Lycée napoléonien

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le lycée napoléonien a été créé en mai 1802 par un décret de Napoléon Bonaparte alors Premier consul de la République française. N'accueillant que des garçons, il était destiné à éduquer et instruire, c'est à dire à « former » selon les idées des dirigeants, les futurs cadres civils et militaires du régime mis en place par la Constitution de l'an VIII. Il était prévu de créer un lycée dans chaque territoire relevant d'une cours d'appel (45 au total pour l'ensemble de la France et des territoires récemment annexés à la République).

Les lycées recrutent des fils de fonctionnaires et de militaires et la moité seront des boursiers. Le personnel était fonctionnaire de l'État. Les programmes scolaires étaient surtout axés sur les lettres et les langues anciennes, puis sur la religion. Les lycéens étaient soumis à une vie quasi militaire dans un internat.

Les établissement secondaires privés, collèges et petits séminaires, souvent dirigés par des religieux catholiques, continuent d'exister, ils recrutent surtout des enfants de la bourgeoisie aisée. Mais ils sont progressivement étouffés par la réglementation gouvernementale qui ne leur laisse qu'un rôle d'hébergement.

L'enseignement secondaire avant la création du lycée[modifier | modifier le wikicode]

Les écoles centrales sont une tentative d'organisation de l'enseignement secondaire de garçons entre 1795 et 1802. Ces écoles, financées par l'État, en théorie une par département, accueillaient les garçons entre 12 et 16-17 ans. Les élèves recevaient un enseignement répartis sur trois niveaux et comportant aussi bien des matières littéraires que linguistiques (langues anciennes), scientifiques et juridiques.

Concurrencées par des établissements secondaires privés, appréciés par la bourgeoisie, critiquées par l'absence d'enseignement religieux, elle seront supprimées par Napoléon Bonaparte en 1802 et remplacées par les lycées.

Pour en savoir plus, lis l’article : École centrale (Révolution française).

Le lycée napoléonien[modifier | modifier le wikicode]

Les études[modifier | modifier le wikicode]

Le but de l'enseignement du lycée est de former les cadres administratifs et militaires dont l'État républicain, puis impérial, a besoin pour fonctionner. Seuls les garçons y sont admis : Bonaparte ne souhaite pas faire instruire les jeunes filles qui pour lui doivent être formées dans le cadre familial ou dans les institutions religieuses afin de devenir de bonnes épouses et de bonnes mères de famille.

Contrairement aux écoles centrales où les élèves choisissaient les conférences données par les savants de l'époque qui les intéressaient, les lycéens doivent suivent un programme identique dans tous les établissements et qui était gradué en fonction des disciplines et des années d'étude. Pour entrer dans un lycée l'élève passe un examen de connaissances. Les élèves sont ensuite répartis en fonction de leur niveau. Les programmes comportent trois années de latin, deux années de belles-lettres et cinq années de mathématiques. L'enseignement des « lettres » consiste dans l'apprentissage des langues anciennes, la rhétorique, la logique, la morale. L'enseignement scientifique comporte les mathématiques et la physique. Les lycéens dès la classe de 6e peuvent choisir l'une ou l'autre option (mais en 4e pour changer de filière et passer dans la filière scientifique il fallait avoir suivi une 6e et une 5e littéraire).

En terminale, une classe de mathématiques « transcendantes » était créée pour les lycéens qui souhaitait entrer à l'école polytechnique

Jusqu'en 1808 n'y avait pas d'enseignement de la philosophie (matières jugée dangereuse par beaucoup de régimes politiques autoritaires). Les langues étrangères ne sont pas enseignées car à l'époque la langue française était la langue parlée par toute l'élite de l'Europe.

Chaque lycées était doté d'une bibliothèque contenant 1 500 titres, dont la liste était imposée par le gouvernement.

Au terme de ses années d'études en lycée, l'élève passe le baccalauréat (institué en 1808) qui donne accès à l'enseignement supérieur.

Les lycéens[modifier | modifier le wikicode]

La loi prévoyait le recrutement d'un peu plus de 10 000 garçons pour tout le territoire de la République, y compris les pays récemment annexés.

Le régime du lycée est l'internat. La famille doit régler les frais d'entretien mais des bourses sont attribuées aux élèves dont la famille ne dispose que de revenus insuffisant où dont le chef de famille, fonctionnaire ou militaire était mort dans l'exercice de ses fonctions. Les boursiers subventionnés par l'État représentent près de la moitié des lycéens.

Beaucoup de garçons qui auraient pu dans ces conditions postuler pour le lycée n'avaient pas le niveau de connaissances requis.Aussi afin de remplir les classes et justifier les frais engagés pour la création les lycées on recrute par examen et par tranche d'âge les meilleurs élèves scolarisés dans les meilleurs établissement secondaires privés. Puis on inscrivit les élèves volontaires comme pensionnaires libres et externes près de 18%)

Les familles aisées préférant envoyer leurs fils dans l'enseignement privé, en particulier les petits séminaires ouverts par l'Église catholique à la suite du Concordat de 1802, Napoléon dut réserver ces établissement uniquement aux jeunes gens qui se destinaient à devenir prêtres catholiques.

