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Jack London

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Jack London
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Jack London, de son vrai nom John Griffith London, est un auteur et aventurier américain né le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen.

L'enfance

Avant la naissance de Jack London, sa mère, Flora, s'était séparée de son père William Chaney. Pendant sa grossesse, elle a tenté de se suicider à deux reprises. Huit mois après la naissance de son fils John, elle se marie avec un certain John London. Pour se distinguer de son beau-père, le fils John portera le prénom de Jack.

Adepte du spiritisme et de l'astrologie, Flora apprit à Jack qu'il était supérieur à beaucoup d'autres. L'instabilité et la nervosité de Jack viennent peut-être de cela. Toute sa vie, Jack exagèrera la pauvreté de son enfance. Si celle-ci fut assez bohème et romantique, elle ne fut pourtant pas misérable. L'hypersensibilité et l'imagination qui firent son talent se reflètent dans cette exagération.

L'adolescence

De nos jours, le Jack London Square est un lieu touristique du port d'Oakland

À 13 ans, suite à la faillite de la pension de famille tenue par sa mère à Oakland, Jack quitte l'école, où il n'apprenait rien, et travaille quatorze heures par jour dans une conserverie. Bien que remettant son salaire à sa mère, il parvient à s'acheter une barque et passe ses loisirs à pêcher avec son père. Il abandonne son travail et apporte son aide au ménage grâce à des petits larcins (vols). À quinze ans, il fréquente les mauvais garçons du port et mène une vie de débauche.

Un an plus tard, il trouve une combine juteuse : avec sa barque, il pille les parcs à huîtres des grandes compagnies. Bien que jeune, il est déjà un homme, viril, bagarreur et beau gosse. Quand le pillage ne suffit pas, il n'hésite pas à dévaliser des ouvriers les soirs de paie et va jusqu'à les détrousser de leurs vêtements.

Les débuts de l'écrivain

Sa cabane au Canada

À dix-sept ans, Frisco Kid (son surnom), prend un engagement sur un bateau et part à la chasse aux phoques. Au retour, il écrit sa première nouvelle et, poussé par sa mère, remporte le prix littéraire offert par le quotidien San Francisco Morning Call. Encore loin de la carrière d'écrivain que nous lui connaissons, il occupe alors divers emplois tous aussi durs et mal rémunérés les uns que les autres.

Toujours aventurier, il suit une bande de chômeurs mystiques en route vers Washington pour manifester contre le chômage et la disette consécutive à la récession économique de 1893. Il renonce rapidement à cette marche inutile et échoue à Buffalo où il est arrêté pour vagabondage.

La prison où il est enfermé n'est qu'un immense camp où le vice et la terreur sont rois. Une poignée de meneurs dirigent ce cloaque à coups de violences diverses. Jack prend le parti des plus forts et devient l'un des chefs de ce camp, n'hésitant pas à exploiter les quelque1 500 autres prisonniers. Il projetait d'ailleurs d'écrire un livre sur cette horrible expérience, mais n'y parviendra jamais...

À sa sortie de prison, âgé de dix-neuf ans, il retourne s'asseoir sur les bancs de l'école et prépare, en travaillant comme un forcené, son entrée à l'université au milieu de « gamins » de trois ans ses cadets. Il s'inscrit au Parti ouvrier socialiste (Socialist Labor Party) d'Oakland et devient un orateur libre qui discourt dans le parc de la ville, mélangeant des idées révolutionnaires, marxistes et naturalistes à ses conceptions personnelles.

En août 1896, il est admis à l'université de Berkeley, mais abandonne rapidement ses études pour, d'une part, écrire, et d'autre part, gagner sa vie. C'est à ce moment qu'il découvre l'illégitimité de sa naissance, et cet esprit romantique en restera toujours bouleversé. Il devient blanchisseur, puis chercheur d'or dans le Klondike, une rivière canadienne d'où il rapportera quatre grammes d'or et demi et le scorbut.

