Lorient

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Lorient
Vue aérienne de la rade de Lorient.
Vue aérienne de la rade de Lorient.
Blason ville fr Lorient (Morbihan).svg Flag of Lorient.svg
Administration
Pays France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Lorient
Intercommunalité Lorient Agglomération
Maire Fabrice Loher
(2020-2026)
Code postal 56100
Démographie
Population municipale 57 846 hab. (2021)
Densité 3 309 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 41′ 29″ Nord
3° 21′ 33″ Ouest Cartes, vues aériennes et satellitaires
Altitude Min. 0 m
Max. 46 m
Superficie 17,48 km2
Liens
Site web lorient.bzh
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Lorient (en breton : An Oriant) est une ville (commune) ainsi qu'un port maritime du département du Morbihan, située en Bretagne, dans l'ouest de la France.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Préhistoire et Antiquité classique[modifier | modifier le wikicode]

Dès environ 3 000 av. J.-C., le peuplement de la région de Lorient est attesté par la présence de mégalithes. Des ruines de voies romaines (reliant Vannes et Quimper à Port-Louis et Carhaix) confirment quant à elles l'implantation gallo-romaine dans ces lieux.

Fondation de Lorient[modifier | modifier le wikicode]

Lorient au XVIIIe siècle.

En 1664, Jean-Baptiste Colbert fonde la Compagnie française des Indes orientales. En juin 1666, une ordonnance de Louis XIV accorde à la compagnie les terres de Port-Louis ainsi que le Faouédic, de l'autre côté de la rade. L'un de ses directeurs, Denis Langlois, achète des terrains au confluent du Scorff et du Blavet pour y créer des cales de construction. Les bureaux et les entrepôts se trouvaient encore à Port-Louis. Après un abandon quasiment complet de l'opération, la Compagnie française des Indes orientales démolit sa base du Havre, trop exposée en temps de guerre, et transfère ses infrastructures à l'Enclot, dont sera issue Lorient, pendant la guerre de Hollande en 1675. La compagnie érige alors une chapelle, des ateliers, des forges et des bureaux, avant de quitter définitivement Port-Louis.

Le nom de la ville est dérivé du Soleil d'Orient, le premier navire construit sur le site, en 1669. Les ouvriers donnèrent au site le nom du navire qui, en abrégé, devint simplement L'Orient puis Lorient.1

La Marine royale y ouvre une base en 1690, sous le commandement de Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, qui hérite de son père la fonction de secrétaire d'État à la Marine. Dans la même période, des corsaires malouins s'y installent. En 1700, la ville est officiellement créée suite à une loi qui obligeait de quitter le domaine pour s'installer dans la lande du Faouédic. En 1702, Lorient compte environ 6 000 habitants mais l'activité navale ralentit et la ville commence déjà à décliner.

Croissance de Lorient sous la compagnie du Mississipi[modifier | modifier le wikicode]

L'Enclos à la fin du XVIIIe siècle.

La ville connaît une nouvelle période de croissance lorsque John Law forme la compagnie du Mississipi en absorbant d'autres compagnies à charte (dont celle des Indes orientales) et choisit Lorient comme base d'opération. Malgré la bulle économique (augmentation anormalement élevée des prix) provoquée par la compagnie en 1720, la ville continue de croître car elle participe au commerce triangulaire. De 1720 à 1790, 156 navires de Lorient ont déporté environ 43 000 esclaves. En 1732, la société décide de transférer son siège commercial de Nantes à Lorient, et demande à l'architecte Jacques Gabriel d'élever de nouveaux bâtiments en pierre de taille pour accueillir ces nouvelles activités et embellir le domaine de L'Enclos. Les ventes débutent en 1734, s'élevant jusqu'à 25 millions de livres tournois. En 1769, le monopole de la compagnie prend fin avec la démolition de l'entreprise elle-même, sous l'influence des physiocrates.

Jusqu'à la fermeture de la compagnie, la ville profite de sa prospérité. En 1738, elle comptait 14 000 habitants, soit 20 000 en considérant les villages environnants de Kerentrec'h, Merville, La Perrière, Calvin et Keryado, qui sont aujourd'hui des quartiers inclus dans les limites actuelles de la ville. En 1735, de nouvelles rues furent aménagées et, en 1738, Lorient obtient le statue de ville. D'autres travaux furent entrepris comme le pavage des rues, la construction de quais et de cales de construction le long du fleuve Faouédic et enfin le remplacement des maisons en toit de chaume par des bâtiments en pierre suivant le style architectural classique du XVIIIe siècle, comme ce fut déjà le cas auparavant pour L'Enclos. En 1744, les murs de la ville sont érigés et se révéleront rapidement utiles lors du siège de Lorient, en septembre 1746. Après la disparition de la compagnie, la ville perdit un septième de sa population.

En 1769, Lorient se transforme en véritable base navale pour la Marine royale lorsque le roi rachète les infrastructures de la compagnie pour 17 500 000 livres tournois. À partir de 1775, la guerre d'indépendance des États-Unis entraîne un regain d'activité, de nombreux corsaires étant originaires de Lorient. À la fin de la guerre, les lignes transatlantiques vers les États-Unis sont ouvertes et, en 1785, une nouvelle société commerciale est créée sous la tutelle de Calonne (alors contrôleur général des finances) avec le même objectif que les compagnies précédentes, c'est-à-dire faire du commerce en Inde et en Chine, toujours avec Lorient comme base opérationnelle.

