! Le système nerveux (cerveau) et moelle épinière vont pouvoir se former. C'est grâce, notamment, au gène Manx, qui a permis le développement de la colonne vertébrale. (la « queue » disparaîtra plus tard, en devenant le coccyx).

Manx est un gène présent chez tous les Vertébrés. Il doit son nom au chat manx, chez qui il a été découvert.

Effet[modifier | modifier le wikicode]

Chez les Vertébrés, ce gène permet la formation et le développement de la colonne vertébrale, ainsi que de la moelle épinière qui est à l'intérieur. Chez ceux qui en ont une, il intervient notamment dans la formation de la queue, qui est un prolongement de la colonne vertébrale.

Chez les Mammifères, ce gène intervient à un moment de la vie où le bébé se trouve encore dans le ventre de sa mère : c'est ce que l'on appelle l'embryogenèse. Un bébé Mammifère nait déjà avec une colonne vertébrale finie, et (si son espèce en possède une), une queue. Après la naissance, lorsque la colonne vertébrale et la queue sont terminées, le gène manx n'intervient plus.

Génétique et anomalies[modifier | modifier le wikicode]

La race de chat manx est caractérisée par une absence de queue, due à une mutation du gène Manx, auquel elle du coup donné son nom...

Tous les Vertébrés possèdent le gène Manx, qui participe à la formation de la colonne vertébrale. Cependant, les gènes peuvent exister sous différentes versions, que l'on appelle des allèles : ainsi, si tout le monde porte le même gène Manx, tout le monde n'aura pas forcément la même version de ce gène. Des mutations, c'est-à-dire de petits changements dans la séquence de l'ADN, permettent l'apparition d'un nouvel allèle à partir d'un gène existant déjà.

L'allèle du gène Manx que l'on retrouve chez presque tous les Vertébrés est appelé m. C'est un gène très important, puisque si la colonne vertébrale est mal formée, la moelle épinière ne peut pas se développer, et l'animal ne peut pas vivre. Les Vertébrés existent sur Terre depuis plus de 500 millions d'années, et, durant tout ce temps, de nombreuses mutations du gène Manx ont certainement dû se produire, et ont certainement créé un grand nombre d'allèles du gène Manx ; pourtant, on ne les retrouve pas chez les animaux. Cela est dû au fait que ces nouveaux allèles qui ont dû être créés, ne permettaient pas à l'animal qui les avait de vivre, et donc il n'aura pas pu les transmettre à sa descendance : la sélection naturelle a éliminé les erreurs que les mutations entraînaient sur le gène Manx, au fur et à mesure qu'elles apparaissaient.

Pourtant, une de ces mutations, apparue chez le chat, a permis la formation d'un nouvel allèle du gène Manx, l'allèle M, qui empêche la formation de la queue. L'allèle M est à l'origine de l'apparition de la race de chat manx.

Les gènes sont localisés sur des chromosomes ; tous les animaux possèdent deux exemplaires de chacun de leurs chromosomes (formant des paires de chromosomes), et donc deux exemplaires de chaque gène. Ces deux exemplaires peuvent être les mêmes (deux fois le même allèle, c'est ce que l'on appelle être homozygote), ou bien deux allèles différents (hétérozygote).

Il y a donc trois combinaisons possibles pour les deux allèles du gène Manx : m//m ; m//M ; et M//M

  • la plupart des Vertébrés ne possèdent que l'allèle m, ils sont donc homozygotes, m//m.

Chez le chat, on peut trouver l'allèle M, qui entraîne des malformations de la colonne vertébrale. L'allèle M est dominant sur l'allèle m (que l'on appelle dans ce cas récessif), c'est-à-dire que si l'on a les deux allèles, on verra le résultat de l'allèle M s'exprimer. Plus le chat a d'exemplaires de l'allèle M, plus les malformations sont importantes :

  • les chats homozygotes M//M ont des malformations trop importantes de la colonne vertébrale : la moelle épinière ne peut pas se former, et ces animaux ne peuvent pas vivre : le chaton cesse de se développer, et meurt dans le ventre de sa mère, alors qu'il n'est encore qu'un embryon.
  • les chats hétérozygotes M//m ont des malformations beaucoup moins violentes, et, généralement, tout à fait viables. Le chaton a une moelle épinière bien formée, et peut donc vivre en portant cet allèle. Il aura toutefois des manifestations bien visibles de l'allèle M : les chats manx sont caractérisés, notamment, par une absence de queue, ou une queue très réduite.
Article à lire : manx.

