Littérature britannique

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Geoffrey Chaucer (v. 1343-1400), considéré comme le « Père de la littérature anglophone ».

La littérature britannique comprend les genres littéraires produits par des auteurs britanniques en différentes langues, mais majoritairement en anglais.

Les autres langues de la littérature britannique sont le latin, l'anglo-normand, l'anglo-saxon (ou vieil anglais), le cornique, le guernesiais, le jersiais, le mannois, le scots, l'écossais, le gaélique et le gallois.

La littérature en anglais comprend des écrivains aussi connus que Charles Dickens ou Agatha Christie, mais aussi d'autres écrivains plus méconnues comme John Donne ou Alexander Pope.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Littérature de l'Antiquité et du Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Bède le Vénérable sur son lit de mort, dictant sa traduction de l'évangile selon Jean, imaginé par le peintre J. Doyle Penrose, 1902.

Deux chroniqueurs ecclésiastiques (membre du clergé ou de l'église) ont écrit en latin dans les siècles qui ont suivi la chute de l'Empire romain : Bède le Vénérable (672-735), auteur d'une Histoire ecclésiastique du peuple anglais (histoire du peuple anglais au temps de la christianisation), et Gildas le Sage (vers 500-570), avec sa chronique Sur la ruine et la plainte de la Bretagne.

Le récit le plus connu est Historia Brittonum certainement écrit par Nennius au IXe siècle. C'est la source la plus ancienne présentant le personnage historique du roi Arthur.

Littérature en latin, de la Renaissance au Siècle classique[modifier | modifier le wikicode]

Thomas More (1478-1535) est l'auteur d'Utopia, une œuvre politique de fiction et de philosophie, publiée en 1516 : le livre est un récit narratif présentant une société vivant sur une île, avec ses coutumes religieuses, sociales et politiques.

Le philosophe Francis Bacon (1561-1626) a publié, d'abord en latin en 1624, puis en anglais en 1627, le roman utopique Nova Atlantis (New Atlantis ou la Nouvelle Atlantide), où il donne une vision de l'avenir et des connaissances humaines, exprimant ses idéaux pour l'humanité.

Littérature en vieil-anglais 449-1100)[modifier | modifier le wikicode]

La première page du poème Beowulf, dans le Codex Nowell.

La littérature vieil-anglaise, ou littérature anglo-saxonne, est écrite en vieil anglais en Angleterre anglo-saxonne dés l'installation des Saxons et d'autres tribus germaniques en Angleterre, après le retrait des Romains, autour de 450, jusqu'à la conquête normande de 1066. Elle comprend entre autres des poèmes épiques, des hagiographies, des sermons et des traductions de la Bible.

Le plus vieil ouvrage de littérature vieil-anglaise encore conservé est l'Hymne de Cædmon, composé à la fin du VIIe siècle.

Copie de l'Hymne de Caedmon (vers 737).

Le poème épique Beowulf est l'une des œuvres en vieil anglais les plus connues, où Beowulf, un héros goth, combat successivement trois adversaires : Grendel, la mère de Grendel et un dragon.

Littérature anglo-normande après 1066)[modifier | modifier le wikicode]

Après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, la littérature anglo-normande importe, en ancien français, des genres littéraires populaires en Europe continentale, comme les chansons de geste telles que Benedeit, le premier récit d'aventures inspiré de sources celtiques.

Enluminure d'un manuscrit du XVe siècle de l'Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth, montrant Vortigern et Ambroise Aurélien assistant au combat de deux dragons.

La littérature religieuse continue de produire des hagiographies, comme La Vie Seinte Audree.

Geoffroy de Monmouth contribue à la popularisation de la légende du roi Arthur par sa chronique Historia regum Britanniae (Histoire des rois de Bretagne) de 1136, qui fait connaître à un large public les personnages celtiques comme le père d'Arthur Uther Pendragon, l'enchanteur Merlin et le thème de l'épée Caliburnus, renommée un peu plus tard Excalibur dans les manuscrits de Wace. Wace est un poète ayant aussi contribué au développement de la légende arthurienne dans la littérature britannique, de par son Roman de Brut.

Littérature en anglais[modifier | modifier le wikicode]

La Réforme appliquée au Royaume-Uni au XVIe siècle remplace peu à peu le latin par l'anglais, aussi bien dans les églises que dans les administrations.

