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Présidence de Charles de Gaulle

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Le général de Gaulle en 1961

En France, de 1959 à 1969, pendant la présidence du général de Gaulle, le gouvernement entend régler les problèmes financiers et coloniaux hérités de la Quatrième République. Il veut également mettre en place les bases économiques d'une politique illustrant la grandeur de la France. À l'extérieur, par tous les moyens, il souhaite affirmer l'indépendance de la politique française vis à vis des blocs dominés par les États-Unis ou par l'URSS.

Cependant, les difficultés économiques et sociales aboutissent à la crise de mai 1968, qui paralyse le pays et met en cause le modèle de société. Apparemment vainqueur des contestataires, de Gaulle ne parvient pas à retrouver l'appui de la majorité des Français. L'échec du référendum d'avril 1969 le conduit à la démission.

Liquider l'héritage de la Quatrième République[modifier | modifier le wikicode]

Devenu président de la République, de Gaulle commence par liquider les problèmes hérités de la Quatrième République : les difficultés financières et les problèmes coloniaux en particulier la guerre d'Algérie.

Le redressement financier[modifier | modifier le wikicode]

Le nouveau franc en 1960

Du fait du coût de la reconstruction après les dégâts de la Seconde Guerre mondiale et des dépenses consécutives à la Guerre d'Indochine et à la guerre d'Algérie, les finances publiques de la France étaient catastrophiques. Toujours à cours d'argent les différents gouvernements dépendaient des crédits américains.

Le plan Pinay-Rueff de décembre 1958 vise à rétablir la confiance dans la monnaie. Il consiste en une forte dévaluation de 17,5% de la valeur du franc grâce à la création du « franc-lourd » ou « nouveau franc »), cela doit favoriser les exportations et limiter les importations, donc éviter les sorties excessives de monnaie. L'équilibre du budget national est obtenu par des augmentation des impôts et des cotisations sociales, mais aussi par la réduction des dépenses de l'État comme la baisse des pensions de retraites des anciens combattants.

La résolution des problèmes coloniaux[modifier | modifier le wikicode]

Alors qu'il est parvenu au pouvoir en défendant « l'Algérie française », rapidement de Gaulle évolue. Il prend vite conscience de l'impopularité de la guerre parmi les Français. Il perçoit que, malgré le contrôle militaire du terrain, obtenue par des moyens très couteux, la solution du problème ne peut être que politique. Il faudra négocier un accord avec les combattants nationalistes algériens. Malgré les protestations, puis les actions violentes des colons (y compris contre lui-même), il accepte l'idée de l'indépendance de l'Algérie.

De Gaulle, qui par le passé condamnait les « bradeurs de l'Empire colonial », accorde l'indépendance aux colonies d'Afrique et à Madagascar mais échoue à créer une Communauté française regroupant les nouveaux pays autour de la France. Cependant, des accords militaires, économiques et financiers maintiennent étroitement ces pays dans l'influence française.

Créer les bases matérielles de la grandeur de la France[modifier | modifier le wikicode]

L'État s'investit dans le développement économique[modifier | modifier le wikicode]

La production industrielle est stimulée par la dévaluation. L'État mise sur le développement de l'automobile, qui fournit de nombreux emplois et demande des équipement eux-même créateurs d'emplois. Le plein emploi favorise les hausses de salaires ; celles-ci permettent de compenser la hausse des impôts et la baisse des dépenses de l'État. Cependant c'est la course poursuite entre les salaires et les prix à la consommation : l'inflation s'installe.

L'agriculture dans le cadre d'exploitation familiale est encouragée car l'abaissement progressif des droits de douanes avec les cinq autres pays de la CEE ouvre de nouveaux marchés. Cependant, elle doit se moderniser afin de libérer de la main d'œuvre nécessaire à l'industrie.

L'État aménage le territoire[modifier | modifier le wikicode]

La préfecture de Cergy, dans la ville nouvelle de Cergy-Pontoise en région parisienne

L'économie industrielle et le développement des activités tertiaires (les services) ont tendance à se concentrer dans certaines régions et à attirer vers Paris. On a pu alors parler de « Paris et le désert français ». Afin de rééquilibrer la répartition des activités sur le territoire on s'emploie à des aménagements de grandes ampleurs (comme par exemple le développement des équipements touristiques sur la côte languedocienne) et à la création de métropoles régionales chargées de retenir les élites locales et de développer la région proche (Lille, Strasbourg, Bordeaux, Lyon...) ; il en est de même en région parisienne où le développement urbain était anarchique. La création des villes nouvelles où le domicile, le travail, les loisirs et le commerce devaient être possibles sur place devait éviter les allers et retours quotidiens entre le centre de Paris et les banlieues.

