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L'Action française

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Présentation
Pays France France
Position actuelle droite contre-révolutionnaire à Extrême-droite
Idéologie actuelle
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L'Action française était un journal quotidien édité par un mouvement politique d'extrême-droite entre 1908 et 1944. Le mouvement a été appelé Action française. Ses vendeurs formèrent une milice violente les Camelots du roi. Ses premiers rédacteurs et les lecteurs provenaient des milieux anti-parlementaires et anti-dreyfusards. Sous la direction politique de Charles Maurras, le journal devient violemment anti-républicain, antiparlementaire, xénophobe et antisémite. Il défendait la doctrine du nationalisme intégral et l'établissement d'une monarchie héréditaire, sans régime parlementaire et décentralisée. Dans cette France nouvelle, l'Église catholique, alors mise à mal par la loi de séparation des Églises et de l'État, retrouverait un rôle important dans la société et serait la garante de l'ordre et de la morale. En 1926, le pape Pie XI a condamné le mouvement, mais en 1939, le nouveau pape Pie XII annule la condamnation. Une partie des membres de l'Action française deviennent militants dans des partis ouvertement fascistes, voire à des organisations criminelles comme la Cagoule ou fondèrent un nouveau journal Je Suis Partout.

Bien que germanophobe et partisan du maintien de la paix, l'Action française a été un des soutiens du régime de Vichy qui collabore avec les Allemands, mis en place à partir de la défaite de 1940 sous la direction du maréchal Pétain. De ce fait, le journal et le mouvement Action française ont été interdits en 1944 après la chute du régime. Ses partisans se sont regroupés autour du journal Aspects de la France.

Naissance de l'Action française[modifier | modifier le wikicode]

Pendant l'affaire Dreyfus, en avril 1898, des journalistes et des hommes politiques fondent un Comité d'action française. Leur but est de défendre l'armée française selon eux injustement attaquée et calomniée par les partisans de Dreyfus. Ces hommes étaient nationalistes, anti-parlementaires mais républicains.

Charles Maurras, les rejoint en janvier 1899, et oriente autrement la revue Action française (fondée en juillet 1899). Désormais elle défend le retour à la monarchie (des « quarante rois qui ont fait la France »), qui est autoritaire, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée (remise en l'honneur des provinces que la Révolution de 1789 avait fait disparaître en les remplaçant par les départements). En mars 1908, la revue devient un journal quotidien.

La politique de l'Action française jusqu'en 1940[modifier | modifier le wikicode]

Les dirigeants de l'Action française défilant à Paris, le 8 mai 1927 à l'occasion des fêtes de Jeanne d'Arc. Le second à partir de la gauche est Charles Maurras.

Le journal est animé par une équipe de journalistes tels Charles Maurras, le directeur politique, Léon Daudet, Jacques Bainville. Ils ne se cachent pas de vouloir renverser le régime démocratique en organisant un coup de force de type militaire. Ils veulent exclure les étrangers, les nomades, les immigrés sans racines, qui selon eux«  campent » sur le territoire national. Ils condamnent la présence des juifs, des protestants, des francs-maçons et des « métèques ». Les sympathisants les plus enthousiastes sont regroupés dans l'organisation de type paramilitaire des Camelots du roi, qui tout en vendant le journal, font la chasse musclée aux militants ou vendeurs de la presse de gauche.

En 1905 la Ligue d'Action française est créée. Elle a pour objectif «  renverser la République et de rétablir la monarchie ». Les adhérents prêtent un serment où ils s'engagent « à combattre tout régime républicain » et à « servir par tous les moyens » la restauration de la monarchie.

Avant la Première Guerre mondiale, sans relâche, l'Action française, luttait contre les partisans d'un rapprochement avec l'Allemagne (comme Joseph Caillaux) ou d'un règlement pacifique des conflits entre pays européens (comme Jean Jaurès qui sera assassiné en juillet 1914, par un adhérent de l'Action française).

Pendant la guerre l'Action française comme les autres journaux de l'époque, participe au bourrage de crâne et à la propagation des sentiments anti-allemands.

