Démographie de la France

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La démographie de la France est évaluée par des recensements. Il n'existe plus de recensement général de la population. Ils étaient très couteux à organiser et leurs exploitations prenaient trop de temps. Désormais des collaborateurs de l'INSEE remettent des questionnaires dans certains foyers français puis ces questionnaires sont analysés et les résultats publiés.

Au 1er janvier 2015 la population de la France (métropole et départements et territoires d'Outremer sauf Mayotte) est d'environ 65,9 millions de personnes.

Origines de la population de la France métropolitaine[modifier | modifier le wikicode]

La France regroupe des populations d'origines diverses.

Dans l'Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

Le territoire qui aujourd'hui forme la France métropolitaine est habité dès la Préhistoire : de nombreux sites archéologiques du paléolithique ou du néolithique en témoignent, en particulier dans le sud-ouest du pays.

Le territoire a été ensuite la réceptacle de nombreuses vagues migratoires. La plus importante a été celle des Celtes au premier millénaire av. J-C ; ceux-ci étaient divisés en plusieurs peuples qui formeront les Gaulois. Ils côtoyaient les Ibères et les Basques dans le sud-ouest, les Ligures dans le sud-est .

Sur les côtes méditerranéennes les Grecs ont fondé des colonies (Nice, Marseille, Agde...) prospères en contact commerciaux avec les peuples de l'intérieur.

Au IIe siècle av. J-C, les Romains commencent leur pénétration par le sud-est du territoire (Provence et Narbonnaise) où s'installent des villes et de nombreux peuplements de colons (souvent des anciens soldats démobilisés après leur engagement militaire). La conquête de la Gaule par Jules César au milieu du Ier siècle av. J-C répand les Romains dans tout le territoire ; mais ils resteront une minorité parmi le peuplement gaulois. Des membres de la diaspora juive s'installent également dans les villes.

Le Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Du IIIe au Ve siècle, les migrations des peuples germaniques parsèment le territoire de nouveaux groupes de population : les Alamans, les Burgondes, les Francs. Ils sont surtout nombreux dans l'est, le nord et du centre est de la Gaule. Les Wisigoths e sont surtout implantés dans le sud-ouest.

Au VIe siècle, le peuplement celtique de la Bretagne est renforcé par l'arrivé de Britanniques (les Bretons ) qui fuyaient leurs îles envahies par les Angles et les Saxons (peuples germaniques)

Au VIIIe siècle, les Sarrazins (les guerriers musulmans) font des raids dans le sud ouest et le sud-est du pays et y laissent certainement des descendants. Au IXe siècle, les régions voisines des fleuves et surtout la Normandie reçoivent le peuplement des Normands ou Vikings. Il en sera de même, mais plus superficiellement, dans l'est et le centre-est avec les envahisseurs hongrois du Xe siècle.

Ces population d'origine diverses reçoivent plus ou moins tardivement et profondément un vernis de christianisme qui recouvrent plus ou moins bien les croyances et pratiques d'origine païenne. La christianisation semble terminée vers l'an Mil. Du XIIe au XIVe siècle les juifs sont périodiquement persécutés et bien souvent expulsés après confiscation de leurs biens.

Du XIe au XVIIIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Les apports venus de l'extérieur sont réduits. Il s'agit d'individus isolés et non de groupes aux effectifs nombreux. Le territoire passe progressivement sous l'autorité royale de la dynastie capétienne. L'effort des rois, est de s'imposer aux différents peuples qui constituent leur royaume et qui sont très différents les uns des autres (les habitants du sud ne parlent pas la même langue que ceux du nord ou de l'est. Les coutumes sont très différentes). Cette conquête intérieure provoquera de nombreuses résistances, toujours réduites par la violence des armées royales.

Même à la suite de la révocation de l'édit de Nantes en 1685, plusieurs centaines de milliers de Français, de confession protestantes quittent illégalement et à leurs risques et périls le royaume, pour se fixer en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas.

Ce n'est qu'au moment de la Révolution française, que les populations jusque là réunies par la volonté royale, acceptent de vivre ensemble et de former une nation dont les membres se soumettent aux lois que leurs représentants élus ont votées. La guerre que la France doit faire de 1792 à 1814 contre les souverains européens qui veulent rétablir la monarchie absolue et l'Ancien Régime social, rejetés par les Français en 1789, soudent également les différents groupes qui vont former la Nation française.