La diffusion de l'imprimerie accentue ce phénomène. Le premier livre imprimé en anglais est le Recueil de l'histoire de Troie, de William Caxton, en 1474.

William Shakespeare domine la poésie et le théâtre de la fin de la dynastie Tudor et du début de celle des Stuart.

L'influence littéraire de l'Italie arrive au XVe siècle : la forme du sonnet est introduite en anglais par Thomas Wyatt au début du XVIe siècle et développée par Henry Howard, comte de Surrey (1516-1547), traducteur de l'Énéide de Virgile en 1540.

Les règnes d'Élisabeth Ire (1558-1603) et de Jacques Ier (1603-1625) virent s'épanouir une culture centrée sur Londres, à la fois courtoise et populaire, qui fut un âge d'or pour la poésie et l'art dramatique britanniques. Les premiers drames élisabéthains apparaissent vers 1560.

William Shakespeare (1564-1616) se distingue comme le grand poète et dramaturge de cette période. Il écrit des pièces dans une grande variété de genres, touchant à l'histoire, la tragédie, la comédie et la tragi-comédie, comme Le songe d'une nuit d'été (une comédie), Hamlet (une tragédie) ou Henry IV (un drame historique).

XVIIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

La période puritaine : première moitié du siècle[modifier | modifier le wikicode]

La première moitié XVIIe siècle est d'abord marquée par la mort d'Élisabeth Ire, et une instabilité politique causant le renversement de la monarchie et l'accession au pouvoir du lord-protecteur Oliver Cromwell : dans ces temps troublés, la prose laisse place à la poésie qui reprend de l'ampleur tout au long de ce siècle, sauf quelques exceptions comme Francis Bacon, qui a signé quelques livres sous forme d'utopies. Deux courants principaux s'expriment : les métaphysiques et les Cavaliers.

Les poètes métaphysiques, par leurs « traits d'esprit », s'interrogent sur des thèmes profonds, en délaissant parfois les émotions. John Donne en est à la fois le précurseur et le chef de file. Il se questionne sur des thèmes religieux et mystiques, à travers des procédés curieux : il met en scène des personnages aussi insolites qu'une boussole ou un moustique.

Les poètes cavaliers sont des courtisans qui font route aux côtés du roi Charles Ier. Ils sont plus classiques, plus formels : leur style est épuré et précieux, ils puisent leur inspiration dans les thèmes de l'Antiquité romaine et grecque. Leur chef de file, Ben Johnson, va même jusqu'à « latiniser » la langue anglaise, en y important de nombreux mots issus du latin.

L'accession au pouvoir du lord-protecteur Olivir Cromwell marque la fin de l'âge d'or. Conformément aux concepts de la religion puritaine, le dirigeant impose dans la littérature une certaine austérité : les théâtres ferment progressivement jusqu'en 1642, les écrivains publient moins de livres.

John Milton est resté comme « l'un des plus grands poètes de la langue anglaise », du moins le plus important de la période puritaine. Imprégnée par les bouleversements politiques et religieux de son temps, sa poésie reflète une aspiration à la liberté et un certain mysticisme, dans une œuvre comme Le Paradis perdu (Lost Paradise), épopée religieuse suivie du Paradis retrouvé (Regained Paradise).

Les changements de la Restauration : 1660-1707[modifier | modifier le wikicode]

John Dryden, représentant d'un style classique et travaillé, après la restauration des Stuart.

Avec la retour au trône des Stuart, en 1660, la littérature britannique connaît un relâchement. Les théâtres qui rouvrent en grand nombre produisent même sur leur scène des femmes, désormais autorisées à jouer. Les comédies connaissent-elles un certain succès.

Pendant cette période de renaissance littéraire, de nombreux poètes s'illustrent, mais de talent inégal. La poésie de cette époque est surtout dominée par John Dryden, à tel point qu'on parlera d'« Âge de Dryden ». Son style, classique et mesuré, est typique de l'époque. Dryden importera également en Angleterre les règles de versification françaises, comme les alexandrins ou les sonnets.

XVIIIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

« Âge auguste » : 1701-1750[modifier | modifier le wikicode]

Dans le prolongement de Dryden, la période du « siècle de la reine Anne » ou de « l'Âge auguste », est menée par une école de poètes classiques qui s'inspirent des auteurs de l'Antiquité (d'où le nom emprunté à l'empereur Auguste) : leurs vers montrent une sobriété inspirée des règles du Français Nicolas Boileau. À leur tête, Alexander Pope se distingue par son style pur et parfois cruel dans la satire.

Une littérature d'un nouveau genre s'impose : philosophes, historiens, biographes, et surtout journalistes, sont très productifs. Le lancement de gazettes et de périodiques, comme The Spectator ou The Guardian qui aujourd'hui encore fait autorité, est notamment le fait de l'essayiste Richard Steele. Ces journaux publient souvent des textes critiques qui décrivent, d'un regard détaché, les évolutions de la vie anglaise.

À cette époque, aussi, la littérature touche les couches populaires grâce à l'émergence du roman. La simplicité du sujet est souvent la clef du succès, comme dans Robinson CrusoëDaniel Defoe raconte l'histoire d'un naufragé ayant échoué sur une île déserte. L'aventure peut aussi receler une épaisseur philosophique, comme dans Les Voyages de GulliverJonathan Swift met en scène les vices de l'âme humaine.

Racines du romantisme : 1750-1798[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, les écrivains préparent l'essor du romantisme du XIXe siècle : on a parlé de « préromantisme ». Des poètes ont commencé à étudier les sentiments, de la mort et du sublime. De même, le roman « gothique » cherche à effrayer le lecteur en se servant d'une romance qui laisse présager du romantisme.

Le roman populaire s'enracine un peu plus dans la société. Jane Austen, réfractaire au sentimentalisme, rédige plutôt des romans réalistes qui connaissent un écho dans la société par leur vraisemblance : les défauts humains qu'elle décrit dans Orgueil et Préjugés peuvent être facilement être associés par le lecteur à l'une de ses connaissances.

Madame Leprince de Beaumont et Maria Edgeworth écrivent pour un public d'enfants, afin d'enrichir leur vocabulaire et de leur inculquer des principes moraux. Soutenues par plusieurs éditeurs, elles lancent un nouveau genre, la littérature enfantine en anglais.

XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Romantisme : 1798–1837[modifier | modifier le wikicode]

William Blake, le grand poète romantique.

Le romantisme émerge au Royaume-Uni au XIXe siècle comme une réaction au classicisme des siècles précédents, représenté successivement par Ben Johnson et ses poètes cavaliers, John Dryden ou Alexander Pope qui sont désormais sous le feu de la critique littéraire. Les romantiques préfèrent les élans de l'imagination, la spontanéité, plutôt que la méthode et la mesure des vers.

Le romantisme s'étend sur une période floue, mais des dates précises ont été données : la fin correspond au couronnement de la reine Victoria en 1837, alors que le début est marqué par la parution des Ballades lyriques en 1798, dont la préface s'érige en manifeste du romantisme. Les auteurs de cet ouvrage fondateur sont William Wordsworth, le nature poet (« poète de la nature »), et Samuel Coleridge.

Le romantisme se nourrit beaucoup des transformations de son époque : la Révolution industrielle, suivie de l'exode rural et de la croissance des villes, favorise un penchant des poètes romantiques pour la nature. Nombre d'entre-eux, d'ailleurs, se font appeler le « lake poets » : ils se retrouvent dans la région des lacs (Lake District), au Nord-Ouest de l'Angleterre, pour contempler les eaux calmes et s'en inspirer.

Plusieurs générations de poètes romantiques illustres se succèdent. William Blake, l'un des plus célèbres, est aussi le précurseur : ses publications cessent en 1798, qui marque pourtant le début du romantisme en littérature. Blake reste une figure du romantisme aussi bien en peinture qu'en poésie.

Une seconde génération de poètes comprend notamment Lord Byron, parfois présenté comme le plus grand poète romantique.

Mais le romantisme ne s'exprime pas qu'en poésie : en littérature, Walter Scott est l'écrivain qui a le plus influencé l'Europe entière, jusqu'au XIXe siècle : son roman Ivanhoé a traversé la littérature pour être adapté en film. De même, la jeune romancière Mary Shelley a durablement marqué les esprits avec son personnage de Frankenstein.