Fichier:Waterloo (caricature du 6 février 1934).jpg
Après l'émeute d'extrême-droite du 6 février 1934. Le défilé des ligues d'extrême-droite avec en tête l'Action française (drapeau à fleur de lys).

Après la Guerre, l'Action française, très germanophobe, s'oppose à la politique de réconciliation franco-allemande tentée par Aristide Briand et Gustav Stresemann. L'Action française séduit une partie importante de la jeunesse estudiantine qui à l'époque se recrute uniquement dans la bourgeoisie (en concurrence directe avec des étudiants de confession juive) et qui se trouve frustrée de n'avoir pas participé à la défense de la patrie contre les Allemands. L'Action française leur plait par ses partis pris politiques, par le ton très mordant de ses articles, par ses appels à l'action contre les politiciens, par la défense de l'église catholique, par son antisémitisme virulent (en particulier contre Léon Blum qualifié de « détritus humain » qu'il « faut fusiller, mais dans le dos » comme on le fait pour les lâches et qui sera victime d'un attentat dû à des anciens de l'Action française en février 1936). Certains intellectuels en plus des idées politiques sont aussi attirés par le goût littéraire néo-classique défendu par le journal. On trouve les signatures de Paul Bourget, de Georges Bernanos, de Pierre Gaxotte, de Robert Brasillach ... L'Action française est une des organisations qui ont tenté le coup de force contre la République, les émeutes du 6 février 1934. En 1926, l'Action française tirait à 100 000 exemplaires quotidiens et avait 45 000 abonnés.

La papauté (pontificat de Pie XI), prend ses distances avec l'Action française. Les ouvrages de Maurras et même le journal sont mis à l'Index en 1926. En 1927, les adhérents de l'Action française sont interdits de sacrements. Mais en 1939, le nouveau pape Pie XII annule la condamnation. En 1937, le comte de Paris, prétendant orléaniste au trône de France se désolidarise aussi de l'Action française.

L'Action française pendant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

L'Action française était contre une politique de désarmement qui selon elle menait à la guerre. L'Action française se montre adversaire du nazisme dont elle condamne le racisme et dont elle dénonce la politique d'expansion territoriale qui met en danger la sécurité de la France. Cependant, en septembre 1938, l'Action française a défendu les accords de Munich qui démembraient la Tchécoslovaquie au nom de la préservation de la paix avec l'Allemagne hitlérienne. Elle pensait que la France n'était pas prête pour faire la guerre.

La défaite de la France en juin 1940, et la mise en place du régime de Vichy permettent aux hommes de l'Action française d'inspirer une partie de la politique de la Révolution nationale. Des membres de l'Action française, comme Xavier Vallat commissaire aux questions juives, Raphaël Alibert ministre de la Justice, Du Moulin de La Barthète, directeur du cabinet de Pétain, vont participer aux différents gouvernements de l'État français, et vont mettre en place une législation antisémite. Cependant ils sont renvoyés dès 1941 ou lorsque Pierre Laval, favorable à la collaboration avec l'Allemagne, reprend le pouvoir en avril 1942. En 1940, le journal, pour échapper au contrôle direct des Allemands quitte Paris (en zone occupée) pour se réfugier à Lyon (en zone libre, où il continue de paraître après l'invasion de la zone libre par les Allemands en novembre 1942.

Si quelques membres ou ex-membres de l'Action française, au nom du patriotisme se rallièrent à la résistance gaulliste, la plupart devinrent des collaborateurs des nazis, entrèrent dans les partis fascisants et même rejoignirent la Milice.

À la libération de la France, l'Action française cesse de paraître en août 1944. Charles Maurras est arrêté pour fait de collaboration, et condamné en janvier 1945 à la détention à perpétuité. (Il sera gracié en 1952.)

Un candidat royaliste Bertrand Renouvin, adhérent du parti Nouvelle action française s'est présenté à l'élection présidentielle de 1974 où il obtient 0,17% des suffrages exprimés.

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