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Bataille de Valmy

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La bataille de Valmy d'après une gravure de 1835.

La bataille de Valmy a eu lieu, en Champagne, le 20 septembre 1792. Elle a opposé la France à la Prusse et à l'Autriche. C'est la première victoire française depuis la déclaration de la guerre en avril 1792. Considérée comme une victoire décisive, elle permet l'arrêt de l'invasion de la France par les forces coalisées. Poussée par ce succès, la Convention nationale déclare le lendemain l'abolition de la monarchie et proclame l'instauration de la République.

L'invasion de la France[modifier | modifier le wikicode]

L'armée d'invasion austro-prussienne franchit la frontière française sur la Moselle le 19 août. Se glissant entre l'armée française du Rhin et celle stationnée à Sedan, elle atteint Longwy le 20, qui capitule le 23. L'envahisseur assiège Thionville et marche sur Verdun. Verdun est le verrou qui bloque la route de Paris. Mais la ville capitule le 1er septembre. La route de Paris est alors ouverte à l'invasion. Cependant le duc de Brunswick, commandant en chef des envahisseurs, juge qu'il n'est pas suffisamment fort pour continuer l'invasion. Il s'éternise pendant onze jours à Verdun pour attendre les forces supplémentaires de ses lieutenants les autrichiens le prince de Hohenlohe et le comte Clerfayt. De plus ses vivres commencent à manquer, les soldats qui ont consommés des raisins non mûrs et bu de l'eau non-potable ont des problèmes intestinaux, il pleut abondamment ce qui ralentit l'armée d'invasion.

La manœuvre audacieuse du général Dumouriez[modifier | modifier le wikicode]

L'invasion de la France pendant l'été 1792

Le général Dumouriez, commandant en chef de l'armée française, s'apprêtait à envahir la Belgique (appartenant alors aux Autrichiens), à partir de Sedan plus au nord sur la Meuse. Il va profiter de la lenteur des Prussiens. Dumouriez renonce à son offensive contre la Belgique et retourne son armée vers le sud. Il décide de couper la route de Paris en occupant militairement les défilés qui permettent de franchir les hauteurs boisées de l'Argonne à l'ouest de Verdun. Les cinq passages permettent de relier la vallée de la Meuse où se trouve Verdun à celle de l'Aisne qui par la Champagne permet d'atteindre facilement Paris. Il veut en faire les Thermopyles de la France. Les défilés sont occupés par les Français entre le 31 août et le 4 septembre.

Mais les Prussiens qui reprennent leur marche parviennent à s'emparer des défilés les plus au nord. Dumouriez est isolé au centre de l'Argonne. Plutôt que de battre en retraite pour couvrir Paris il décide d'occuper le plateau de Valmy, à l'ouest de Sainte-Menehould et qui est situé entre les deux armées ennemies. De là Dumouriez pense pouvoir inquiéter par une attaque de flanc l'armée de Brunswick ou celle de Hohenlohe. Dumouriez donne l'ordre au général Kellermann, stationné à Metz , plus à l'est, de venir le rejoindre au plus vite. La jonction entre les deux armées françaises a lieu le 18 septembre.

Dumouriez se trouve maintenant derrière l'armée de Brunswick et menace ainsi ses communications avec l'Allemagne. Brunswick décide alors d'arrêter sa marche vers Paris pour se retourner contre Dumouriez sur le plateau de Valmy.

La bataille de Valmy[modifier | modifier le wikicode]

La position des troupes pendant la bataille de Valmy
Le moulin de Valmy (reconstruction archéologique récente)

L'armée française (environ 36 000 hommes) sous les ordres de Kellermann, occupe la petite butte de Valmy dominé par son moulin. Elle fait face à l'ouest. Au centre Kellermann sur la butte, à gauche le général Valence et son infanterie contrôlent la route de Châlons à Sainte-Menehould ; à droite le général Stengel occupe le plateau d'Ypron. Les 34 000 Prussiens sont plus à l'ouest.