Littérature victorienne : 1832–1900[modifier | modifier le wikicode]

Pendant le reste du XIXe siècle, le genre qui domine est définitivement le roman. Des installations comme les librairies circulantes où l'on peut louer un livre ouvrent la littérature aux couches populaires. Par ailleurs, les progrès de l'imprimerie et la prospérité économique du pays amènent au développement du livre comme divertissement.

La littérature de cette époque, à laquelle les femmes prennent désormais une part plus importante est appelée « littérature victorienne » car elle s'écoule pendant le règne de la reine Victoria. Pendant ce siècle industriel, les romanciers abandonnent les bons sentiments et décrivent plus froidement et plus durement les conditions de travail des ouvriers.

Le plus illustre représentant de cette période est Charles Dickens. Ses romans critiquent les vices de la société, en particulier l'exploitation des ouvriers et l'enfance maltraitée, comme dans Oliver Twist.

D'autres écrivains se distinguent, comme William Thackeray, grand rival de Dickens à cette époque, qui critique lui aussi l'immoralité de la société dans des livres comme Vanity Fair (1847, « La Foire aux Vanités »). Les sœurs Brontë, Charlotte, Emily et Anne, font scandale en imposant la narration interne par une femme : Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent publiés en 1847 sont leurs plus grands succès.

Sans pudeur, très réaliste, George Eliot traite, avec un sens aigu de détail, du monde rural et provincial délaissé. Réaliste également, Thomas Hardy achève le mouvement victorien avec Jude l'Obscur (1895), œuvre empreinte de pessimisme.

Nouveaux genres[modifier | modifier le wikicode]

Enfin, le XIXe siècle est aussi l'occasion d'explorer de nouveaux genres, comme le roman policier. Très peu représenté au Royaume-Uni, au contraire déjà très populaire à l'étrangers avec les romans notamment d'Edgard Poe, il est introduit outre-Manche par Arthur Conan Doyle qui crée le personnage de Sherlock Holmes, fin détective accompagné de son indissociable pipe et de son acolyte, le docteur Watson.

La littérature s'adresse aussi davantage aux enfants et aux jeunes. Lewis Carroll invente pour une jeune fille l'histoire d'Alice au pays des merveilles, qui nous emmène au pays de l'absurde. De même, Rudyard Kipling raconte dans Le Livre de la jungle l'aventure d'un enfant confronté aux dangers de la nature.

Une littérature de l'humour voit aussi le jour, notamment au théâtre avec Oscar Wilde.

Enfin, le genre le plus populaire devient la fiction, et les œuvres fantastiques se multiplient. L'écrivain écossais Bram Stoker forge le personnage de Dracula, un vampire qui sort de son château pour aller boire le sang d'humains. Robert Louis Stevenson est popularisé par des histoires comme L'Île au trésor. H.G. Wells publie La Guerre des Mondes qui confronte pour la première fois les extraterrestres aux humains, marquant les débuts de la science-fiction.

Littérature moderne : l'avènement du roman[modifier | modifier le wikicode]

Après les deux guerres mondiales, les romans constituent l'essentiel de la production littéraire en langue anglaise pendant le XXe siècle. Dès 1920, Agatha Christie commence à rédiger ses romans policiers en mettant en scène le personnage d'Hercule Poirot. L'écrivaine réinvente ainsi le roman policier, et propose une progression de l'enquête très élaborée.

De nombreux écrivains se spécialisent aussi dans la science-fiction, parfois à destination des enfants, comme Roald Dahl. Cette âme d'enfant a signé de nombreuses petites nouvelles humoristiques, profondes et illustrées, comme Charlie et la Chocolaterie où un enfant explore une usine tout entière dédiée à la fabrication de confiseries.

J. R. R. Tolkien a quant à lui, dans sa trilogie du Seigneur des anneaux, créé de toute pièce un gigantesque univers où évoluent des créatures mystiques. Autre écrivaine, J. K. Rowling a ancré le mythe intemporel de la magie au début du XXIe siècle : des apprentis-sorciers, dont le fameux Harry Potter.

Le roman 1984 de George Orwell, œuvre éminemment politique, dépeint une société pleinement soumise à la dictature : le gouvernement sait même contrôler les pensées inconscientes des citoyens.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Littérature britannique de Wikipédia.
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