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Jacques-Désiré Laval

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D’abord médecin puis curé de campagne en Normandie, le Père Jacques-Désiré Laval (1803-1864) fut, pendant les vingt-trois dernières années de sa vie, missionnaire à l’île Maurice, auprès des esclaves affranchis, et béatifié par le pape Jean-Paul II, le dimanche 29 avril 1979, en la basilique de Saint-Pierre de Rome.

Bienheureux Jacques-Désiré Laval (1803-1864)

Un jeune Normand studieux

Jacques-Désiré Laval naît le 18 septembre 1803, à Croth, petit village du sud de l’Eure, dans une famille aisée d’agriculteurs. Son frère jumeau, Michel ne vit qu’une dizaine de jours. Comme cela se fait à l’époque, ils sont immédiatement baptisés. Son père, dur et autoritaire est un notable, maire du village. Sa mère, Suzanne Delérablée, affectueuse et tendre, donne l’exemple de la charité à ses enfants en secourant les indigents qui parcourent les campagnes normandes. Jacques-Désiré n’a que sept ans quand sa mère meurt prématurément. A quatorze ans, il va vivre chez son oncle, l’abbé Laval, prêtre réfractaire, qui est curé à Tourville-la-Campagne et qui prépare quelques garçons à entrer au séminaire, en leur donnant des leçons particulières. Trois ans plus tard, comme prévu, Jacques-Désiré entre au petit séminaire d’Evreux. Il s’y ennuie et veut rentrer à la maison. Son père, mécontent, l’assigne aux plus rudes travaux de la ferme, si bien que Jacques demande à reprendre ses études.

Envoyé au collège Stanislas à Paris, il y est bachelier ès lettres, à l’âge de vingt-deux ans et ès sciences l’année suivante. Très hésitant sur sa vocation, il embrasse finalement la carrière médicale. Il suit alors des cours à la Faculté de Médecine de Paris. Au bout de cinq ans, il est reçu docteur, avec une thèse sur le rhumatisme articulaire.

Médecin de campagne

De retour en Normandie, il est, pendant cinq ans, le médecin dévoué et charitable de Saint-André de l’Eure puis d’Ivry-la-Bataille. Jeune, la vie lui sourit, et il aime en profiter. Séduit un temps par l’indifférence religieuse ambiante, il délaisse quelque peu la pratique religieuse. Mais l’approche des pauvres qui n’ont pas les moyens de se soigner l’interpelle et le fait basculer dans une autre vie. Il se convertit, et en juin 1835, entre au séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Il fait de l’humilité la base de sa vie religieuse. Le 2 décembre 1838, il est ordonné prêtre dans la chapelle de St-Sulpice, par Mgr Hyacinthe de Quelen, archevêque de Paris.

Curé de Pinterville

Curé d’une petite paroisse de 485 habitants du diocèse d’Evreux, Pinterville, l’abbé Laval consacre beaucoup de son temps à la prière et vit très pauvrement, distribuant tous ses revenus en aumônes. Désirant se dévouer davantage en évangélisant les pauvres Noirs des colonies, récemment affranchis de l’esclavage, il devient religieux dans la Congrégation du Saint-Cœur de Marie, laquelle s’unira plus tard à la Congrégation du Saint-Esprit.

L’appel pour la mission

De Londres, le 4 juin 1841, le Père Laval s’embarque à bord du « Tanjore ». Pendant le voyage, le Père Laval est si malade que l’on croit qu’il va mourir. Il ne reverra plus l’Europe.

La mission auprès des Affranchis

Après cent jours de traversée, le lundi 13 septembre 1841, vers 15 heures, le Tanjore arrive dans la rade de Port-Louis. Le Père Laval débarque le lendemain, dans la plus grande indifférence, à Maurice, ancienne possession française, devenue colonie britannique. Pas un signe de respect, pas un témoignage de sympathie : les débuts du Père Laval ne sont pas faciles. Le 26 septembre 1841, il reçoit la charge de la mission des Noirs. Pauvrement logé, à côté de la cathédrale Saint-Louis, dans un pavillon en bois, sa vie de mortification et de prière édifie tout le monde. Matin, midi et soir, le Père Laval catéchise, car l’ignorance des pauvres esclaves nouvellement affranchis est complète. Pour mieux se faire comprendre, il se met à apprendre leur langue et rédige pour eux un catéchisme en créole. Il s’entoure très vite de catéchistes, hommes et femmes qui deviennent ses aides et fait une messe chaque dimanche, à midi pour les Noirs. En janvier 1842, il devient aumônier des prisons. Le missionnaire convertit les condamnés à mort et les accompagne à l’échafaud. Il s’occupe aussi des prisonniers à leur libération. De même, il accepte le ministère auprès des malades à l’hôpital.

Persécuté et humilié d’abord, il est enfin accepté de tous. Pendant vingt-trois années de mission, il a instruit et baptisé bon nombre d’affranchis qui ont retrouvé leur dignité d’hommes.

Les dernières années

Après la mort du Père Libermann le 2 février 1852, le Père Laval est nommé supérieur de la communauté de Maurice et de l’île Bourbon (La Réunion), par le Père Schwindenhammer, nouveau supérieur général de la Congrégation. Le Père Laval accepte cette charge qu’avec réticence.

En mai 1854, le choléra sévit à Maurice. Le Père Laval se dévoue à l’extrême pour les malades et les mourants. Il en fait de même au cours d’une épidémie de variole très meurtrière en 1856.

Exténué par ses travaux apostoliques et ayant subi cinq attaques d’apoplexie, il meurt pieusement le 9 septembre 1864. Quarante mille personnes suivent ses funérailles, de la cathédrale à Sainte-Croix, où il a demandé d’être enterré.

La béatification

Jacques-Désiré Laval a été béatifié par le pape Jean-Paul II, le dimanche 29 avril 1979, en la basilique de Saint-Pierre de Rome.

Les Mauriciens souhaitent maintenant l’étape ultime, la canonisation de leur héros national, et le Père Jacques-Désiré Laval sera déclaré saint. Un culte public de l’Eglise Universelle lui sera alors rendu.

Aujourd’hui, personne n’a oublié l’humble missionnaire : le pèlerinage annuel de Sainte-Croix rassemble entre 100 000 et 200 000 Mauriciens. C’est aussi 12 000 pèlerins par semaine le long de l’année. Le Père Laval vit dans la mémoire de tout un peuple ; sa tombe est entourée d’un culte sans précédent et vraisemblablement son nom subsistera de génération en génération.

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