Magdalénien

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Sur le paléolithique supérieur
peinture de bisons
Peintures de la grotte d'Altamira (reconstitution de la grotte)

Le Magdalénien est la dernière culture du Paléolithique supérieur européen. Cette période est comprise entre environ 17 000 et 12 000 ans avant le présent (c'est-à-dire avant 1950). Son nom vient du site préhistorique éponymede la Madeleine à Tursac en Dordogne.

La culture magdalénienne est caractérisée par la profusion des outils en os et en pierre.

La culture magdalénienne est celle des grandes réalisations artistiques de l'art pariétal visible dans les grottes comme celles de Lascaux ou d'Altamira entre autres.

L'environnement au Magdalénien

carte. Les sites forment une bande courbée allant du sud-ouest de la France à la Pologne
Les sites magdaléniens

Globalement le climat est froid (il s'agit de la dernière période des glaciations).

Mais le climat a connu des variations. Avant 15 000 il était tempéré. Puis il redevient froid et sec, la végétation herbeuse se développe, favorisant les herbivores, l'antilope saïga est l'animal caractéristique de cette période. En fin de période le climat se radoucit de nouveau.

Les animaux les plus consommés sont le renne et le cheval. On trouve aussi des bisons, des aurochs. Le mammouth disparait progressivement bien qu'il soit toujours représenté.

Les poissons et les coquillages représentent un apport alimentaire appréciable.

La végétation steppique voire la toundra fournit assez peu d'alimentation d'origine végétale (baies et racines).

La vie des magdaléniens

Une partie de l'abri sous roche de la Madeleine
dessin. Armature de la tente et foyer avec restes de débitage de la pierre
Reconstitution du campement magdalénien de Pincevent en Seine-et-Marne

Le climat étant froid les hommes étaient vêtus de peaux cousues (on a retrouvé de nombreuses aiguilles à chas).

Pendant la belle saison, les chasseurs se déplaçaient à la suite des troupeaux. Souvent ils édifiaient des campements provisoires. On en a retrouvé de remarquables en Seine-et-Marne (Pincevent) et en Essonne (Étiolles). D'après certains sites archéologiques, il semble que les chasseurs se spécialisaient dans une catégorie de gibier (soit le cheval soit le renne, soit les poissons migrateurs comme le saumon). Ces campements pouvaient être installés près d'un point de passage obligé pour les animaux (comme un gué ou un goulet dans une vallée étroite..

Les déplacements ont aussi pour but de se procurer les matières premières nécessaires à la fabrication des outils et à des échanges (coquillages du Bassin parisien retrouvés dans les Ardennes belges).

Les campements de base, souvent sous des abris sous roche ou à l'entrée des grottes étaient occupés durant de longues périodes.

La chasse permet aux garçons adolescents d'entrer dans le monde adulte.

L’adolescent doit passer d’un statut purement biologique à celui d’un être totalement social : ses performances à la chasse autorisent cette métamorphose. Mais le statut du gibier fut lui aussi respecté car il doit se maintenir en abondance afin que les sociétés humaines simplement subsistent.Les animaux chassés sont surtout des animaux ayant dépassé le stade de la reproduction afin de maintenir une faune suffisante pour la consommation future.

Les Magdaléniens enterraient leurs morts. Les sépultures sont très soignées. Le défunt est accompagné par des trophées tels des restes osseux, des pendeloques et des armes.

L'outillage des Magdaléniens

L'outillage a connu des variantes locales et s'est modifié au cours du temps, ce qui permet aux spécialistes de définir des niveaux différents dans le Magdalénien.

La grande nouveauté est l'emploi massif de l'os et du bois. Mais il est possible que l'emploi de ces matières ait existé dans des périodes plus anciennes mais la fragilité de ces matériaux et de leur mauvaise conservation en milieu ambiant, en a fait disparaître les traces.

Les propulseurs permettent d'accroître la force de pénétration des armes de jet et de l'envoyer plus loin (en particulier de la sagaie). Les harpons barbelés en os montés sur une hampe en bois sont utilisés pour la chasse et la pêche. Souvent les lames et pointes sont renforcées par des microlithes qui les rendent encore plus tranchantes. Les bâtons percés en bois de renne permettent de corriger la courbure des sagaies une fois celles-ci chauffées. L'arc permet un tir plus précis et permet d'atteindre des animaux rapides tels les bouquetins.

L'outillage lithique (en pierre) magdalénien comporte un grand nombre de burins, grattoirs, perçoirs, lames et lamelles

L'art des Magdaléniens

L'art magdalénien est particulièrement riche et diversifié. Les peintures et les gravures se comptent par milliers et se caractérisent par un fort naturalisme avec un sens aigu du détail et des proportions et quelquefois une illusion du mouvement. C'est l'époque des grottes ornées (plus de 150 sont connues). Vers la fin de la période et surtout dans les régions les plus récemment atteintes par les magdaléniens (Belgique, Pologne), les grottes ne sont plus ornées, l'essentiel des représentations artistiques se retrouvent dans les objets transportés.

Le décor est surtout à base d'animaux. Rares sont les représentations humaines (comme celle de l'homme blessé à Lascaux).

Des règles très complexes assortissent le prélèvement du gibier dans toutes populations actuelles. Les données archéologiques témoignent du même soin : certains individus seulement furent abattus, et leurs restes furent soigneusement répartis au retour, aux camps de base. Déjà comme les composantes de l’habitat l’attestaient.

Les armes et les objets de la vie quotidienne sont souvent décorés de motifs géométriques ou de représentations figuratives (animaux, humains). On trouve de plus en plus de plaquettes gravées. Là, on a retrouvé des instruments de musique (une flûte à Isturitz (Pyrénées-Atlantiques) et une conque à Marsoulas).

Les représentations féminines sont très abondantes, et souvent très stylisées avec la mise en valeur des seins, des fesses et de la courbure du bas du dos. Beaucoup de ces représentations servaient de pendeloques.

Pour en savoir plus, lis l’article : Grotte de Lascaux.
Pour en savoir plus, lis l’article : Grotte d'Altamira.
Pour en savoir plus, lis l’article : Grotte de Niaux.
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