La Révolution française et les guerres napoléoniennes qui ont suivi mettent fin au commerce pendant près de deux décennies.

XIXe siècle et début du XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Vue du petit port de Lorient, 1869, tableau de Berthe Morisot.
Cours de la Bôve (1907).

Les activités maritimes ralentissent au début du XIXe siècle. L'activité des chantiers navals et de la base navale atteignent leur minimum jusqu'à la monarchie de Juillet. Durant cette période, la ville était plutôt un centre administratif. La première école secondaire de Lorient ouvre ses portes en 1822, un lazaret en 1823 et une caserne en 1839.

La ville commence à se moderniser dans le deuxième quart du siècle ; en 1825, une cale de construction couverte ainsi qu'une forme de radoub sont ajoutés aux chantiers navals. Une conserverie de sardines ouvre la même année. La première usine à gaz est construite en 1845.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la machine à vapeur permet aux ports de renforcer leur productivité. La première locomotive atteint la ville en 1865. En 1861, le radoub d'origine est agrandi tandis qu'un deuxième est creusé. La même année, le cuirassé Couronne est construit sur un modèle directement inspiré du navire de classe Gloire, bien que contrairement à ses prédécesseurs sa coque ne soit pas en bois mais intégralement en acier. Il est suivi en 1876 par le cuirassé Redoutable, premier navire au monde à être doté d'une structure métallique.

La pêche se développe suite à la création du marché aux poissons municipal, en 1889, et à l'arrivée des chalutiers à vapeur en 1900. La construction du port de pêche de Keroman débute en 1920.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

En 1941, les Allemands, qui occupent alors la France, choisissent d'établir un abri pour sous-marins à Lorient. Les installation sous-marines sont rapidement devenues la cible de bombardements constants de la part des forces aériennes alliées. Les Allemands construisent alors un complexe à l'abri des bombes, la base sous-marine de Lorient, qui abrite la majeure partie des flotilles qui entreront en jeu lors de la bataille de l'Atlantique. Karl Dönitz, alors Befehlshaber der U-Boote (commandant suprême de la force sous-marine), installe son état-major dans la villa Kernevel, face à Keroman, à Larmor-Plage.

En 1943-1944, Lorient est presque rasée par les bombardements alliés, qui ne parviennent cependant pas à détruire les abris sous-marins malgré 4 000 tonnes de bombes larguées.2 Selon le livre Steal Boats, Iron Hearts (de Hans Goebeler, un ancien membre d'équipage du Unterseeboot 505), après la tentative échouée des Alliés d'endommager les bunkers sous-marins, les bombardements ont été déplacés vers la ville elle-même afin de priver les Allemands de main-d'œuvre et de ressources. Avant les bombardements, des milliers de tracts ont été lancés aux habitants afin d'ordonner l'évacuation de la population. Entre le 14 janvier et le 17 février 1943, pas moins de 500 bombes aériennes hautement explosives et plus de 60 000 bombes incendiaires sont larguées sur Lorient.

Après le débarquement de Normandie en juin 1944 et la percée qui s'ensuit, Lorient est encerclée par les troupes alliées le 12 août 1944. Ayant perdu son utilité de base navale, la ville est laissée en état de siège, encerclée par les Forces françaises de l'Ouest, soutenues par les troupes alliées et une division d'infanterie américaine. Le 10 mai 1945, la garnison allemande capitule, deux jours après la capitulation officielle de l'Allemagne. En 1949, la ville de Lorient reçoit la Légion d'Honneur et la croix de guerre 1939-1945.

Reconstruction[modifier | modifier le wikicode]

La mairie de Lorient.

En avril 1945, le ministère de la Reconstruction préconise l'utilisation de cabanes temporaires en bois. Ces abris ont été expédiés sous forme de kits à construire sur place. En 1948, 28 communes forment l'agglomération de Lorient, et 20 autres font partie de son aire urbaine, notamment Ploemeur, Lanester, Hennebont et Quéven. Chacune de ces communes pouvait accueillir jusqu'à 280 cabanes.

Ces logements temporaires sont restés sur place entre 10 et 40 ans selon les villes. La dernière cabane, à Soye, est démolie en 1991. Aujourd'hui, seuls quelques bâtiments du XVIIIe siècle sont encore sur pieds (parmi ceux antérieurs à la guerre).

Le port de Lorient[modifier | modifier le wikicode]

La base sous-marine de Lorient.

Activités[modifier | modifier le wikicode]

La ville, située à l'embouchure de deux rivières, le Scorff et le Blavet, se situe au bord de la mer. La mer est d'ailleurs la principale activité économique de la ville; puisque le port de pêche est l'un des plus importants en France, tandis que le port militaire est une grande base.

Les bases sous-marines[modifier | modifier le wikicode]

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville est devenue la plus grande base des sous-marins allemands.

Lors de la Libération, les Américains bombardent la ville pour chasser les Allemands, ce qui fait qu'aujourd'hui Lorient est une cité reconstruite.

Sports[modifier | modifier le wikicode]

La ville est réputée pour son club de football, le FC Lorient, surnommé "les Merlus". L'équipe joue en première division.

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