Renforcer les pouvoirs du président de la République[modifier | modifier le wikicode]

En décembre 1958, de Gaulle avait été élu président par un collège électoral composés d'élus nationaux et départementaux. Pour montrer son indépendance vis à vis du parlement, en avril 1962, il nomme comme premier ministre Georges Pompidou, son conseiller qui n'est pas un parlementaire. Afin de renforcer l'autorité du président il propose de le faire élire au suffrage universel (avec deux tours de scrutin), c'est-à-dire par tous les Français. Les parlementaires (élus en 1956 et où la gauche domine) s'opposent violemment à cette idée. Le référendum d'octobre 1962 est favorable à la proposition (62,5% de oui) et les élections législatives qui suivent en novembre donnent la majorité aux gaullistes (UNR) et à leurs alliés indépendants dirigés par Valéry Giscard d'Estaing. Georges Pompidou reste premier ministre.

L'indépendance nationale et la politique de grandeur[modifier | modifier le wikicode]

Le général de Gaulle et Konrad Adenauer en 1961

Les relations extérieures font partie du « domaine réservé » du président de la République. De Gaulle rejette le fait du monde coupé en deux blocs opposés né après la Seconde Guerre mondiale. Il condamne la dépendance française vis à vis des États-Unis qui avait été pratiquée par les gouvernements de la Quatrième République. Aussi il va détacher la France de la sphère d'influence américaine. Pour la défense du pays, il quitte l'OTAN (ce qui est réalisé progressivement entre 1959 et 1967), et poursuit la mise au point de la bombe atomique et la construction des avions, des sous-marins nucléaires et des fusées capables de transporter ces bombes. Il adopte la politique de défense « tous azimuts », c'est-à-dire capable de répondre à une agression provenant ausi bien de l'ouest (?) que du bloc communiste.

De Gaulle lutte contre la position dominante du dollar dans les échanges économiques. Depuis 1944, le dollar est considéré comme l'équivalent de l'or. De gaulle demande le rétablissement de l'étalon-or. Il accumule de l'or en l'échangeant systématiquement contre les dollars possédés par la France. Cela porterait un coup décisif aux États-Unis qui fiancent leur politique par des émissions sans retenue de dollars-papiers.

Il se rend en voyages officiels dans les pays dépendant de l'influence américaine : en Amérique du Sud (1964), au Cambodge (1966), au Québec (1967), partout il critique publiquement la politique menée par les Américains. En 1964, il reconnait la Chine populaire (adversaire des États-Unis). Par ailleurs, il profite des difficultés internes et externes de l'URSS pour encourager à l'indépendance, la Pologne (en 1966) et la Roumanie (en 1968), deux démocraties populaires alors contrôlés par l'URSS. Il tente de se rapprocher des pays arabes en critiquant violemment la politique menée par l'État d'Israël au Proche-Orient depuis la guerre des Six jours de 1967.

De Gaulle était peu favorable à la construction européenne, en qui il voyait un facteur de disparition des états-nations. Pourtant il poursuit la construction économique, qui ne peut qu'être profitable à la France, mais il refuse toute intégration politique qui ferait perdre son indépendance nationale au pays. En 1963 puis en 1967, il s'oppose à l'adhésion du Royaume-Uni qu'il juge trop pro-américain. Il établit l'axe franco-allemand en privilégiant les relations politiques avec l'Allemagne fédérale dirigée par Konrad Adenauer.

Les difficultés[modifier | modifier le wikicode]

La quasi unanimité de 1958 derrière De Gaulle s'effrite progressivement. Les difficultés économiques, le plan de stabilité financière mis en place par le ministre Giscard d'Estaing pour lutter contre l'inflation, bloque les salaires et paralyse l'activité économique. Aux élections présidentielles de décembre 1965, de Gaulle doit affronter un second tour où il n'obtient que 55% des voix contre François Mitterrand candidat de la gauche unie. La majorité présidentielle ne remporte que de justesse les élections législatives de 1967.

Surtout en mai 1968, de Gaulle est contesté dans la rue par les étudiants et les salariés ; le pays est paralysé par plusieurs semaines de grève générale. La gauche demande sa démission. Après avoir obtenu l'appui des troupes françaises stationnées en Allemagne, de Gaulle fait face. Il dissout l'Assemblée nationale, demande à ses partisans de descendre dans la rue et provoque de nouvelles élections. Il charge Georges Pompidou de calmer les salariés par les accords de Grenelle et les étudiants par la réforme de l'Université. Les gaullistes remportent triomphalement les élections législatives. De Gaulle remplace alors Pompidou par Maurice Couve de Murville

Cependant Giscard d'Estaing se fait de plus en plus critique contre la politique menée. Georges Pompidou se déclare prêt à assurer la présidence de la république. Pour reconquérir l'opinion, de Gaulle propose une réforme territoriale et celle du Sénat. Le référendum du 27 avril 1969 est un échec. Il démissionne le soir même. Il se retire complètement de la vie politique. Il meurt le 9 novembre 1970 dans sa maison de Colombey-les-Deux-Églises.

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