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Journée du 5 septembre 1793

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Les journées révolutionnaires

La journée du 5 septembre est marquée par l'intervention des Sans-culottes parisiens qui contraignent les députés de la Convention à renforcer la politique de Terreur pour faire face à une situation économique et sociale dramatique pour les catégories populaires. Sous la pression populaire, le Comité de Salut public, principal organe politique de la République, est complété par l'entrée de deux députés représentants l'aile gauche des Montagnards. Des mesures sont prises contre les accapareurs qui sont considérés comme responsables de la pénurie grandissante des denrées alimentaires et des produits de première nécessité et de la hausse des prix. La lutte contre les suspects favorables à la contre révolution est renforcée. La Terreur est à l'ordre du jour.

La république menacée de toutes parts[modifier | modifier le wikicode]

Les Britanniques s'emparent de Toulon

La France est en guerre contre l'Europe monarchique depuis avril 1792. L'est du territoire a été envahi pendant l'été 1792, mais les républicains parviennent à un rétablissement militaire pendant l'automne 1792 et l'hiver 1793. Cependant au début du printemps 1793 la situation se dégrade en particulier avec l'intervention hostile des Britanniques et des Espagnols consécutives à l'exécution du roi Louis XVI en janvier. Le soulèvement des Vendéens embrase l'ouest de la France depuis mars et se poursuit malgré la défaite des insurgés à Nantes le 29 juin. Les armées britanniques, prussiennes et autrichiennes assiègent de nombreuses forteresses du nord et de l'est du pays. Les Contre-révolutionnaires se sont emparés de Lyon en mai. Le 29 août le port militaire de Toulon vient d'être livré à la flotte anglaises par les royalistes locaux (nouvelle parvenue à Paris le 2 septembre).

Les Montagnards s'installent au pouvoir[modifier | modifier le wikicode]

La salle des séances du Comité de Salut public en l'An II

Les députés girondins qui dominaient la Convention sont éliminés le 2 juin 1793. Leur mauvaise volonté à appliquer des mesures destinées à soulager les difficultés économiques des Sans-culottes, ainsi que la trahison du général Dumouriez (un girondin) dressent contre eux les républicains patriotes et les députés montagnards. Les Montagnards restent maitres de la Convention

À l'occasion du renouvellement mensuel de ses membres, Robespierre, un des chefs montagnards, est élu au Comité de Salut public le 27 juillet où il retrouve ses amis Saint-Just et Couthon qui y sont entrés le 13 juin. Le 14 août, c'est le tour de Carnot et de Prieur de la Côte d'Or de les rejoindre. La mesure la plus significative prise par le Comité ainsi renouvelé, et qui sera réélu chaque mois pendant une année, est la levée en masse destinée à organiser la défense de la République grâce à la mobilisation de toutes les composantes de la population (23 août).

Une grande partie des députés montagnards sont convaincus qu'il faut accepter une partie des mesures proposées par les sans-culottes, pour gagner leur soutien dans la lutte pour la défense de la république. Dès le 3 juin, la Convention désormais dominée par les députés montagnards, précise la vente des biens des Émigrés (surtout les ex-nobles). Le 10 juin, la Convention décide le partage des biens communaux (mesures qui favorisent les paysans propriétaires mais qui prive les ouvriers agricoles de terrains de parcours pour leurs quelques animaux). Le 17 juillet les droits féodaux sont supprimés sans indemnisation de leurs anciens bénéficiaires (en grande partie les ex-nobles et les bourgeois). Toutes ces mesures sont destinées aux ruraux (dont dépend l'approvisionnement des villes et des armées) ; mais les habitants des villes les plus en difficultés ne sont pas directement concernés.

Le difficile ravitaillement de Paris[modifier | modifier le wikicode]

Les Sans-culottes (surtout des urbains) sont mécontents de la lenteur et de la mollesse des décisions de la Convention pour faire face à la situation désastreuse en particulier sur l'approvisionnement des boutiques en produits de première nécessité (pain, sucre, savon...). Ils réclament les mesures plus énergiques concernant la limitation de la hausse des prix et une augmentation des salaires. Le 4 mai, la Convention, alors contrôlée par les Girondins, a décrété un prix maximal pour les grains et obligation est faite de permettre leur liberté de circulation. Mais la mesure est inégalement appliquée, car une grande partie des administrations locales chargées de son application, souvent composées de propriétaires, de commerçants, de bourgeois, sont peu favorables à une réglementation de la vie économique.