Coup d'essai, coup de maître

Sa signature

En 1900, il publie un recueil de récits sur le Grand Nord canadien2 : Le Fils du loup, qui connaît un succès considérable. Il rencontre alors son premier amour, Anna Strunsky, avec laquelle il vivra une histoire compliquée, assimilable à une partie d'échecs que personne ne peut gagner. Pour preuve, c'est Bess Maddern qu'il épouse et dont il aura deux enfants, en 1901 et 1902.

Le succès littéraire n'adoucira pas son caractère bagarreur et irascible. Simplement, ses poings sont remplacés par des mots. Son agressivité inquiète ou fait rire, mais ne laisse personne indifférent.

Ayant un cruel besoin d'argent (il continue à subvenir aux besoins de sa mère qui, elle-même élève le fils de sa sœur), il vend à l'avance les droits de son prochain livre. Ce livre, L'Appel de la forêt, se vendra à plusieurs millions d'exemplaires, mais il ne percevra plus le moindre cent !

Sa supériorité intellectuelle vis-à-vis de son épouse l'exaspère et il reprend alors une correspondance passionnée avec Anna Strunsky. Cette correspondance est publiée et fait des gorges chaudes à San Francisco.

Le voyageur

Jack London dans le ranch où, quand il ne voyageait pas, il vécut avec Charmian

Fin 1903, las de ses amours perturbées et saturé d'écrire, il se rend en Corée et couvre, comme reporter, la guerre russo-japonaise. Il y prend plus de risques que les autres correspondants et s'attire les foudres des autorités japonaises. Vexé, il retourne à San Francisco et écrit Le Loup des mers, qui se vendra très bien. Sa vie sentimentale reste chaotique, et sa nouvelle maîtresse, Charmian Kittredge, supporte mal ses frasques. Il boit beaucoup, s'alimente mal et ne s'intéresse ni à l'argent, ni à la gloire, ni au succès. Il est malade et son caractère excessif le pousse à l'hypocondrie.

Il divorce de sa première épouse en 1905, épouse le lendemain Charmian et s'installe avec elle dans un ranch à Glen Ellen3, dans son État d'origine : la Californie. Conférencier, il attire une foule énorme par son franc-parler, ses idées politiques et sa réputation sulfureuse. La parution des Vagabonds du rail sera un véritable scandale, la bourgeoisie se sentant atteinte, et certains libraires enlèveront Jack London de leurs étalages. Jack dépense tous ses gains dans la construction d'une goélette, le Snark. C'est à cette époque qu'il commence à ingurgiter du gibier à peine cuit...

Il décide d'effectuer un tour du monde avec son épouse. L'équipage est mauvais, le bateau ne tient pas bien la mer et est lent, et la cuisine exécrable. Au milieu de ce cauchemar, il écrit Martin Eden. À Tahiti, sa santé se dégrade, il attrape la malaria et la fièvre jaune, est couvert d'abcès, de psoriasis, et délire. Son affaiblissement, son découragement et sa fureur face à cette situation lui font écrire une série de contes d'une grande cruauté : Les Contes des mers du Sud. À Sydney, il est transféré à l'hôpital. Il y est soigné au mercure et à l'arsenic, qui vont détériorer son cerveau et ses nerfs.

La fin

La tombe de Jack London, dans la partie de son ranch devenue le Jack London State Historic Park

De retour en Californie, tout semble s'arranger. Martin Eden lui rapporte beaucoup d'argent, et Jack prétend vouloir s'installer définitivement dans son ranch. Malheureusement, il dilapide son argent dans des opérations financières aléatoires. De plus, il vit dans sa chair le supplice du créateur et sombre lentement dans la dépression.

En 1911, un nouveau traitement contre la syphilis lui fait perdre irrémédiablement sa fragile stabilité psychologique. De plus, il se remet à boire pour tenter d'éradiquer la douleur. Le Cabaret de la dernière chance, rédigé à cette période, est le reflet de cette souffrance tant physique qu'intellectuelle. En 1915, il a remplacé l'alcool par la morphine et l'héroïne.

