Guerre des Cristeros

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Un des drapeaux des Cristeros.

La guerre des Cristeros est une guerre civile qui a eu lieu au Mexique entre 1926 et 1929. Elle a mis aux prises les forces gouvernementales anti-catholiques et une partie de la population paysanne et du clergé du pays. Elle aurait fait environ 90 000 morts (60 000 chez les fédéraux et 30 000 chez les cristeros).

Le nom Cristeros est un surnom donné aux révoltés, qui reprend leur cri de ralliement : « Viva Cristo Rey! » (vive le Christ roi !).

Causes de la guerre[modifier | modifier le wikicode]

Plutarco Calles.

La première cause de la guerre fut la Constitution mexicaine de 1917. Celle-ci était anticatholique.

  • L’article 3 interdit aux prêtres d’enseigner,
  • L'article 5 interdit les ordres monastiques (moines et nonnes sont expulsés),
  • L’article 24 interdit la célébration du culte catholique hors des églises,
  • L’article 27 restreint les terres de l’Église
  • L’article 130 interdit aux curés de porter l’habit religieux, de voter et de critiquer les décisions du gouvernement ou de la presse.

De plus, de nombreux lieux sont rebaptisés si leur noms sont jugés trop chrétiens. Cependant, bien que ses lois entraînent de vives protestations du clergé, le président Venustiano Carranza puis le président Álvaro Obregón (1919-1924) sont déistes et respectent les croyances religieuses : les sanctions contre les catholiques qui violent les lois sont donc mollement appliqués.

La deuxième cause fut l’arrivée de Plutarco Calles au pouvoir en 1924. Celui-ci, anticlérical, pensait que le Mexique devait être athée et que la religion n’était qu’une erreur du passé. Pour mieux lutter contre l’Église, il décida de la nationaliser, notamment en expulsant les curés d’origine étrangère.

La résistance pacifiste[modifier | modifier le wikicode]

Boycott contre la loi Calles.

Face à ses mesures, les catholiques s’organisent en ligues. Le 11 juillet 1926, la quasi-totalité des catholiques romains signent une pétition contre Calles, mais celle-ci est ignorée par le gouvernement. Alors, les catholiques utilisent la méthode du boycott : ils cessent d’aller au cinéma et au théâtre, ils n’utilisent plus les transports, consomment moins et multiplient les grèves. Mais le gouvernement envoie la police et l’armée briser les grèves par la force. Quand le pape Pie XI appela les catholiques romains du monde entier à protester contre Calles, le dictateur réagit en faisant fermer des églises et en arrêtant ceux qui s’y rendaient.

La manifestation pacifiste prend fin le 3 août 1926, date à laquelle 400 catholiques armés s’enferment dans l’église de Guadalajara et échangent des coups de feux avec la police, ne se rendant que lorsqu'ils sont à court de munitions. Le lendemain, en représailles, Calles envoie dans la ville de Sahuayo 240 soldats prendre d’assaut l’église en pleine messe et leur ordonnent d’abattre le curé et le vicaire. Le 14 août, l’armée fait assassiner le père Luis Sainz, chef spirituel de l’Association des jeunesses catholiques. Horrifiés de ces meurtres, de nombreux catholiques prennent alors les armes contre la dictature de Calles.

La guerre[modifier | modifier le wikicode]

Des Cristeros en 1928.

Au début, le gouvernement de Calles ne prend pas les Cristeros au sérieux. Avant de partir en guerre contre eux, le généralissime Ferreira disait à ses soldats : « Nous ne partons pas en guerre, nous allons à la chasse ». Les évêques qui soutinrent la rébellion furent une minorité : une grande majorité d’ecclésiastiques furent contre, par peur de voir le Mexique sombrer dans une marre de sang. Le pape Pie XI, de son côté, tenta d’envoyer des ambassadeurs négocier au nom des catholiques, mais ses ambassadeurs étaient tout le temps chassés. Plus tard, le pape Jean-Paul II béatifiera ou canonisera 34 martyrs de cette guerre, comme José Sanchez de le Rio, qui, à quatorze ans, fut torturé par l’armée pour avoir été Cristero puis exécuté car il refusait de renier la religion.

Le 23 février 1927 les Cristeros remportent une grande victoire sur l’armée, qui réplique en menant la politique de la terre brûlée. Mais les rebelles continuent de se battre et créent même une branche de femmes qui s’occupent du ravitaillement et de l’espionnage.

En juillet 1928, Emilio Portes Gil est élu président. Plus tolérant que son prédécesseur et désireux de mettre fin à la guerre, il entame des négociations avec l’Église catholique. La liberté de culte est totalement rétablie, les prêtres ont à nouveau les droits civiques et l’Etat mexicain s’engage à ne plus persécuter les catholiques romains. Satisfaits, de nombreux Cristeros baissent les armes. Mais quelques fanatiques continuèrent la guerre pour faire du Mexique un Etat dominé par un catholicisme fondamentaliste. Ils furent tous excommuniés.

La guerre aurait fait près de 100 000 morts et le clergé mexicain mit de nombreuses années à se reconstituer.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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