Les lycéens sont soumis à une discipline militaire : ils doivent porter l'uniforme, le tintement de la cloche rythmant les différentes activités scolaires ou de l'internat est remplacé par les roulement du tambour. Les déplacements sont également accompagnés par le tambour ... Au dîner (le soir) un élève fait la lecture à haute vois du Bulletin de la Grande Armée où sont relatées les victoires militaires du chef de l'État. Tous les jours en fin de matinée les lycéens participent à des exercices militaires.

Les lycéens sont répartis en « compagnies » commandées par un sergent et quatre caporaux qui sont recrutés parmi les élèves les plus brillants. Des maîtres d'études (sorte de surveillants et de répétiteurs) surveillent les heures d'étude et les déplacements (il était prévu un maître pour chaque compagnies de « grands élèves » (plus de 14 ans) et deux maîtres pour trois compagnies de « petits élèves ».

En 1813, il y avait environ 38 000 lycéens dans les lycées d'État, mais ils étaient 31 000 dans les collèges privés.

Les enseignants[modifier | modifier le wikicode]

Les lycées sont classés en trois groupes, le plus côté étant le lycée parisien. Le personnel est rétribué en fonction du groupe du lycée où il exerce. Les traitements versés s'échelonnent de 700 à 3 000 francs (pour les lycées parisiens)1

L'enseignement est assuré par des professeurs agrégés, dont certains étaient déjà en place avant la Révolution. Ils sont huit par établissement : 3 pour les disciplines littéraires et 3 pour les sciences. En plus des cours les lycéens sont astreints à des études encadrées par des maitres d'étude. En 1802 on avait prévu l'ouverture de 45 lycées en remplacement des 95 écoles centrales qui venaient d'être supprimées par décret consulaire.2. L'ouverture fut lente, en 1809, il n'y avaient que 29 lycées. Mais en 1811, le gouvernement prévoit qu'il y aurait 100 lycées (la fin de l'Empire en 1814 ne permit pas cette réalisation). En 1813, il y avait plus de 500 collèges communaux (enseignement secondaire privé), concurrents directs des lycées d'État.

Cependant l'équilibre recherché entre littéraires et scientifiques de heurte aux difficultés du recrutement. Dès 1804, le nombre des enseignants passe de 8 à 6 avec seulement deux scientifiques. Les Lettres et du latin deviennent ainsi les matières principales de l'enseignement au lycée.

L'administration est réduite à un proviseur, à un censeur des études chargés de faire régner l'ordre et la discipline et à un procureur-gérant chargé des finances de l'établissement. Ils sont nommés par le Premier consul. Ils doivent être mariés, divorcés ou veufs. Le gouvernement surveille de près cette « pépinière » où est formée l'élite de la Nation. Pour cela un bureau d'administration assiste le proviseur . Il est composé par le préfet du département, le président de la cour d'appel, le procureur général près de la cour d'appel, l'avocat général et le maire de la commune, toutes personnalités nommées par le Premier consul.

Les enseignants, tous des hommes, qui résident hors du lycées peuvent être mariés. Mais aucune présence féminine n'est autorisée dans les établissement ; aussi à partir de 1808 le personnel logé (proviseur, censeur, intendant, maitre d'étude) doit être célibataire. Seules sont acceptées les visites des mères et sœurs de lycéens.

Les enseignants doivent faire leurs cours en étant revêtus d'une robe en tissus d'étamine noire, avec sur l'épaule une chausse rouge ou jaune selon leur spécialité, leurs grade universitaire (bachelier, licencié ou docteur) étant indiqué par un, deux ou trois galons d'hermine.

Dès 1803, un aumônier assure l'instruction religieuse qui prend de plus en plus d'importance au cours des années.

  1. À la même époque un ouvrier parisien perçoit en moyenne 1,5 franc par jour
  2. les quarante-cinq lycées institués par la loi : Bordeaux, Bruxelles, Douai, Lyon, Marseille, Mayence, Moulins, Rennes, Turin, Besançon, Rouen, Strasbourg, Amiens, Angers, Bourges, Caen, Cahors, Dijon, Grenoble, Liège, Limoges, Metz, Montpellier, Nîmes, Orléans, Pau, Poitiers, Reims, Toulouse, Paris (trois lycées au total), Avignon, Bonn, Bruges, Clermont, Gand, Rodez, Nantes, Nice, Pontivy, Versailles, Alexandrie (en Italie) et Nancy. Remarquons que certains lycées sont ouverts dans des territoires aujourd'hui non-français mais qui alors étaient annexés par la République française

sources[modifier | modifier le wikicode]

Portail du Premier Empire —  Tous les articles concernant le Premier Empire.
Portail de l'éducation —  Tous les articles sur l'éducation, l'enseignement et les mouvements de jeunesse.