Histoire de Lyon

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L'histoire de Lyon étudie le passé de la ville de Lyon, depuis ses origines préhistoriques jusqu'à nos jours.

La présence humaine remonte à 12 000 ans, mais la ville elle-même est fondée en 43 av. J-C, sous le nom de Lugdunum, et est capitale des Gaules.

Aujourd'hui, Lyon est devenue une grande métropole européenne.

Lyon avant Lugdunum[modifier | modifier le wikicode]

La présence humaine à Lyon date d'il y a 12 000 ans. De nombreuses traces ont été retrouvées :

  • au pied du plateau de la Duchère, de nombreux silex taillés pendant l’Épipaléolithique (entre 10 000 à 8 000 av. J-C) et le Mésolithique (8 000 à 6 000 av. J-C) ont été trouvés. On a également découvert des outils datant du Néolithique, ainsi que des groupes de petites maisons de l’Âge du bronze (2 000, puis 1 300 av. J-C) ;
  • à Gorge-de-Loup, des traces remontent du Néolithique à la fin de l’Âge du fer. Des habitats à structure romaine contenant des meubles gaulois sont datés de La Tène finale (120 à 70 av. J-C) ;
  • au pied de la Croix-Rousse, sur la rive de la Saône, se trouve un village gaulois appelé Condate (« confluent »).

Lugdunum[modifier | modifier le wikicode]

La fondation d'une capitale[modifier | modifier le wikicode]

Statue de Plancus de 1580

Entre 46 et 44 av. J-C, les Romains fondent une colonie de droit latin à Vienne, sur les rives du Rhône. Mais suite à l'assassinat de Jules César, les Gaulois de la tribu des Allobroges se révoltent et chassent les colons (qui sont des vétérans, c'est-à-dire des soldats romains à la retraite). Ceux-ci se réfugient au confluent du Rhône et de la Saône.

Lucius Munatius Plancus, ancien lieutenant de César et proconsul de la Gaule chevelue, obtient du sénat romain l'autorisation de fonder une nouvelle colonie de droit romain, sur la colline qui domine le confluent de la Saône et du Rhône. La nouvelle colonie, fondée en 43 av. J-C, prend le nom de « Colonia Copia Felix Munatia Lugudununensium », abrégé en Lugdunum. La ville compte rapidement plusieurs milliers d’habitants.

Lugdunum se développe rapidement et, en 27 av. J-C, elle devient capitale de la Gaule lyonnaise et capitale fédérale des trois provinces gauloises fondées par Auguste. C'est donc une ville d'une grande importance politique et économique. Sa situation au confluent de la Saône et du Rhône en fait un grand port fluvial.

Origine du nom de la ville[modifier | modifier le wikicode]

On ne sait pas encore exactement d'où vient le nom Lugdunum. Pour les historiens, il y a trois origines possibles :

  • Lug (héros celte) - Dunum (colline) : la « colline de Lug » ;
  • Lougou (« corbeaux ») - Dunum : la « colline des corbeaux » ;
  • Lux (« lumière ») - Dunum : la « colline lumineuse », Fourvière étant exposée au soleil levant.

La capitale des Gaules[modifier | modifier le wikicode]

Maquette de Lugdunum, musée gallo-romain de Fourvière

Auguste séjourne à Lugdunum à plusieurs reprises et y fonde en -15 un atelier monétaire impérial pour financer les campagnes de Germanie.

En 48, l'empereur Claude (né à Lyon) demande au sénat de permettre aux Gaulois de devenir sénateurs. Le texte de son discours a été retrouvé à Lyon, gravé sur une plaque de bronze, appelée Table claudienne.

La ville se développe peu-à-peu le long de la Saône, pendant le Ie siècle, ainsi que dans la Presqu'île, qui devient un grand centre de commerce, appelé Canabae (« entrepôts », en latin).

Lugdunum possède alors tous les équipements des grandes villes romaines : forum, théâtre, odéon, amphithéâtre, thermes, grands temples. De plus, elle est approvisionnée en eau par quatre aqueducs : l'aqueduc des Monts-d'Or (26 km), l'aqueduc d'Yzeron (30 km), l'aqueduc de la Brévenne (66 km) et l'aqueduc du Gier (75 km).

L'artisanat et le commerce se développent dès le règne d'Auguste, et représente rapidement la majorité du commerce en Gaule. Des marchands du monde entier s'y retrouvent.

Lors de l’incendie de Rome, les habitants de Lugdunum offrent quatre millions de sesterces à Néron pour reconstruire la ville. Peu après, Lugdunum brûle à son tour, et Néron envoie à son tour la même somme pour reconstruire la ville.

Le sanctuaire des Trois Gaules[modifier | modifier le wikicode]

Vestiges de l'amphithéâtre des Trois Gaules

Le 1er août -12, Drusus (beau fils d’Auguste et père de Claude) consacre un autel à Auguste au confluent (à l’époque sur les pentes de la Croix-Rousse), en présence des notables gaulois.

Ce sanctuaire des Trois Gaules, ou sanctuaire du Confluent, comporte trois monuments :

  • un autel où sont gravés le nom des 60 peuples gaulois ;
  • un amphithéâtre dont il reste des vestiges ;
  • un temple (dont on n’a pas retrouvé de trace).

Chaque 1er août, pendant trois siècles, les délégués des provinces des Trois Gaules y célèbrent le culte impérial. Ces délégués ont aussi un certain rôle politique.

Les voies romaines[modifier | modifier le wikicode]

Les voies romaines reprennent à peu près le tracé d’anciennes voies gauloises, elles-mêmes suivant d'anciens chemins préhistoriques.