À 38 ans, Jack se sait mourant. Il part néanmoins au Mexique avec le corps expéditionnaire américain, puis à Hawaï. De retour chez lui, gavé de strychnine, de belladone, d'aconit, de morphine, d'héroïne, de jus de fruits, de thon cru, de canard saignant et de papaye, obèse et fatigué, il s'éteint dans son ranch3 à l'âge de 40 ans, suite à une trop forte injection (peut-être volontaire) de morphine.

Œuvres

Romans et nouvelles

  • Le Fils du loup (1900)
  • En pays lointain (nouvelles) (1901)
  • Les Enfants du froid (nouvelles) (1902)
  • La Croisière du Dazzler (1902)
  • Fille des neiges (1902)
  • L'Appel de la forêt (1903)
  • The Faith of Men (nouvelles) (1904)
  • Le Loup des mers (1904)
  • Le Jeu du ring (1905)
  • Les Pirates de San Francisco (nouvelles) (1905)
  • Moon-Face and other Stories (nouvelles) (1906)
  • Croc-Blanc (1906)
  • Avant Adam (1907)
  • L'Amour de la vie (nouvelles) (1907)
  • Le Talon de fer (1908)
  • Martin Eden (1909)
  • Radieuse Aurore (1910)
  • La Face perdue (nouvelles) (1910)
  • L'Aventureuse (1911)
  • Quand Dieu ricane (nouvelles) (1911)
  • Contes des mers du Sud (nouvelles) (1911)
  • Chunh ah chung (nouvelles) (1912)
  • Belliou la Fumée (nouvelles) (1912)
  • Fils du soleil (nouvelles) (1912)
  • La Brute des cavernes (1913)
  • The Night-Born (nouvelles) (1913)
  • La Vallée de la lune (1913)
  • Le Cabaret de la dernière chance (1913)
  • La Force des forts (nouvelles) (1914) Lisible en ligne sur Wikisource
  • Les Mutinés de enlumineur (1914)
  • La Peste écarlate (1915)
  • Le Vagabond des étoiles (1915)
  • La Petite Dame de la grande maison (1916)
  • Les Tortues de Tasmanie (nouvelles) (1916)
  • Jerry des îles (posthume) (1917)
  • Michaël, Chien de cirque (posthume) (1917)
  • Le Dieu tombé du ciel (nouvelles ; posthume) (1918)
  • Histoire des îles (nouvelles ; posthume) (1919)
  • Dutch Courage (nouvelles ; posthume) (1922)
  • Les Yeux de l'Asie (posthume) (1926)
  • Le Bureau des assassinats (posthume) (1963)

Théâtre

  • Scorn of woman (1906)
  • Theft (1910)
  • Le Planteur de grains (1916)
  • Daughters of the Rich (posthume) (1971)
  • Gold (posthume) (1972)

Essais et reportages

  • Le Peuple de l'abîme (1903)
  • La Guerre des classes (1905)
  • Les Vagabonds du rail (1907)
  • Révolution (1910)
  • La Croisière du Snark (1911)

Correspondance

  • Lettres de Kempton et Wace (1903)
  • Letters from Jack London (postume) (1965)

Voir aussi

Lien externe

Source

  • Gilbert Maurin. Les Grands Écrivains (tome 7). Paris : 1991, France-Loisirs, 151 p. (ISBN 2-7242-5181-4)

Notes et références

  1. Quelque, devant un nombre, est un adverbe qui signifie « environ » : il est invariable. Banque de dépannage linguistique de l'OQLF
  2. « Grand Nord » est une expression canadienne pour parler de l'immense territoire nordique de ce pays.[1] [Page consultée le 22 septembre 2008]
  3. 3,0 et 3,1 (en) Jack London SHP. The State of California. [Page consultée le 22 septembre 2008]
Article mis en lumière la semaine du 22 septembre 2008.
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