Génétique chez le chat manx[modifier | modifier le wikicode]

Tous les chats manx vivant sont donc des hétérozygotes M//m. Si un chat manx a des petits avec une chatte manx, voilà ce qui va se passer :

  • le chat va produire des spermatozoïdes, chacun contenant un seul chromosome de chaque paire, et donc un seul allèle du gène Manx, au hasard : soit l'allèle M, soit l'allèle m.
  • de la même façon, la chatte va produire, au hasard, soit des ovules porteurs de l'allèle M, soit des ovules porteurs de l'allèle m.
  • chaque ovule pourra, au hasard, être fécondé par l'un ou l'autre type de spermatozoïde ; il y a donc quatre cas possibles, chacun ayant 1 chance sur 4 d'apparaître :
    • le chat donne l'allèle M, et la chatte donne l'allèle M : le chaton sera donc M//M, mais ne va pas vivre (1 chance sur 4)
    • le chat donne l'allèle M, et la chatte donne l'allèle m : le chaton sera donc M//m : ce sera un chat manx (1 chance sur 4)
    • le chat donne l'allèle m, et la chatte donne l'allèle M : comme ci-dessus, le chaton sera M//m, un chat manx (1 chance sur 4)
    • le chat donne l'allèle m, et la chatte donne l'allèle m : le chaton sera m//m, il ne portera pas l'allèle M, aura une queue longue et ne sera donc pas un manx.

Ainsi, sur quatre combinaisons possibles, seules trois donneront effectivement naissance à un chaton, et, sur ces trois, seules deux donneront un chaton manx : cela explique, notamment, que les chattes manx aient moins de petits par portées que les autres races (puisque certains embryons ne se développent pas), mais aussi que tous les petits de la portée ne seront pas manx : ont dit que la race manx n'est pas une race fixée.

Pour éviter certains désagréments lors de l'élevage, des éleveurs préfèrent accoupler des chats manx avec d'autres races, afin d'éviter les problèmes de mortalité.

Autres gènes proches[modifier | modifier le wikicode]

Le lynx est un cousin des chats caractérisé, lui aussi, par une queue très réduite. Cette particularité est due à une mutation sur un autre gène impliqué dans le développement de la colonne vertébrale, le gène bobcat, auxquels il a donné son nom (le lynx roux est appelé bobcat en anglais).

Le gène Manx n'est pas le seul gène qui permette de construire la colonne vertébrale ; d'autres gènes existent, notamment le gène bobcat. Des chercheurs ont découvert que le gène Manx et le gène bobcat sont très proches, et fonctionnent ensemble pour le développement de la colonne vertébrale.

Lorsqu'un gène fonctionne parfaitement, il est souvent difficile de voir à quoi il sert, puisque la seule chose que l'on remarque est que l'individu est « normal ». Mais lorsqu'une mutation forme un allèle qui entraîne une anomalie, alors il est souvent très facile de voir ce qui ne fonctionne pas, et de comprendre à quoi sert normalement le gène. C'est pourquoi beaucoup de gènes portent le nom de l'anomalie qu'ils provoquent lorsqu'ils ne fonctionnent pas. Ainsi, le gène Manx, qui permet la formation de la colonne vertébrale et de la queue porte le nom du chat manx, qui, suite à une anomalie de ce gène, n'a pas de queue. De manière intéressante, « bobcat » est le nom anglais du lynx, et, tout particulièrement, du lynx roux, un autre félin caractérisé, lui aussi, par une queue très réduite. Le lynx ressemble beaucoup au manx, mais, chez lui, ce n'est pas une mutation du gène Manx, mais du gène lié bobcat, qui en est responsable, et c'est pour cela qu'on lui a donné ce nom.

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