Jansénisme

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Le jansénisme est un mouvement religieux catholique qui se développa au XVIIe siècle, en France. Son nom vient de l'évêque d'Ypres Cornelius Jansen, auteur de L'Augustinus, un texte publié en 1640. Bientôt accusé de déviationnisme et de glisser vers le calvinisme, ce mouvement fut condamné par la bulle papale Unigenitus (1713).

Le jansénisme propose de revenir aux idées de Saint Augustin sur la grâce divine qui permet de sauver l'âme des pécheurs. Mais ses propositions théologiques sont jugées (fin du XVIIè - début du XVIIIè siècles) non-conformes à la stricte doctrine catholique et dangereusement proches du calvinisme1.

Les jansénistes s'opposent aux jésuites (la Compagnie de Jésus étant l'ordre religieux le plus proche du pape et le fer de lance du catholicisme) qu'ils accusent d'avoir trop d'indulgence envers les pécheurs.

Les idées jansénistes[modifier | modifier le wikicode]

Antoine Arnauld, dit Le Grand Arnauld, chef de file des jansénistes français au XVIIe siècle

À l'origine, le jansénisme est un courant religieux catholique. Dans l'Augustinus, Jansen met en cause la tradition catholique, qui a été réaffirmée par le concile de Trente. Il professe des idées sur la grâce divine et la prédestination, qui paraissent proches des idées du réformateur protestant Jean Calvin, qui avaient été condamnées par le concile de Trente.

Pour Jansen, la grâce de Dieu, qui est nécessaire au salut de l'âme humaine, est accordée ou refusée par avance, sans que les actions du croyant (les œuvres) puissent changer le sort de l'âme. De plus, d'après Jansen, le sacrifice de Jésus sur la croix, n'a été accompli que pour sauver un tout petit nombre d'hommes (les « élus »). Dieu peut même refuser sa grâce à certains « élus ». L'homme doit donc vivre dans la crainte permanente de la décision de Dieu. Ces idées très sévères, qui s'accompagnent d'une morale et d'une vie strictes, sont très difficiles à admettre pour une très grande partie des fidèles catholiques. Seule quelques personnalités fortes et suffisamment éduquées peuvent s'en satisfaire. Le Saint-Siège les déclare, à plusieurs reprises, hérétiques.

Les idées désespérantes de Jansen peuvent, en effet, décourager un grand nombre de croyants.

Par ailleurs, apparaissant comme contraire aux idées officielles de l'Église catholique, elles séduisent ceux des catholiques français qui se méfient de la papauté et sont favorables aux idées gallicanes.

La lutte contre les Jésuites[modifier | modifier le wikicode]

Les idées jansénistes sont combattues par les Jésuites, religieux qui ont fait le serment d'obéissance absolue au pape. Les jésuites sont particulièrement bien implantés dans l'entourage de Louis XIV (le confesseur du roi est l'un d'entre eux). Il se trouve aussi que la création par les jansénistes des petites écoles concurrence les collèges dirigés par les jésuites, car les deux systèmes visent le même public.

Pour lutter contre les jansénistes, les jésuites ont tiré de L'Augustinus, cinq propositions (ou idées principales de l'ouvrage). En 1653, le pape Innocent X condamne comme déviantes ces cinq propositions. Le gouvernement français, alors dirigé par le cardinal Mazarin, exige des catholiques suspectés d'avoir des idées jansénistes de signer une déclaration par laquelle ils rejettent les cinq propositions. Considérant que les cinq propositions ne sont pas le texte exact de l'Augustinus, les jansénistes refusent de signer.

À partir de 1657, le philosophe Blaise Pascal, publie clandestinement, sous un pseudonyme, les Lettres provinciales où il attaque les idées et la morale des jésuites qu'il juge trop indulgentes pour les hommes qui fautent. Dans les milieux intellectuels et gallicans, le livre connait un grand succès. Mais il est condamné par la Sorbonne (faculté de théologie) et brûlé en place publique en 1660.

À partir de 1661, sous le règne personnel de Louis XIV, la lutte va reprendre avec beaucoup plus de violence, et elle se perpétuera sous le règne suivant.

Pour en savoir plus, lis l’article : Louis XIV contre les jansénistes.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. À la demande insistante de Louis XIV, le jansénisme est condamné par l' Église de Rome, en la personne du pape Clément XI. Celui-ci, en septembre 1713, promulgue la bulle Unigenitus qui considère comme déviantes, et donc condamne, 101 propositions "jansénistes" contenues dans l'ouvrage : Les Réflexions morales du Père Quesnel (un théologien janséniste spirituellement proche de l'abbé de Saint-Cyran), les jugeant non conformes à la stricte doctrine catholique et se rapprochant dangereusement du calvinisme ; en un mot : hérétiques.
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