Le 20 septembre 1792, au lever du jour, dans un brouillard épais, l'avant-garde prussienne de Hohenlohe-Kirchberg tente de descendre la vallée de la Brionne en direction du village de Hans mais est attaquée par l'avant garde française du général Deprez-Crassier. Elle riposte au hasard et attend le gros des troupes. Sur la gauche des Français le général Chasot tente de s'emparer de la butte de la Lune où se trouve le Quartier Général du duc de Brunswick. C'est un échec.

À dix heures les 58 canons de l'artillerie prussienne ouvrent le feu sur toute la ligne de bataille. Le soleil qui perce enfin le brouillard permet de découvrir sur les pentes de la butte de Valmy l'armée de Kellermann qui loin d'être effrayée attend de pieds fermes. Les soldats français brandissent leur chapeau à la pointe de leur sabre ou de leur baïonnette, ils défient les Prussiens en criant Vive la France !', Vive la Nation !. L'artillerie française donne de la voix tandis que la musique militaire joue le chant révolutionnaire le Ça ira !. De par et d'autre la canonnade fait peu de dégâts car la distance est trop importante et le sol est détrempé. Cependant le cheval de Kellermann est tué et quelques caissons de munitions sont atteints ce qui provoque un début de panique dans l'artillerie.

Brunswick est déconcerté. Les nobles français émigrés qui accompagnent l'armée prussienne lui avaient assuré que les Français s'enfuiraient aux premiers coups de canons. Il va falloir livrer une vraie bataille. Trois colonnes prussiennes partent à l'assaut du village de Valmy, à l'attaque du moulin et en direction du village d'Orbeval. Malgré l'entrée en scène de l'impressionnante infanterie prussienne les Français restent sur place. L'artillerie française commence à décimer les troupes prussiennes désormais à sa portée.

Brunswick comprend qu'il sera difficile de déloger les Français qui occupent la position la plus favorable et qui ne semblent pas vouloir céder le terrain. Il fait arrêter l'assaut et ordonne la continuation du duel d'artillerie. La pluie redouble et rend le terrain impraticable. La bataille est terminée à sept heures du soir. Les Prussiens renoncent à attaquer et se replient.

Cependant étant très exposé Kellermann abandonne la butte de Valmy et se positionne un peu plus à l'est derrière la rivière Auvre et attend. Dès le 22 septembre les Prussiens s'emparent de la butte et s'y retranchent. Mais la situation sanitaire et alimentaire est désastreuse pour eux. Ils obtiennent une suspension des combats de six jours. Le roi de Prusse comprend, qu'avec une armée si diminuée, il serait aventureux de continuer à marcher sur Paris, d'autant que des armées françaises renforcées par des Volontaires accourus des villes proches sont en train d'être formées autour de Châlons et de Reims. Le roi de Prusse est aussi inquiet des nouvelles qui lui parviennent de l'est de l'Europe, où les Russes et les Autrichiens sont en train de préparer un partage de la Pologne dont il aimerait bien avoir un morceau.

Aussi Dumouriez et Brunswick négocient-ils une retraite des Prussiens sans intervention militaire trop dure des Français. Le Ier octobre les Prussiens abandonnent la butte de Valmy. En très mauvais état ils repassent l'Argonne en direction de l'Allemagne. Ils franchissent la frontière le 29 octobre.

Pour en savoir plus, lis l’article : Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792.

Conséquences de la bataille de Valmy[modifier | modifier le wikicode]

La bataille de Valmy aurait fait environ 500 morts. Elle a été surtout une canonnade. Mais les Prussiens préfèrent abandonner le terrain. La victoire française est surtout psychologique : l'armée prussienne, formée de soldats professionnels et considérée alors comme la meilleure armée d'Europe, a dû reculer devant une armée où nombre de combattants étaient des Volontaires (c'est-à-dire des civils récemment enrôlés). C'est la première victoire de la France révolutionnaire.

Le jour même de Valmy, les députés de l'assemblée législative se séparent et laissent la place aux députés de la Convention nationale qui avaient été élus pendant l'été. Le lendemain, 21 septembre, ces derniers proclament la République.

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