Guise

Guise

Le pavillon central du familistère.

Administration
Pays	France
Région	Hauts-de-France
Département	Aisne
Arrondissement	Vervins
Intercommunalité	Communauté de communes Thiérache Sambre et Oise (siège)
Maire	Hugues Cochet (2020-2026)
Code postal	02120
Démographie
Gentilé	Guisard(e)s
Population municipale	4 731 hab. (2018)
Densité	293 hab./km²
Géographie
Coordonnées	49° 54′ 03″ Nord 3° 37′ 42″ Est Cartes, vues aériennes et satellitaires
Altitude	Min. 91 m Max. 157 m
Superficie	16,13 km²
Liens
Site web	ville-guise.fr

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Guise est une commune française de près de 5 000 habitants, située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.

Patrimoine[modifier | modifier le wikicode]

Le château[modifier | modifier le wikicode]

Au XVI^e siècle, les ducs de Guise feront du château fort d'architecture médiévale déjà monumental une imposante forteresse. Au cœur des guerres européennes pendant toute l'histoire, il sera remanié par l'architecte militaire de Louis XIV, Vauban. La place forte s'étend alors sur 17 hectares, circonscrits par plus d'1,5 km de remparts, eux-mêmes précédés de 4 hectares de douves.

Le site a beaucoup souffert de déprédations pendant les bombardements de la Première Guerre mondiale. Néanmoins, il en reste quelques vestiges qui seront restaurés et ouverts au public.

Donjon du château, vue extérieure
Souterrains du château
Donjon et bâtiment des prisonniers d'État, vue extérieure

Le familistère[modifier | modifier le wikicode]

La familistère de Guise est un complexe de logements ouvriers, construit entre 1858-1883 par l'industriel Jean-Baptiste André Godin. Ce jeune homme débrouillard crée seul, à 17 ans, un modèle de poêles en fonte très performant qui remporte un succès retentissant. Afin de commercialiser son produit, il ouvre en 1846 une grande usine à Guise, qui l'enrichit rapidement.

Jean-Baptiste André Godin a lui-même été ouvrier et se souvient des pénibles heures de travail de son père serrurier. Alors qu'il se trouve en pleine aire industrielle capitaliste, il prend le parti d'une redistribution des richesses vers les ouvriers. De cette volonté, naît le familistère : une grande maison pour ses ouvriers, comprenant magasins d'alimentation, bains, piscine, crèches, écoles, bibliothèque et théâtre.

Alors que partout en France naissent des cités ouvrières composées de petites maisons indépendantes, André Godin souhaite construire un immeuble où tous les appartements sont en contact pour favoriser les relations sociales. Organisé autour d'un patio central, le bâtiment est divisé en plusieurs étages, eux-mêmes précédés d'un balcon. Ce véritable « palace social » offre l'exemple d'une cité idéale menée à son terme. Il était conçu pour loger les ouvriers travaillant pour Godin, dans les meilleures conditions possibles. L'ensemble abrite jusqu'à 1500 habitants au total répartis dans 495 appartements.

La surface totale du familistère est de 30 000 mètres carrés¹. 10 millions de briques ont été nécessaires à la construction¹. Les briques sont des éléments bon marché, faciles à fabriquer et fréquents dans le Nord de la France : elles peuvent être empilées, disposées en motifs variés, et être utilisées pour créer des formes et des structures complexes. Elles sont légères mais aussi résistantes, notamment au feu, et ont des couleurs variées. Elles peuvent être coupées et taillées selon les besoins, ce qui permet une plus grande flexibilité dans la conception. Un effort esthétique a été entrepris : symétrie, motifs variés donnés par les briques rouges-orangées, bandeaux horizontaux donnent à l'ensemble une belle unité. L'ensemble est édifié sur un axe est-ouest, dans l’espace compris entre l’Oise et le canal des Usines.

Les logements des ouvriers occupent trois unités d'habitation : un pavillon central flanqué de deux autres pavillons plus petits, correspondant à deux ailes. Les modèles de Godin étaient le château de Versailles ainsi que l'hôtel du Louvre à Paris, bâti autour d'une cour surmontée d'une verrière. Les trois bâtiments d'habitations ont un plan rectangulaire et sont reliés entre eux par un coin : ainsi, les façades sont ouvertes sur l'extérieur. L'aile gauche, la plus ancienne, abritait l'appartement de la famille Godin. Les trois unités d'habitation sont couvertes d'un toit à double pente en tuiles.

Le pavillon central est la plus grande unité d'habitation avec plus de 100 appartements. Il est aménagé en retrait des ailes gauche et droite afin de dégager une grande place au centre de la composition. Les façades du pavillon central possèdent un décor soigné de frontons et de pignons à redents. Sur la place, le pavillon central est surmonté d'un belvédère et d'une horloge. Il est rythmé par des pilastres en briques. En sous-sol se trouvent des caves voutées, mises à disposition des habitants.

Les appartements sont disposés sur quatre niveaux, autour d'une cour intérieure. Des coursives invitent les habitants à se rencontrer et à circuler facilement. La hauteur du garde-corps (1 mètre) et le faible écartement de ses barreaux en fonte limitent les risques d’accident. Au rez-de-chaussée, se trouvaient une pharmacie, une épicerie et une mercerie. La cour centrale était mise à la disposition des enfants pour jouer et des habitants pour les fêtes. D'une surface de 900 mètres carrés, elle est couverte d’une verrière à charpente de bois pour faire entrer la lumière naturelle. Cette verrière mesure 40 mètres sur 20 et protège les habitants contre les intempéries. Des escaliers en demi-cercle aux coins permettent de monter aux appartements. Les murs de briques sont enduits de plâtre et peints dans une teinte ocre jaune, qui renvoie la lumière apportée par la verrière. Tout en haut, une frise décore l'ensemble.

Les appartements ont au moins deux pièces, voire plus en fonction du nombre de membres de la famille. Ils sont traversants, hauts de plafond (3 mètres) et donc très lumineux. L'air y circule facilement. Sur chaque palier, il y avait des toilettes communes, un vide-ordure et l'eau courante.