La Relève

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La Relève est un aspect de la politique du gouvernement de Vichy dirigé alors par Pierre Laval pour répondre aux exigences allemandes d'envoi de main d'œuvre française en Allemagne afin de soutenir l'effort de guerre nazi. Le dispositif a été mise en place en juin 1942. Laval imagine que pour trois Français travailleurs volontaires envoyés en Allemagne les Allemands libéreraient un des 1 800 000 soldats prisonniers de guerre depuis mai-juin 1940. Les volontaires n'étant pas assez nombreux, et les demandes allemandes augmentant continuellement, en septembre 1942 Laval dut instituer une sorte de conscription des jeunes gens et des jeunes filles parmi lesquels ont choisirait des « volontaires ». Le dispositif ne satisfait pas les nazis, dont les besoins en main d'œuvre deviennent énormes en raison des difficultés qu'ils rencontrent sur le front russe. Aussi en février 1943, Laval met en œuvre le Service du travail obligatoire concernant tous les Français.

Les "actions" Sauckel[modifier | modifier le wikicode]

Fritz Sauckel, fin de 1945, comme accusé devant le tribunal de Nuremberg

Une partie des Allemands étant « sous les drapeaux » l'économie allemande manque de main d'œuvre, en particulier dans l'industrie (maillon essentiel de la production d'armement). Les prisonniers de guerre (sauf les sous-officiers et les officiers), qui sont internés en Allemagne, sont quotidiennement employés dans des « commandos » travaillant dans les exploitations agricoles et pour certains ouvriers qualifiés dans l'industrie. Déjà dès l'automne 1940, dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais qui sont rattachés au gouvernement militaire de Belgique, les Allemands font des « raffles » pour se procurer la main d'œuvre nécessaire.

Depuis l'occupation du territoire par l'armée allemande et le pillage économique décidé par les conditions de la paix, la vie matérielle de nombreux français est devenue difficile. Aussi une infime minorité de travailleurs sont séduits par la propagande allemande vantant les conditions de vie qui leur seront faite en Allemagne, ou souhaitent se rapprocher d'un parent prisonnier de guerre. Ils choisissent volontairement d'émigrer et d'aller travailler dans les usines allemandes. Cependant moins de 100 000 départs ont eu lieu.

Avec l'entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS en juin 1941, il faut à la fois mobiliser plus de jeunes Allemands (qui sont alors retirés de la production) et produire plus puisque la guerre s'intensifie, et s'éternise contrairement aux espoirs des nazis. En mars 1942, le dirigeant nazi Fritz Sauckel est chargé de trouver en Europe occupée la main d'œuvre nécessaire.

D'après les nazis dans l'Europe nouvelle sous domination allemande, la France sera cantonnée à produire des matières premières surtout agricoles. Son industrie sera alors surdimensionnée et une partie de la main d'œuvre sous employée. Aussi Sauckel demande que la France fournisse 150 000 travailleurs. Le gouvernement Darlan qui dirige alors la zone non-occupée refuse. Sous la pression des Allemands, le 18 avril 1942, Darlan doit démissionner. Il est remplacé par Pierre Laval qui est beaucoup plus favorable à la collaboration avec les nazis, dont il souhaite la victoire, dans le but dit-il de protéger l'Europe du « bolchevisme » communisme (discours de Laval du 22 juin 1942).

La relève[modifier | modifier le wikicode]

Laval (à gauche) et le maréchal Pétain (de profil, à droite) en 1942

Le 21 mai 1942, Sauckel exige que 250 000 travailleurs français soient envoyés en Allemagne avant juillet. Laval essaie de contourner la difficulté et tente une négociation. Un mois plus tard, le 22 juin il propose le système de la Relève. Il imagine que pour un prisonnier français libérés d'Allemagne trois travailleurs français partent pour ce pays. Il pense ainsi compenser la colère des famille qui voit partir l'un des leurs par la joie des familles qui constatent le retour d'une personne chère absente depuis près de 2 années. Il justifie cette mesure par la nécessité de lutter efficacement contre le bolchevisme soviétique qui selon lui menace la civilisation de l'Europe occidentale, civilisation dont les nazis se posent en défenseurs.

Le dispositif de la relève se révèle inefficace. Fin août 17 000 volontaires ont rejoint l'Allemagne. Sauckel augmente alors ses exigences. Il exige que la main d'œuvre étrangère envoyées en Allemagne le soit par le Service du travail obligatoire STO (mesure qu'il avait déjà édicté en mars 1942 pour l'ensemble des pays occupés par l'armée allemande). Sauckel menace d'étendre la réquisition de la main d'œuvre à l'ensemble de la France (y compris la zone non-occupée qui est sous la responsabilité du gouvernement de Vichy).

Laval qui entend garder la maitrise de la situation obtient que les Allemands acceptent qu'une nouvelle loi française concernant la population des deux zones soit votée et mise en application. C'est un geste fort de la politique de collaboration entre le régime de Vichy et le gouvernement nazi. Désormais touts les hommes entre 18 et 50 ans doivent se faire recenser et sont mobilisables pour partir en Allemagne. Il en est de même pour les femmes célibataires âgées de 21 à 35 ans. En décembre 250 000 «requis» sont présents en Allemagne.

Le système de la réquisition génère de nombreuses oppositions. Les trains d'expédition des requis doivent être gardés par la gendarmerie française. Dans les atelier la désignation des requis suscitent de nombreux remous et des grèves (interdites). Dans la zone non-occupée, jusque là à l'abri des conséquences de la défaite de 1940, on voit maintenant les effets réels de la collaboration. (il y aura 2 500 départs forcés jusqu'en décembre).

La situation militaire allemande se détériorant, en décembre les nazis exigent de nouvelles recrues (300 000 pour la France). Sauckel demandent que 250 000 travailleurs supplémentaires soient désignés d'ici à la mi-mars 1943. Laval qui a tenté une nouvelle fois de négocier doit instituer le 16 février 1943 le STO (les jeunes gens née en 1920, 1921 et 1922, quelque soit leur qualification sont mobilisés pour deux ans et peuvent alors être expédiés en Allemagne). Cette mesure sera une des sources du refus de partir et du refuge dans les maquis.

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