Agrippa créa quatre voies :

  • la voie de Narbonnaise traverse le Rhône à Vienne et part en direction de l’Italie ;
  • la voie du Rhin va vers la Germanie ;
  • la voie de l’Océan monte vers la Manche ;
  • la voie d’Aquitaine part vers l'ouest.

Quelques temps après, on arrive à traverser le Rhône. On crée donc trois nouvelles voies :

  • la voie d’Italie qui n’a plus besoin de passer par Vienne ;
  • la voie de Vienne ;
  • une voie qui va vers Genève.

Les martyrs de 177[modifier | modifier le wikicode]

Mosaïque en hommage aux martyres, basilique d'Ainay

Au printemps 177, 47 chrétiens de Lyon et de Vienne sont martyrisés à Lugdunum, dans l'amphithéâtre des Trois-Gaules. Ce sont les premiers martyrs chrétiens de Gaule. Parmi eux, les plus connus sont le premier évêque de Lyon, Pothin, qui meurt en prison à plus de 80 ans, et la jeune esclave Blandine.

Les chrétiens sont jetés dans l'arène où ils sont tués par des taureaux. D'après la tradition, elle n'aurait pas été touchée par les bêtes, et c'est le bourreau qui se charge de la tuer.

Six jours après, les cendres des martyrs sont jetées dans le Rhône où elles auraient été récupérées miraculeusement et déposées à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Nizier.

La bataille de Lyon et la fin de Lugdunum[modifier | modifier le wikicode]

À la mort de Commode, en 192, plusieurs prétendants se disputent le trône impérial. En 197, il ne reste que Septime Sévère et Clodius Albinus. Ce dernier s'installe à Lugdunum, qui lui apporte son soutien.

Le 19 février 197 a lieu la bataille de Lugdunum entre Septime Sévère et Clodius Albinus. Sévère remporte la victoire et Albinus se suicide. Le nouvel empereur ordonne à ses soldats de piller et incendier la ville, en représailles. De plus, il supprime de nombreux avantages à la ville.

En 281, tout recommence. Les Lyonnais soutiennent Proculus contre l'empereur Probus. En 293, Lugdunum n'est plus capitale des Gaules, remplacée par Trèves.

En 458, la ville refuse de reconnaître l'empereur Majorien, ce qui lui vaudra une nouvelle fois d'être pillée.

En 461 ou en 470, les Burgondes s'emparent de Lugdunum, c'est la fin de l'Antiquité romaine à Lyon.

De Lugdunum à Lyon[modifier | modifier le wikicode]

Au fil des siècles, le nom de la ville va se simplifier. De Lugdunum, il devient peu à peu Lugdon, puis Luon et pour finir, Lyon.

Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

À la chute de l'Empire romain, l'Église prend en main l'organisation de l'administration. Les évêques gouvernent dans leur diocèse, et se regroupent sous l'autorité d'un évêque métropolitain, tel celui de Lyon. Celui-ci s'installe dans l'actuel quartier de Saint-Jean au IVe siècle, suivi par la population. Fourvière est abandonnée.

Sur les rives de la Saône est construit un groupe épiscopal composé de l'église Saint-Jean-Baptiste, l'église Sainte-Croix et le baptistère Saint-Étienne. Au début du Ve siècle est fondé le monastère de l'Île Barbe, futur propriétaire de bien des terres de la région.

Capitale burgonde et cité franque[modifier | modifier le wikicode]

Rattachée au royaume burgonde, Lyon en devient l'une des capitales. Cette position permet à l'évêque d'augmenter son influence sur les diocèses voisins. Mais en 534, le mérovingien Childebert Ier conquière la région, et les différents partages du royaume franc affaiblissent Lyon, qui passe régulièrement d'un roi à un autre. Finalement, Lyon se retrouve gouvernée par un simple comte.

Peu à peu, l'influence de l'ancienne capitale des Gaules décline. Elle subit dans le même temps des pestes, des inondations et de réguliers pillages.

La (fragile) Renaissance carolingienne[modifier | modifier le wikicode]

En 798, Charlemagne désigne son ami Leidrade pour être évêque de Lyon. Celui-ci va restaurer les églises, créer des écoles, et obtenir de Charlemagne les pleins pouvoir sur la ville. À sa mort en 816, il est remplacé par Agobard, qui va devenir le premier archevêque, et qui va relancer l'économie lyonnaise.

Mais en 843, tout est à refaire. Le traité de Verdun divise le pays en trois : la Francie occidentale (qui donnera la France), la Francie orientale (qui donnera longtemps après l'Allemagne) et la Francie médiane (entre les deux). Lyon se retrouve en Francie médiane (aussi appelée Lotharingie, car elle appartient au roi Lothaire Ier). Puis vient la succession des royaumes :

Tous ces changements affaiblissent encore la ville, même si l'archevêque de Lyon devient Primat des Gaules en 1079.


Liens[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Sources et notes[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Article Lyon, sur Vikidia. Page consultée le 21 février 2015 ;
  • Bruno Benoît et Roland Saussac, Histoire de Lyon des origines à nos jours, Éditions des Traboules 2008 (ISBN 978-2-915681-62-8) ;
  • André Pelletier, Histoire de Lyon. De la capitale des Gaules à la métropole européenne, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire 2007 (ISBN 978-2-84147-188-1) ;
  • Encyclopédies du voyage, Lyon-Rhône, Gallimard Loisirs 2012 (ISBN 978-2-74-243120-5) ;
  • Bruno Benoît, Le Roman de Lyon : Repères, Territoires, Identités, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire 2013 (ISBN 978-2-84147-314-4).

Notes[modifier | modifier le wikicode]


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