Le XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Au XIXe siècle, la France a une natalité en forte baisse. Pour faire face à l'industrialisation on fait appel à de la main d'œuvre d'origine étrangère. Le phénomène est amplifié après les pertes importantes de jeunes hommes dans les combats de la Première Guerre mondiale. On permet alors l'immigration massive des Belges, des Polonais, des Italiens. Bien souvent souvent cette immigration était surtout le fait des hommes. Elle pouvait être temporaire. Si l'immigré restait en France, il s'intégrait en épousant bien souvent, mais pas toujours, une femme d'origine française plus ancienne.

Les troubles politiques qui affectent la Russie, ou l'ancien empire turc après la Première Guerre mondiale, font affluer d'importants contingents de Russes ou d'Arméniens et de juifs.

La reconstruction de l'après Seconde Guerre mondiale, nécessite le recours à la main d'œuvre d'Afrique du Nord. Puis arrivent les réfugiés espagnols ou portugais qui fuient à la fois les régimes dictatoriaux et les grandes difficultés économiques et sociales de leurs pays. Là aussi il s'agit surtout d'une immigration masculine.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, les guerres en Indochine, les troubles politiques et les difficultés économiques en Afrique sub-saharienne amènent des immigrés originaires de ces régions. Le regroupement familial autorisé à partir de 1976, renforce le nombre de ces immigrés dans la population.

Naissances, décès et espérance de vie[modifier | modifier le wikicode]

En 2018, il est né 758 000 enfants. Le nombre est en baisse constante depuis plusieurs années. Il est d'abord lié à la diminution du nombre de femmes âges de 18 à 40 ans (âges de la procréation pour la plupart des femmes) : il était de 8 400 000 en 2008 et de 910 000 en 1998 alors que la population était nettement moins nombreuse. Le taux de la natalité est donc de 11,3 pour mille. Il reste un des plus élevés d'Europe (après l'Irlande mais devant le Royaume-Uni). L'âge moyen auquel une femme a son premier enfant recule encore et est de 30,6 ans (pour la population métropolitaine). L'âge est beaucoup plus bas pour la population d'outremer.

La baisse de la natalité traduit une baisse de la fécondité qui était de 1,87 enfants par femme en 2018 (1,9 en 2017) alors que pour renouveler une génération il faudrait 2,01 enfants par femme. Cette baisse s'explique par l'allongement de la durées des études, par l'augmentation du travail féminin, et le désir des parents de n'avoir des enfants qu'une fois « installés dans la vie ». Plus de la moitié des enfants nés ont été procréés en dehors du mariage légal (union libre ou PACS). Les immigrés qui forment environ 8,4 % de la population totale de la France représentent environ 16 % des nouveaux-nés.

En 2018, 614 000 habitants sont décédés. Le taux de la mortalité est donc de 9,1 pour mille (en hausse depuis des années car vieillissement de la population) . Il est en très légère progression. Le taux de mortalité infantile qui est de 3,5 pour mille est faible mais loin derrière la Suède (2,5), la Finlande (2,6).

Le solde naturel de la population de la France est de 144 000 personnes en 2018 (il était de 302OOO en 2006 et 326 000 en 1960. Le solde migratoire est de 77 000 personnes. L'espérance de vie à la naissance est de 85,3 ans pour les femmes ce qui est un peu supérieure à la moyenne de la population féminine de l'Europe. Les hommes ont une espérance de vie de 79,4 ans ce qui les place dans la moyenne européenne.

Au total la population française est de 66 993 000 habitants au 1er janvier 2019 (plus 0,3 % par rapport au 1er janvier 2018).

Mariages et Pacs[modifier | modifier le wikicode]

En 2011, 251 000 mariages ont été célébrés (il y en avait 300 000 en 2000). Il y a eu 195 000 PACS de signés entre personnes de sexes différents ou de même sexe.

Répartition[modifier | modifier le wikicode]

La population française est répartie de manière inégale sur le territoire. Les régions à forte densité de population se situent dans les vallées, dans les régions urbaines et sur les littoraux. En revanche, les zones faiblement peuplées se situent dans les hautes montagnes, les régions plus rurales, et le long de la « diagonale du vide ».

Les départements le plus peulés (plus de 2 millions d'habitants) sont Le Nord, Paris, les Bouches-du-Rhône. Onze départements ont perdu de s habitants depuis 50 ans : les Ardennes, Meuse, Vosges, Haute-Marne, Nièvre, Allier, Creuse, Cantal, Aveyron, Lozère.

