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Le Marais (quartier)

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Rue du Marais après la pluie

Le Marais est un quartier de Paris, situé dans les 3e et 4e arrondissements, entre l'Hôtel de ville, la place de la Bastille, la station de métro Filles du calvaire et la Seine.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Le quartier tire son nom de sa situation géographique. Il est installé dans un ancien bras de la Seine (avant que celle-ci ne dévie légèrement son cours plus vers le sud). La zone était restée marécageuse. Déjà à l'époque de la Lutèce romaine, une voie romaine reliant Paris à Melun (l'actuelle rue Saint-Antoine) à l'ouest, la Seine au sud, et un ancien bras de la Seine. Cet espace, traversé par la voie romaine, abritait deux églises mérovingiennes : l'église Saint-Paul-Saint-Louis et l'église Saint-Gervais-Saint-Protais. Le quartier s'est construit autour de la place de Grève, du port et du marché.

Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Restes de l'église Saint-Paul qui était rattaché à l'hôtel Saint-Pol

En 1060, la fondation de l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs développe un petit village au sud de l'abbaye, qui va devenir la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs, le long de la route de Senlis.

Au XIIIe siècle, des couvents s'installent au bord de cette route. Les moines commencent le défrichement des marais pour les mettre en culture. Le quartier est englobé dans l'enceinte de Charles V, qui double l'enceinte de Philippe Auguste. À l'est, le quartier est bouclé par la forteresse de la Bastille.

En 1360, Charles V rachète les terrains compris entre la rue Saint-Paul et la Seine et y fait construire l'hôtel Saint-Pol, qui n'est pas un château fort, mais une résidence esthétique, relativement proche de la Bastille. Il aménage des salles d'audiences et de réception dans les vieux hôtels, les relie par des galeries, agrémentées de jardins dont certains avec des ménageries et des volières.

La construction de l'hôtel des Tournelles est demandée en 1388 par le chancelier de France, Pierre d'Orgemont.

Renaissance[modifier | modifier le wikicode]

La Place des Vosges

Au début du XVe siècles, l'hôtel des Tournelles est la propriété des ducs d'Orléans, il est habité par le duc de Bedford durant l'occupation anglo-bourguignonne de Paris. L'augmentation de la population à la suite de la guerre de Cent Ans fait que de nombreuses églises sont construites ou agrandies en gothique flamboyant.

Par la suite, il devient résidence royale, habitée par Charles VI, Louis XI de France, Charles VII de France, Louis XII de France et François Ier. Henri II de France commence des travaux qu'il confie à Philibert de l'Orme, avant que le roi ne soit tué en tournoi lors de son duel avec Gabriel de Montgommery en 1599. Catherine de Médicis finit par abandonner l'hôtel et celui-ci, tout comme l'hôtel Saint-Pol, fut finalement détruit. Henri IV y fit alors construire l'actuelle place des Vosges.

En 1543, à la suite du morcellement de l'hôtel Saint-Pol, les rues Charles V et des Lions sont alors ouvertes, suivi de la rue Beautreillis. Un peu plus tard, un président du Parlement, Jacques de Ligneris, fait construire l'hôtel Carnavalet.

L'Arsenal est construit sous François Ier, entre des possessions des Célestins et le rempart. Le Petit Arsenal au sud de la Bastille servait pour fabriquer de la poudre avant qu'il ne soit transféré à la Salpêtrière par Louis XIII. Le Grand-Arsenal est reconstruit par Henri IV, qui fait transformer le quai en promenade.

Temps modernes[modifier | modifier le wikicode]

La partie ouest du Marais. Plan de Turgot publié en 1739
La partie est du Marais. Plan de Turgot publié en 1739

Au début du XVIe siècle, il y a encore beaucoup de cultures dans le quartier : elles vont peu à peu disparaître sous la pression de la construction. Malgré l'abandon du projet de la place de France, l'urbanification du quartier se poursuit en suivant un plan en quadrillage réalisé par Claude Charlot. De nombreux grands seigneurs font construire des hôtels particuliers dans la quartier qui devient à la mode. C'est le quartier où vivent les précieuses, les philosophes et les libertins. Au milieu du XXe siècle, ces hôtels particuliers, très dégradés, ont été réhabilités sous l'impulsion d'André Malraux, alors ministre de la Culture.

De nombreux ordres religieux se sont installés dans le Marais, les principaux étant les Jésuites. Chassés en 1595 par Henri IV, ils reviennent en 1604 et commencent à construire leur maison professe. L'église Saint-Louis, construite par le jésuite Étienne Martellange, est financée en partie par Richelieu.

Sous Louis XIV, le quartier est majoritairement habité par des petits bourgeois ; on y trouve aussi quelques ministres comme Le Tellier, mais la concurrence du faubourg Saint-Germain se fait sentir.

Entre 1660 et 1670, l'enceinte de Charles V est aménagée en boulevard planté d'arbres, ce qui désenclave peu à peu le quartier. C'est à la même époque que la porte Saint-Antoine est construite par François Blondel.

La tour du Temple, aux alentours de 1795.

Le quartier perdra sa splendeur au XVIIIe siècle quand les nobles et la haute bourgeoise parisienne migrent vers l'ouest vers l'île Saint-Louis, le faubourg Saint-Honoré et le faubourg Saint-Germain. Les différentes classes sociales commencent à se mélanger : des parlementaires, des bourgeois, des avocats et des notaires y côtoient des artisans et des commerçants. C'est à cette période que sont construits de nombreux immeubles dits de rapport.

Le Marais fut le cadre d'événements importants durant la Révolution française et le Premier Empire, avec tout d'abord la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, et les mutineries de septembre 1792 à la prison de La Force. De nombreux édifices religieux sont vendus comme biens nationaux ou détruits. Napoléon créa quelques marchés dans le quartier, comme le Carreau du Temple et celui des Blancs-Manteaux.

Les XIXe et XXe siècles[modifier | modifier le wikicode]

La reconstruction de l'hôtel de ville, de 1837 à 1846, fit disparaître beaucoup de rues alentour.

Le Marais n'a pas été beaucoup modifié par Haussmann : la rue de Rivoli fut prolongée entre la rue de l'Hôtel de Ville et la rue de Sévigné au sud ; au nord, la rue de Turbigo est prolongée, ainsi que la rue de Réaumur un peu plus tard.

Une librairie dans le quartier gay

Au début du XXe siècle, des pâtés de maisons déclarées insalubres entre le quartier Saint-Gervais et l'hôtel de Sens, seront démolis, puis reconstruits jusqu'en 1950.

Dans le sud du quartier, entre la rue des Rosiers et la rue Ferdinand Duval, on trouve une importante communauté juive, présente depuis le Moyen Âge, avec de nombreuses synagogues. On trouve aussi des communautés chinoises et gays.

Source[modifier | modifier le wikicode]

Webographie[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Danielle Chadych, Le Marais, évolution d'un paysage urbain, Parigramme, Paris, 2010
  • Jean-Pierre Babelon (direction), Le Marais, mythe et réalité, CHMHS et Picard, Paris, 1987
  • J. P. Babelon, Demeures parisiennes sous Henri IV et Louis XIII.

Lien externe[modifier | modifier le wikicode]

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48°51′27.36″N 2°21′41.23″E / 48.8576, 2.3614528