Déjà le 25 juin Jacques Roux, porte-paroles des Enragés c'est à dire des Sans-culottes les plus acharnés, avait demandé en vain aux députés de décréter la taxation des denrées et la peine de mort contre les accapareurs.

À Paris, le ravitaillement devient problématique alors que l'on est en pleine saison des récoltes. Les paysans rechignent à livrer leurs productions en échange d'une monnaie qui chaque jour continue de perdre de la valeur. Des grossistes accapareurs soustraient une partie de la production à la vente, la stockent en attendant une future hausse des prix pour la remettre sur le marché.

Pour améliorer la situation, la municipalité parisienne, où les sans culottes les plus radicaux sont bien représentés (le maire Pache, le procureur Chaumette et son substitut Hébert) près avoir approvisionner les halles en prélevant une partie des réserves municipales de farine, menace de vendre aux particuliers, cette farine dont elle dispose afin que les familles fassent leur pain dans des fours communaux (9 août), les boulangers et les grossistes qui sont leurs fournisseurs sont menacés dans leur activité. Le 15 août un décret de la Convention décide la réquisition des grains dans les villages aux alentours de la capitale afin de ravitailler celle-ci de force.

Les journées des 4 et 5 septembre 1793[modifier | modifier le wikicode]

Sans-Culottes . Gouache de Lesueur. 1793-1794

Las d'attendre les décisions de la Convention, les Sans-Culottes parisiens décident de lui forcer la main (tout comme ils l'avaient fait les 31 mai et 2 juin pour éliminer les Girondins).

Le 4 septembre, dès cinq heures du matin, les ouvriers du bâtiment se rassemblent à la section du Mont-Blanc rue de la Grande-Batelière. Ils décident de se rendre pacifiquement à l' Hôtel de ville pour demander à la municipalité parisienne d'organiser une distribution de subsistances. Au fur et à mesures de leurs parcours vers le centre de Paris ils sont rejoints par des menuisiers, des ébénistes qui se rallient aux manifestants spontanément au après débauchage dans les ateliers. Vers 14 heures ils sont entre 2000 et 4 000 à être réunis sur la place de l'Hôtel de ville.Une délégation est reçue par la municipalité qui ne peut répondre que la faute de la pénurie en revient aux administrations relevant du gouvernement. Cependant Chaumette le procureur de la Commune fait approvisionner les Halles afin que les boulangers puissent faire du pain pour le lendemain. Le substitut Hébert propose que le 5 septembre les manifestants se rendent auprès de la Convention afin d'exiger l'application des décrets déjà votés.

Le conseil général du département de la Seine demande que les ouvriers cesse le travail le 5 afin qu'ils puissent se joindre aux manifestants (sauf pour ceux des ateliers travaillant pour fournir l'armée républicaine). Il suggère que les boulangeries ouvriront dès 5 heures et qu'il n'y aura que des pains de cinq livres à vendre ce qui devrait réduire la longueur des file d'attente des clients (lieux propices à la naissance de rumeurs et à l'action des provocateurs). Pache, le maire de Paris, prévient la Convention que le 5 les manifestants se rendront pacifiquement auprès de l'Assemblée pour y demander la satisfaction de leurs demandes.

Les résultats des journées de septembre 1793[modifier | modifier le wikicode]

Le 5 septembre, les manifestants se rendent à la Convention afin d'exiger l'application des décrets fixant le prix maximun des subsistances (taxation). La Convention précise alors les missions l'armée révolutionnaire, formée de citoyens (Créée dès le 4 juin 1793, elle s'était depuis dissoute mais avait été reformée le 4 août). Elle est chargée de faire appliquer les décrets sur les subsistances (ainsi que pour les autres lois). Elle doit également lutter contre les royalistes et les fédéralistes. Cette armée est en fait chargée de contraindre les ministres (techniciens, non députés, théoriquement dépendant de l'assemblée mais qui bien souvent se dispensaient d'obéir à ses décisions) d'appliquer les lois votées.

Le 6 septembre les députés Billaud-Varennes et Collot d'Herbois représentants la gauche des Montagnards et soutiens affirmés des Sans-culottes sont élus au Comité de Salut public.

Le 17 septembre la loi sur les Suspects étend les catégories de personnes qui peuvent être poursuivies comme contre-révolutionnaires. Le 29 septembre la Convention vote la loi du Maximum général des prix, mais aussi des salaires : elle ne sera appliquée que là où les Sans-Culottes sont assez forts pour en imposer le respect.

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