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Luthéranisme

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Le luthéranisme est une confession de la religion chrétienne. Elle repose sur les idées et l'action de Martin Luther qui au début du XVIe siècle a rompu avec le catholicisme romain qu'il accuse de tromper les chrétiens sur les moyens d'obtenir le salut de l'âme.

Les bases de la croyance[modifier | modifier le wikicode]

A droite, en chaire, Luther proclame que la mort de Jésus rachète les péchés des hommes. Une des bases de la Foi des luthériens (tableau de Lucas Cranach le Jeune).

Comme dans toute confession chrétienne, les luthériens sont monothéistes et croient à la Trinité (Existence d'un seul Dieu en trois personnes égales en puissance, le Père, le Fils et l'Esprit Saint). Ils croient en la divinité de Jésus considéré comme l'enfant de Dieu et le Sauveur des hommes. Ils croient en la Résurrection de Jésus.

Le luthéranisme repose sur l'idée que l'âme de l'homme, marquée par le péché originel, n'est sauvée que par la seule grâce divine. Le Salut de l'âme a été accordé par Dieu grâce à la mort et à la résurrection de Jésus, qui selon les croyances chrétiennes est mort sur la croix pour racheter le péché des hommes. Avoir la Foi en la divinité de Jésus, dans son action et ses paroles assure donc le Salut du Juste (celui qui sera sauvé)(c'est ce que l'on appelle la Justification par la Foi).

La Foi se base sur la lecture et l'étude directe de la parole divine, celle de Jésus, telle qu'elle est rapportée dans les Évangiles. S'y ajoutent les écrits et commentaires des apôtres, les compagnons directs de Jésus (comme Pierre ) ou comme Paul, qui d'après les premiers textes chrétiens a été marqué par l'Esprit Saint. Tous les commentaires rajoutés depuis l'époque de la vie de Jésus par les penseurs chrétiens (les Pères de l'Église), que les catholiques considèrent comme des textes nécessaires, sont donc estimés sans valeur pour l'obtention du Salut aux yeux des luthériens.

Pour les luthériens il n'y a pas besoin de l'intermédiaire des prêtres entre Dieu et les hommes. Luther a donc traduit en langue allemande populaire la Bible, c'est-à-dire l'Ancien Testament et le Nouveau Testament, afin que les chrétiens puissent lire eux-mêmes les textes qui sont à la base de leur Foi.

En brûlant en public la bulle papale qui l'excommunie, Luther rejette les théories catholiques sur le salut de l'âme (tableau de Karl Aspelin, 1885).

De ce fait, les luthériens condamnent le recours aux Œuvres pour obtenir le salut. Selon l'enseignement catholique, le chrétien peut demander l'intervention (intercession) des saints pour se faire entendre par Dieu. Au Moyen Âge, le culte des saints et surtout celui de la Vierge Marie, intermédiaires entre Dieu et les hommes, a pris beaucoup d'importance dans la religion catholique. Les pèlerinages, lesprocessions, les mortifications corporelles se sont développés, les chrétiens pensant que ces manifestations de leur piété leur vaudraient la clémence divine et obtiendraient le pardon de leurs fautes terrestres.

Les luthériens s'insurgent contre la pratique de la vente des Indulgences pratiquée par la papauté de l'époque. En contrepartie du versement d'une certaine somme, le pape (successeur de saint Pierre considéré comme le vicaire de Jésus) vend des indulgences qui promettent aux croyants de raccourcir leur temps au Purgatoire, et donc d'accélérer leur entrée au Paradis. Il est ainsi facile de monnayer le pardon de ses fautes terrestres.

Pour les luthériens, les Œuvres sont inutiles et au contraire détournent les chrétiens de faire leur devoir afin d'assurer leur salut.

Le culte[modifier | modifier le wikicode]

Divers aspects du culte luthérien. A gauche le baptême, au centre la Cène avec la communion sous les deux espèces (le pain et le vin), à droite, la lecture de la Bible
L'intérieur d'une église luthérienne en Alsace

L'édifice religieux dans lequel les cérémonies du culte se déroulent est appelé "église" plutôt que "temple". On y trouve que très peu de décors (images ou autres), excepté le crucifix (croix avec Jésus), placé généralement sur l'autel, derrière la Bible.

Le culte luthérien, dont le déroulement est à quelques détails près celui de la messe, repose sur des parties liturgiques telles la confession des péchés, les paroles d'absolution, le psaume d'entrée, la prière du jour, la confession de foi et la prière d'intercession suivie du "Notre Père" récitée en commun, la lecture des textes bibliques pour chaque dimanche et jour de fête, le commentaire par un pasteur du texte de prédication et des chants religieux (répons liturgiques et cantiques) souvent accompagnés de musique instrumentale. Au cour de la réunion on célèbre la cène (voir plus bas).

