Maria-Letizia Bonaparte

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Maria-Letizia Bonaparte, née Maria-Letizia Ramolino, est née le 24 août 1750 à Ajaccio et est morte le 2 février 1836 à Rome où elle s'était exilée depuis 1814. C'est la mère de Napoléon Ier empereur des Français et d'autres enfants qui furent des souverains européens pendant la période impériale (1804-1815). Elle également connue sous son titre officiel de « Madame Mère ».

Mère d'une nombreuse famille[modifier | modifier le wikicode]

Charles et Letizia Bonaparte

Maria-Letizia Ramolino est la fille de Jean-Jérome Ramolino qui a été capitaine dans l'armée génoise puis inspecteur général des Ponts et Chaussées de l'île de Corse qui jusqu'en 1767 était sous la souverainté de la République de Gènes et d'Angela-Maria Pietra-Santa d'origine noble originaire de Sartène en Corse 1. La famille de son père originaire d'Italie serait issue des comtes d'Coll'Alto. Le premier Ramolino qui vient s'établir en Corse avait épousé la fille d'un doge de Gènes.

En juin 1764, Maria-Letizia, qui a alors 15 ans, épouse Charles-Marie Buonaparte (qui en a 18). Ce dernier est avocat. Le couple de 1764 à 1785 (mort de Charles Buonaparte) aura 13 enfants , dont trois meurent en bas-âge et deux à la naissance : Joseph né en 1767 l'aîné des enfants survivants est précédé de deux enfants morts à la naissance ou au bout d'un an. Napoléon le second nait le 15 août 1769, le dernier Jérôme Bonaparte naît en 1784.

Maria-Letizia reste aux côtés de son mari quand celui-ci rejoint les adversaires qui luttent sous la direction de Pasquale Paoli, contre l'annexion de la Corse par la France en 1768. Charles Bonaparte abandonne rapidement la cause de l'indépendance corse et rallie le « parti français ». Cette famille nombreuse rend la situation financière de la famille très fragile. Grâce à la protection du comte de Marbeuf, gouverneur de l'île, Charles obtint des bourses pour que ses aînés Joseph et Napoléon puissent suivre des études en France. Les difficultés financières s'aggravent à la mort du chef de famille en février 1785.

Au début de la Révolution française, la famille Bonaparte est favorable au mouvement de réforme. Napoléon devient d'ailleurs en avril 1792 lieutenant-colonel élu de la Garde nationale d'Ajaccio. Mais en mai 1793, en danger face aux Paolistes, Maria-Letizia et ses enfants fuient la Corse insurgée contre la République montagnarde. Elle s'installe d'abord à Toulon puis à Marseille (après le soulèvement de Toulon contre la république).

  1. Devenue veuve en 1755, Mme Ramolino se remarie avec un officier ingénieur au service des Génois, originaire de Bâle, François Fesch. De cette union naquit Joseph Fesch futur cardinal.

Les avantages tirés de la Révolution de 1789[modifier | modifier le wikicode]

Un portrait "en pied" de Madame Mère. 1813

La Révolution de 1789 permet une amélioration sensible de la situation familiale. L'aîné Joseph avocat depuis 1788 devient commissaire des guerres en 1793 et s'est marié en 1794 avec la fille d'un riche armateur marseillais. Lucien qui s'est marié en 1794 est élu député de Corse en 1798, Napoléon devient général de brigade en 1793, Louis est nommé aide de camp de Napoléon en 1796. Tous ces postes leur procurent des revenus suffisants pour qu'ils ne dépendent plus des revenus familiaux. Les filles Élisa et Pauline sont mariées dès 1797 à des militaires de second plan. Caroline épousera le général Joachim Murat en 1800. Seul le dernier-né Jérôme né en 1784 devient majeur pendant les premières années du gouvernement de son frère.

Lorsque Napoléon est nommé Premier consul fin 1799, Maria-Letizia Bonaparte vient habiter à Paris auprès de son demi-frère Joseph Fesch. En mars 1804 Maria-Letizia, qui est très pieuse, se rend à Rome et est reçue favorablement par le Pape Pie VII. Contrairement à ce que montre le tableau de Jacques-Louis David appelé Sacre de Napoléon, Maria-Letizia n'est pas présente pour la cérémonie (2 décembre 1804) puisqu'elle ne rentre à Paris que le 19 décembre. Elle se loge alors à l'Hôtel de Brienne qu'elle a acheté.

Le 23 mars 1805 Napoléon la titre « son altesse impériale, Madame mère de l'empereur » et lui accorde une pension annuelle de 300 000 francs (à l'époque un ouvrier parisien gagnait environ 300-400 francs par an). Elle dispose alors d'une « maison » (personnel domestique) avec aumôniers, chapelains, dames d'honneur, dames pour accompagner, lectrices, chambellans, secrétaire des commandements, etc. En 1805, l'Empereur acquiert pour elle le château de Pont-sur-Seine, dans l'Aube, lui octroya en surplus 160 000 francs pour le meubler. N'appréciant pas la vie de la cour impériale aux Tuileries elle fait de nombreux séjours à Pont. En 1808, Napoléon lui accorde en plus la rente annuelle de 1 000 000 de francs (jusque là attribuée à Jérôme Bonaparte qui a été nommé roi de Westphalie en 1807). Très économe elle ne dépense pas tout l'argent dont elle dispose elle épargne pour pouvoir financer l'avenir incertain de sa famille.

Après la chute de l'Empire[modifier | modifier le wikicode]

Au printemps 1814, alors que l'empire de son fils s'effondre sous les assauts des armées des souverains européens, Letizia Bonaparte se réfugie à Rome auprès de son demi-frère le cardinal Fesch. Puis en août elle rejoint Napoléon qui a été nommé souverain de l'Ile d'Elbe. Lorsque Napoléon s'enfuit de l'ile d'Elbe le 21 mars 1815, Madame Mère se réfugie à Naples puis à Paris qu'elle atteint le 1er juin. Son fils est définitivement vaincu à Waterloo le 18 juin 1815 et est fait prisonnier par les Britanniques. Madame Mère quitte définitivement Paris en juillet 1815 pour Rome. Elle demande en vain à rejoindre Napoléon retenu prisonnier dans lîle de Sainte-Hélène. Elle n'apprend la mort de Napoléon qu'en juillet 1821. Devenue infirme et aveugle elle meurt à Rome en 1836. Sur l'initiative de son petit-fils Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République française, son corps repose depuis 1851 à Ajaccio.

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