Pyramide des âges[modifier | modifier le wikicode]

En 2009, les moins de 20 ans représentent 24,7 % de la population française. Les plus de 65 ans sont 18 % en augmentation régulière. La population française est donc une population qui vieillit lentement (dans une grande partie des pays développés il y a le même phénomène mais souvent beaucoup plus fort et rapide).

Pyramide des âges de la France en 2005

Si on classe le nombre de personnes vivantes par leur année de naissance, on obtient ce qui est appelé la pyramide des âges. La forme de la pyramide des âges de France est dite en as de pique et est observée dans les pays dont la natalité est de l'ordre de deux enfants par couple et qui ont des services sanitaires et hospitaliers de bonne qualité. Ces deux conditions sont rencontrées dans les pays riches industrialisés.

Si on regarde de près le graphique, on peut savoir par exemple qu'il y a environ 400 000 jeunes garçons nés en 2000. Il y a donc 400 000 jeunes garçons qui ont entre 8 et 9 ans en 2009. On peut aussi voir rapidement qu'il y en a autant nés en 1960, qui ont donc 50 ans aujourd'hui (ils étaient cependant beaucoup plus nombreux à la naissance, certains ont disparu depuis). En regardant d'encore plus près, on peut voir l'effet de la seconde guerre mondiale sur la natalité (le baby-boom) : il y a une brusque augmentation du nombre de personnes nées après la guerre.

Comme expliqué plus loin dans l'article, la France se distingue par une natalité importante aujourd'hui. On peut dire que la base de l'as de pique est large. Dans d'autres pays, la base est plus petite et il y a par exemple, plus de personnes nées en 1960 que de personnes nées en 2000.

Évolution[modifier | modifier le wikicode]

L'évolution de la population en France ne correspond pas aux situations qu'ont connu la majorité des pays occidentaux. La France n'a pas connu une forte croissance démographique durant le XIXe siècle. La plupart des pays occidentaux effectue la transition démographique avec les deux phases suivantes :

  • Dans un premier temps, le taux de mortalité infantile diminue et le taux de natalité reste constant. Il résulte une forte croissance démographique, car il y a moins de morts.
  • Puis dans un deuxième temps, le taux de natalité diminue, ce qui produit un ralentissement de la croissance démographique.

Cependant, le taux de natalité diminua bien plus tôt en France que dans le reste dans l'Europe. La croissance fut donc moins importante. Par ailleurs, il y a eu au XIXe siècle beaucoup de guerres. La lente croissance de la population française au XIXe siècle se reflète dans un faible taux d'émigration.

Pour illustrer la faible croissance de la population française durant cette période :

  • au XVIIIe siècle, un Européen sur cinq était français ;
  • si la démographie française avait suivi la même évolution que l'Angleterre, alors, la population de la France dépasserait aujourd'hui les 150 millions.

Dans les années 1930, après le désastre démographique dû à la Première Guerre mondiale, les gouvernements passèrent des lois pour inciter les naissances, et des aides furent données aux familles nombreuses.

Dès 1945, la France connut subitement une forte croissance démographique : c'est le baby-boom. Tous les pays d'Europe de l'Ouest ont connu un baby-boom après la Seconde Guerre Mondiale. Cependant, en France, il a été plus important et a duré plus longtemps. Dans les années 1950 et 1960, la population en France augmente de 1 % chaque année.

Aujourd'hui la croissance démographique a ralenti elle reste cependant supérieure à celle des autres pays de l'Europe. De 1981 à 2010, la population a augmenté du fait de l'allongement de l'espérance de vie de plus de 7 années (tous sexes confondus) soit plus de 3 millions d'habitants. Le solde migratoire positif a apporté 3 millions d'habitants et les babyboomers ont donné naissance à plus de 5 millions de personnes.

Urbanisation[modifier | modifier le wikicode]

La très grande majorité des habitants vivent dans les agglomérations urbaines et les villes. L'aire urbaine de Paris représente 12,4 millions d'habitants soit environ 20 % de la population française. Les 12 plus grandes aires urbaines (celle de Paris exclue) représentent 20 % de la population (il s'agit de Toulouse, Nantes, Rennes, Montpellier, Bordeaux, Toulon, Nice, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Rouen et Lille).

Certaines grandes villes comme Paris, Saint-Étienne et Brest perdent de la population communale. D'autres au contraire augmente leur population communale comme Lyon, Toulouse et Montpellier.

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