Les sacrements[modifier | modifier le wikicode]

Les luthériens ne reconnaissent que deux sacrements (ceux qu'a connus ou institués Jésus). Le luthérien est baptisé et reçoit la cène. Mais le sacrement de la Cène n'est pas le recommencement du sacrifice de Jésus pour le Salut ; ce sacrifice est un évènement unique qui a eu lieu dans l'Antiquité et ne se recommence pas chaque dimanche. Contrairement aux catholiques et à d'autres confessions protestantes, pour les luthériens, dans la cène, le corps et le sang de Jésus sont ensembles dans le pain (et plus particulièrement l'hostie ou pain azyme) et le vin absorbés par les communiants (c'est la consubstantiation). La communion se fait sous les deux espèces (le pain et le vin). En dehors de la cérémonie, le pain et le vin n'ont pas de valeur sacrée (contrairement aux catholiques qui conservent les hosties consacrées dans le tabernacle de l'autel).

La confession individuelle des péchés, bien qu'elle n'ait jamais été abolie officiellement dans le luthéranisme et qu'elle ne soit pas considérée comme un sacrement, peut avoir lieu sous forme d'entretien.

Les luthériens pratiquent également la confirmation (vers 14 ans). L'adolescent renouvelle alors personnellement son adhésion au christianisme, adhésion qui avait été faite en son nom au moment de son baptême. Pour les luthériens le mariage n'est pas un sacrement, c'est seulement une cérémonie par laquelle l'Église luthérienne reconnaît les engagements pris par les époux et les bénit.

L'extrême-onction et les prières pour les morts, telles qu'elles se pratiquent dans d'autres Églises chrétiennes, n'existent pas. On ne prie pour le défunt que le jour des funérailles, lors desquelles on tient avant tout à consoler les proches en affirmant l'espérance en la résurrection.

Les principales fêtes religieuses sont Pâques, la Pentecôte, L'Ascension et la Nativité. Les luthériens fêtent aussi la Réformation le 31 octobre. Le Vendredi saint, qui célèbre la mise en croix et la mort de Jésus est aussi très fêté. D'autres fêtes moins importantes mais dont les origines sont bibliques, telles que l'Annonciation à la Vierge Marie, la Visitation, les fêtes de certains apôtres, la Saint-Michel ou encore la Toussaint ne sont observées que dans certaines paroisses.

L'organisation des croyants[modifier | modifier le wikicode]

Les luthériens reviennent à l'organisation des premières communautés de chrétiens dans l'Antiquité romaine. L'autorité du pape est rejetée.

La hiérarchie des intervenants religieux est simplifiée : les communautés locales de croyants (la paroisse) sont encadrées par un pasteur. Le pasteur est un laïc (sans pouvoir religieux) qui a reçu une solide formation théologique (religieuse) afin d'être apte à diriger une communauté. À l'issue de ses études, le pasteur reçoit l'ordination qui est la reconnaissance de ses aptitudes et lui donne le droit de représenter localement l'Église luthérienne. Il peut être marié et a fréquemment une famille. Dans beaucoup d'Eglises luthériennes, les femmes peuvent être pasteurs. Tous les pasteurs, quel que soit leur grade sont égaux en droit.

L'Église luthérienne dispose d'une organisation assez démocratique. Le pasteur et quelques laïcs forment le conseil presbytéral qui gère la paroisse et décide des activités liées à la religion. Les paroisses se regroupent en synodes régionaux où on trouve aussi bien des pasteurs que des laïcs. On y débat des grandes orientations religieuses. Au niveau national il existe un synode national où siègent les délégués des synodes régionaux.

Les vœux monastiques sont abolis. Il n'y a donc pas de moines ou de moniales comme dans l'Eglise catholique. Les luthériens pensent que c'est au milieu des autres hommes qu'il faut vivre pour y témoigner de la grâce divine.

À l'origine, les princes ont un rôle de surveillance des églises luthériennes par l'intermédiaire des visiteurs qui sont chargés d'examiner les pasteurs du point de vue de la foi et des mœurs.

Implantation du luthéranisme[modifier | modifier le wikicode]

Les différentes confessions chrétiennes en Europe au XVIe siècle

Le luthéranisme a commencé en Allemagne du nord et du centre, pays de Luther. Rapidement il a séduit de nombreux Allemands qui comme Luther sont inquiets pour le salut de leurs âmes. Également de nombreux princes allemands ont vu, dans leur changement de confession, le moyen de contester l'autorité de l'empereur du Saint-Empire romain germanique, (qui est un Habsbourg catholique) et de s'emparer des propriétés des ordres de moines. L'Alsace et les pays scandinaves adhèrent aussi au luthéranisme.

La guerre entre l'empereur et les princes protestants se termine par la paix d'Augsbourg en 1555. Les princes allemands peuvent choisir la religion qu'ils veulent et l'imposent à leurs sujets. L'Allemagne va alors se diviser. Le nord devenant luthérien (protestant) et le sud restant catholique. Cette division confessionnelle est encore très visible dans l'Allemagne du XXIe siècle.

Pour compléter sur le protestantisme[modifier | modifier le wikicode]

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