Intendant (Ancien Régime)

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Les généralités en France en 1789

L'intendant de justice, police et finances est le personnage central de l'administration royale sous l'Ancien Régime. Il représente le roi dans un vaste territoire la Généralité. Nommés par le roi et révocables à tous moments, ses pouvoirs sont très étendus. Il a en charge tous les aspects de la vie économique, fiscale, intellectuelle, scolaire, sociale, judiciaire, politique et militaire de sa circonscription. En 1789, il y avait 32 intendants en France.

Dès la fin du XVe siècle, lorsque la situation s'en fait sentir, le roi envoie des maîtres des requêtes en « chevauchée" » dans les provinces. Leur mission est temporaire. Ils doivent surveiller les officiers royaux et les gens de guerre. S'il le faut ils prennent les mesures nécessaires.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, ces « commissaires » sont nommés sur un poste fixe. En plus de la surveillance des officiers, ils peuvent remplir leurs fonctions si ceux-ci se montrent défaillants. Ils ont alors le titre d'« intendant de justice, police et finances, commissaires départis par le roi ». Leurs attributions étaient très étendues. Aujourd'hui, l'intendant serait tout à la fois, préfet, juge de première instance et même juge de Cour d'appel. Il serait aussi contrôleur et percepteur des contributions directes, administrateur des droits domaniaux de l'État, ingénieur des ponts et chaussées, président de chambre de commerce et de chambre d'industrie. Il serait de plus organisateur du recrutement militaire, commandant de la gendarmerie, recteur d'université et inspecteur d'académie, sans compter animateur de la vie culturelle et surveillant des cultes. Même si le domaine d'intervention de l'État était alors plus réduit qu'aujourd'hui, le travail était considérable. Pour y faire face l'intendant disposait d'un personnel administratif (en nombre très réduit) et d'adjoints qu'il nommait, les subdélégués.

Le roi recrutait ses intendants surtout parmi les maîtres de requêtes et conseillers du Conseil d'État, la plupart issus de la bourgeoisie mais qui étaient alors anoblis. Restant longtemps en fonction au même endroit, dévoués au service du roi et très compétents, les intendants accomplirent une œuvre importante (ainsi Turgot à Limoges ou Tourny à Bordeaux...). La plupart des ministres des finances de Louis XV et de Louis XVI furent intendants au début de leur carrière.

Les intendants étaient détestés par la noblesse d'épée et de info|robe|Le personnel judiciaire, alors propriétaire de son emploi. Le plus souvent des nobles) dont ils surveillaient et limitaient l'action. Comme percepteur de l'impôt les intendants étaient aussi détestés par le tiers état. Les cahiers de doléances de 1789 demandèrent leur suppression.

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