Guillaume de La Marck

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Assassinat du prince-évêque de Liège Louis de Bourbon par Guillaume de La Marck, surnommé le Sanglier des Ardennes, par Eugène Delacroix

Guillaume de La Marck (date de naissance inconnue, mort en 1485), surnommé « le Sanglier des Ardennes » était un guerrier et seigneur de Liège (aujourd'hui, en Belgique, mais, à l'époque, en Principauté de Liège, un des états du Saint Empire romain germanique). Chassé de Liège, il s'allia au roi de France pour en renverser le prince-évêque.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Les guerres liégeoises[modifier | modifier le wikicode]

Durant la première moitié du XVe siècle, le Duc de Bourgogne, Philippe le Bon, devient également souverain d'une grande partie des actuels Belgique, Pays-Bas (dont l'Artois, les Flandres, le Namurois, la Zélande et la Hollande), créant ainsi les Pays-Bas bourguignons. La principauté de Liège devient ainsi un territoire stratégique, entre la Bourgogne et les Pays-Bas, qui coupe en quelque sorte la Bourgogne en deux, et c'est pourquoi Philippe le Bon fait pression sur le Pape, Callixte III, pour faire nommer son neveu, Louis de Bourbon, comme prince-évêque de Liège, afin d'en garantir le contrôle. Cet épisode déclenche une série de troubles à Liège, qui vont aboutir aux guerres liégeoises, dans les années 1460, durant lesquelles les liégeois, menés par Raes van Heers, se soulèvent contre leur prince. Ils sont soutenus par le roi de France, Louis XI, qui leur promet des renforts. Cependant, les renforts promis n'arriveront pas, et Louis de Bourbon, chassé de Liège, est soutenu par l'armée bourguignonne, commandée par Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon (et donc cousin de Louis de Bourbon), qui remporte plusieurs victoires, en 1465 et 1467.

En 1468, Charles le Téméraire, le nouveau Duc de Bourgogne, qui succède à son père décédé, invite Louis XI à des négociations à Péronne, lorsqu'il apprend que les liégeois, conseillés par les français, se sont de nouveau soulevés contre le prince-évêque. Furieux, il fait fermer les portes de la ville, et Louis XI, fait ainsi prisonnier, et craignant pour sa vie, accepte de signer un traité de paix, et d'accompagner Charles dans une expédition punitive contre Liège. C'est là qu'une troupe de [[600 franchimontois]] tente d'attaquer, de nuit, le campement de Louis de Bourbon et de Charles le Téméraire, mais est finalement battue, et Louis de Bourbon est replacé de nouveau à la tête de Liège.

Guillaume de La Marck[modifier | modifier le wikicode]

Guillaume, fils de Jean de La Marck, seigneur d'Arenberg et de Sedan, est un guerrier reconnu. Louis de Bourbon fait appel à lui pour renforcer son autorité, et lui en 1477 confie la forteresse de Franchimont, à Theux, près de Liège, une forteresse réputée imprenable, et où siège une garnison. Cependant, bravant l'interdit du prince, Guillaume entreprend de fortifier le château afin de renforcer sa puissance militaire, et Louis de Bourbon, craignant un nouveau soulèvement, le fait bannir de Liège.

Guillaume de La Marck se réfugie alors en France, auprès de Louis XI, et lui promet, s'il lui confie des troupes, de reprendre Liège et d'assurer le libre passage aux français. Le roi accepte, et il revient donc à Liège à la tête d'une armée, reconnaissable à son uniforme rouge, orné d'une tête de sanglier noire sur la manche, emblème de Guillaume de La Marck. Soutenu par la France, il se rend rapidement maître de tout le territoire. En 1482, il prend Liège, et fait assassiner Louis de Bourbon.

En parallèle, suite à la mort, en 1477, de Charles le Téméraire, à la bataille de Nancy, c'est sa fille unique, Marie de Bourgogne, qui lui succède. Jeune et inexpérimentée, elle perd peu à peu le contrôle des différents territoires des Pays-Bas bourguignons, tandis que Louis XI n'attend que cette opportunité pour attaquer la Bourgogne. Afin de se protéger, elle épouse Maximilien Ier de Habsbourg, archiduc d'Autriche, fils de l'empereur Frédéric III, et futur empereur du Saint-Empire. C'est alors la guerre, pour le contrôle des Pays-Bas, entre le Saint-Empire et la France.

Après avoir pris Liège, Guillaume de La Marck continue de soutenir Louis XI contre Maximilien Ier. Il se fait alors nommer mambour de Liège, et, pour assoir son autorité, fait élire en 1483 son fils, Jean de La Marck, évêque, alors qu'un autre postulant, Jean de Hornes, recevait plus de voix. Jean de Hornes est confirmé en tant qu'évêque par l'empereur Frédéric III, et par le Pape Sixte IV, son allié1. En 1484, Guillaume de La Marck accepte de reconnaître Jean de Hornes comme l'évêque légitime de Liège. Mais l'année suivante, en 1485, il tombe dans une embuscade, est arrêté, et conduit à Maastricht, où il est exécuté.

Après sa mort, ses frères, Évrard IV de La Marck et Robert Ier de La Marck, continuèrent à s'opposer à Jean de Hornes et à Maximilien Ier, jusqu'à ce qu'en 1492, Jean de Hornes reconnaisse ses torts et demande publiquement pardon pour la mort de Guillaume ; cette même année, la France et le Saint-Empire conclurent un accord pour respecter la neutralité de la ville de Liège.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Sixte IV a notamment été le parrain d'un enfant de Maximilien Ier et de Marie de Bourgogne, prénommé François, qui n'a pas survécu
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