Le Parti pris des animaux

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Le Parti pris des animaux est un essai philosophique publié par Jean-Christophe Bailly en 2013. Il traite de la question animale à l'époque moderne.

Thèses[modifier | modifier le wikicode]

Attachement au territoire et domesticité[modifier | modifier le wikicode]

Bailly établit une distinction claire entre végétaux, formes de vie sans cesse en mutation, et animaux, formes stables et délimitées, quoique « perméables ». Si les animaux ont une forme qui évolue moins que les végétaux, elle s'ajuste tout de même au fil de leurs expériences, et surtout avec le rapport à leur milieu. Il affirme donc que les animaux sont indissociables de leur territoire ; leur liberté est une condition à leur variation. Dès lors, l'élevage réduit ce potentiel de variations, alors filtrées en fonction de leur utilité pour l'homme, et la domestication est une pratique qui supprime cette libre détermination des animaux.

L'animalité reniée par l'homme[modifier | modifier le wikicode]

L'animalité vue par Bailly n'est pas le facteur commun entre végétaux, animaux et homme, mais plutôt un symptôme de ce que l'homme a su renier. Si cela semble donner du crédit à l'anthropocentrisme, il n'y a de fait pas de telle hiérarchie.

L'enjeu n'y est en effet pas la classification du vivant, sinon la compréhension de la nature comme « productrice du vivant ». C'est-à-dire, chaque produit de la nature est une méditation qui d'après Bailly existe dans sa propre temporalité.

Lien entre sensible et intelligible[modifier | modifier le wikicode]

Le pas majeur entre animal et homme n'est donc pas l'accès au logos, mais plutôt le passage de la bête brute au « sans-logos » : l'animal se distingue là de l'homme enfant et a sa propre forme de pensée. C'est ce nouveau lien entre sensible et intelligible qui les rapproche et donne à l'animal la vie derrière sa forme visible. Dès lors, hommes et bêtes bénéficient tous deux du sensible, à différent degré.

Sommeil chez l'animal[modifier | modifier le wikicode]

La vie dans ces différents degrés du sensible n'a qu'une seule interface commune : le sommeil. L'animal qui dort, d'un point de vue extérieur, ne vit plus. En réalité, son sommeil est témoin d'un mouvement intérieur de la pensée. Le regard signe l'éveil et l'interruption de sa « dormance » : il active la pensée. Il indique l'existence d'un ailleurs animal mais n'en révèle rien. S'il est impossible d'y être, il est toujours possible de constater son existence.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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