Le Proche et Moyen-Orient avant 1914

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Le Proche et le Moyen-Orient, avant 1914, forment un ensemble de pays soumis à la puissance de l'Empire Ottoman, ou à d'autres territoires. C'est un espace grandement marqué par la culture islamique, la religion musulmane trouvant naissance dans la péninsule arabique. Cela n'empêche pas une multitude de peuples de différentes confessions, notamment juives et chrétiennes, de s'y côtoyer.

Présentation de la région aujourd'hui[modifier | modifier le wikicode]

Le Proche-Orient (Near East) et le Moyen-Orient (Middle East) sont des expressions forgées par les puissances européennes au début du XXe siècle et sont souvent confondues :

Le Moyen-Orient est un carrefour de cultures parmi les plus anciennes et les plus développées au monde. On compte plusieurs peuples (arabe, turc, afghan, iranien, kurde...).

L’islam qui est la principale religion est divisée en deux principaux courants : principalement le sunnisme (lieux saints à Médine, La Mecque et Jérusalem) ; d'autre part, le chiisme, situé surtout en Irak, en Iran, au Bahreïn ou à l’ouest du Yémen (lieux saint à Nadjaf, Karbala en Irak, Qom en Iran). Il y a d’autres religions, plus minoritaires : judaïsme en Israël, christianisme en Égypte (Coptes), au Liban, en Syrie...

L'empire ottoman, la puissance majeure dans l'espace proche et moyen-oriental avant 1914[modifier | modifier le wikicode]

Un Empire marqué par la diversité culturelle[modifier | modifier le wikicode]

Territoire de l'Empire Ottoman au moment de son extension maximum XVIIe siècle

L'Empire ottoman en 1914 est vaste, même s'il a perdu beaucoup de territoires depuis le XIXe siècle. Il reste un grand empire multiethnique et multiconfessionnel, d'où sa fragilité pour imposer une unité. Les bédouins d'Arabie vivent au sud dans le Hedjaz, les Égyptiens et Nord-africains à l'ouest, les Perses à l’est et les Arméniens, les Kurdes, les Turcs et les Arabes au nord. À la fin du XIXe siècle, il demeure l'un des empires les plus étendus.

L'affaiblissement de l'Empire ottoman[modifier | modifier le wikicode]

Depuis le XVIIe siècle, l’Empire ottoman a parcouru un long chemin vers l'affaiblissement. Il a été incapable de rattraper son retard sur les grandes nations européennes, partagé entre le désir de maintenir des traditions et de suivre le modèle de développement occidental. Cette fois, au lieu de s’appuyer sur l’islam traditionnel, comme au XIXe siècle, les radicaux s'inscrivent dans une approche plus laïque de la société.

Ce sont des cadres de l'armée qui vont incarner cette volonté de réforme. Face à la perte de ses territoires, l’Empire ottoman voit se développer un vif nationalisme turc. Le « CUP » (Comité Union et Progrès) formé en 1889, appelé aussi les « Jeunes Turcs », prend le pouvoir et obtient après la révolution de 1908 que le sultan réduise ses pouvoirs et instaure l'égalité entre les différentes composantes de la population (Grecs, Juifs, Arméniens, Arabes, etc…) unies devant la loi, avec les mêmes droits et devoirs. 

La politique arabe au sein de l'Empire ottoman[modifier | modifier le wikicode]

À l’arrivée au pouvoir « des jeunes turcs », des notables d'origine arabe nommés par le sultan Abdel Hamid ont été progressivement remplacés par des Turcs. L'idée que le nouveau pouvoir allait favoriser le développement des libertés civiles et l'égalité prend rapidement fin. Dès lors, un autre nationalisme, au sein des élites arabes, s'exprime plus fortement et s'oppose aux Jeunes Turcs.

Exclus de l'administration, discriminés sur le plan culturel également, des nationalistes arabes vont manifester leur volonté d'indépendance, tandis que des grèves se multiplient dans le petit peuple ouvrier pour demander l'amélioration des conditions sociales.

Les tensions au sein de l'Empire ottoman et l'effondrement[modifier | modifier le wikicode]

Les tensions entre les différents peuples vivant dans l'Empire Ottoman et le pouvoir central ont été renforcées par les intérêts et le jeu d'influence des grandes puissances, en particulier la Russie avec la question arménienne et les détroits entre la mer Noire et la mer Méditerranée, la France et le Royaume-Uni.

La Bulgarie proclame son indépendance en 1908, la Bosnie-Herzégovine est annexée par l'Autriche-Hongrie, la Tripolitaine est perdue en 1911. C'est dans ce contexte de décomposition avancée et de nationalisme vif, centré de plus en plus sur la région anatolienne (actuelle Turquie) et sur l'islam comme des marqueurs identitaires forts, que l'Empire ottoman s'engage en 1914 aux côtés de l'Empire allemand dans la Première guerre mondiale. Les Allemands assurent les Ottomans de leur soutien politique, économique et militaire contre les appétits de l'Entente (France, Angleterre, Russie), et particulièrement contre les vues russes sur les territoires ottomans.

Finalement, l'Empire ottoman s'effondre dans les années qui suivent la défaite au cours de la Première Guerre mondiale, après son démantèlement par le traité de Sèvres. Les territoires jadis possédés par les Ottomans sont placés sous mandats européens, deviennent indépendants, et la Turquie devient un État autonome dirigé par Mustafa Kemal, dit Atatürk. Celui-ci veut moderniser la Turquie, et en fait un régime autoritaire laïque, où les femmes peuvent voter. Il s'écarte volontairement de l’identité ottomane, musulmane et très liée à la culture arabe, en adoptant par exemple l'alphabet latin.

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