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Gravure

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Techniques de gravures

Graver consiste à dessiner sur un objet en creusant, ou en incisant sa surface.

La gravure est une technique qui permet de reproduire un dessin en plusieurs exemplaires, en creusant un support et en se servant de ce support en relief pour {{"|décalquer» le dessin. On appelle une estampe mais aussi couramment gravure le dessin qui a été imprimé de cette façon.

Les techniques de la gravure[modifier | modifier le wikicode]

La gravure sur bois de fil[modifier | modifier le wikicode]

Le premier support utilisé a été le bois, au Moyen Âge, et il a été utilisé pendant très longtemps. Le graveur prend une planche de bois, y trace son dessin au crayon, au pinceau, ou l'outil qui lui convient le mieux.

Ensuite, il prend des outils spéciaux, le plus simple est un canif ou un petit couteau avec une lame très affûtée. Il faut creuser le bois et enlever tout ce qui n'est pas le dessin, c'est-à-dire tout ce qui devra apparaître en blanc. On appelle cela la taille d'épargne : on ne touche pas, donc on épargne le dessin. Certains outils, comme les gouges, servent à enlever des morceaux de bois plus larges. Ce n'est pas toujours facile, car on est parfois gêné par le fil du bois, les fibres qu'il est plus difficile de couper dans un sens que dans l'autre.

Quand la gravure est terminée, on passe sur la planche un rouleau de caoutchouc qu'on a d'abord passé sur de l'encre (c'est une encre épaisse, et pas celle qu'on met par exemple dans les stylos). Cette encre est donc à la surface du bois, et pas dans les creux. On pose sur la planche une feuille de papier, et on la frotte bien pour que l'encre se reporte du bois sur le papier. Cette opération s'appelle l’estampage : c'est pourquoi on appelle aussi les gravures des estampes. On retire la feuille : le dessin est sur le papier. On peut recommencer, et faire autant de gravures qu'on veut.

Comme l'estampage n'est pas très facile, on a vite trouvé une meilleure solution, en mettant le bois et la feuille de papier sous une presse : on fait donc de l'impression. Si le graveur n'est pas tout à fait satisfait, il peut encore retravailler sa gravure, mais il ne peut pas rajouter du bois là où il en a trop enlevé ! On peut aussi mettre la couleur d'encre qu'on veut. Si on veut une gravure en plusieurs couleurs, c'est plus difficile : il faut dessiner, puis graver la deuxième couleur sur une nouvelle planche, puis imprimer la même feuille avec chaque couleur, en faisant attention de bien aligner (on dit repérer) les couleurs.

La gravure sur cuivre[modifier | modifier le wikicode]

Une plaque de cuivre utilisée pour la gravure

Le burin

À la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, on invente une nouvelle technique. On ne se sert plus du bois, mais de plaques de cuivre. Et le principe change aussi : cette fois, ce n'est plus la taille d'épargne, mais la gravure en creux. Maintenant, on creuse dans le métal ce qui sera un trait du dessin. On n'utilise plus le couteau, mais le burin : c'est une tige de métal sur un manche en bois, qu'on tient dans le creux de la main, et qui creuse un sillon en enlevant un fin copeau de cuivre. On peut faire des traits extrêmement fins, ce qui n'était pas possible avec le bois. Pour imprimer, on passe de l'encre sur la plaque, mais cette fois on la fait bien pénétrer dans les creux. Ensuite, on essuie la plaque, de façon à ce qu'il n'y ait plus d'encre sur le dessus de la plaque, mais seulement dans les creux, c'est-à-dire les traits du dessin. On met la feuille de papier sur la plaque, et le tout sous la presse. Le papier pressé va chercher l'encre au fond des creux, les traits du dessin s'impriment.

L'eau-forte

Plus tard, on perfectionne encore la technique. Graver au burin, c'est difficile. On trouve une méthode plus facile : la plaque de cuivre est recouverte d'un vernis fin. On dessine en grattant simplement le vernis, puis on trempe la plaque dans de l'acide (qu'on appelait alors l’eau-forte). L'acide est arrêté par le vernis, mais il attaque le cuivre partout où le vernis a été gratté, et il creuse le métal. Cela fait, il n'y a plus qu'à enlever le vernis en le faisant fondre, et on a une plaque gravée qu'on imprime comme avant. Cette technique s'appelle toujours l'eau-forte. Encore plus tard, on découvre de nouvelles possibilités.

La lithographie[modifier | modifier le wikicode]

À la fin du XVIIIe siècle, en Allemagne, Aloys Senefelder découvre un nouveau procédé. Cette fois, on n'utilise ni le bois, ni le métal, mais la pierre. Il s'agit de pierre calcaire, au grain très fin, qu'on lisse soigneusement pour avoir une surface bien plate. On ne creuse plus, on se contente de dessiner avec des crayons gras et des encres également grasses, sans trop se préoccuper de la technique : on n'a pas besoin d'apprendre la gravure si on sait dessiner. La lithographie n'est ni en relief, ni en creux, mais un procédé à plat. Ensuite, on mouille la pierre avec un rouleau, puis on passe un rouleau encreur, lui aussi passé dans l'encre grasse. Que se passe-t-il ? L'encre grasse n'aime pas l'eau : la pierre est mouillée, mais l'eau n'est pas restée là où l'on a dessiné. Quand on passe le rouleau encreur, c'est le contraire : l'encre se pose sur le dessin, et pas sur les endroits qui restent en blanc, puisque ceux-là sont mouillés. Donc on met la feuille de papier sur la pierre, et on passe sous la presse pour imprimer. Beaucoup d'artistes ont fait de la lithographie au XIXe siècle.

La gravure sur bois de bout[modifier | modifier le wikicode]

La chute de Lucifer, une illustration de Gustave Doré, gravée sur bois debout par Héliodore Pisan.

Au XIXe siècle aussi, on redécouvre un nouveau moyen de faire de la gravure sur bois. Cette fois on ne prend pas de simples planches, mais des morceaux de bois de bout (ou bois debout). ce sont des bois très durs, que l'on coupe en travers du fil du bois, c'est-à-dire des longues fibres qu'il y a dans les planches. Pris dans ce sens, on peut graver ce bois beaucoup plus facilement. On ne se sert plus du canif, mais du burin, comme pour le cuivre, et on peut obtenir des dessins extrêmement fins. L'avantage par rapport au cuivre, c'est que c'est toujours une gravure en relief, qu'on peut imprimer en même temps que le texte pour les livres et le journaux. Ce sont les gravures que l'on trouve dans tous les livres de cette époque, comme les romans de Jules Verne. C'est une technique très difficile, aussi ce ne sont pas les mêmes qui font les illustrations et qui les gravent. Gustave Doré, qui est le plus célèbre illustrateur du XIXe siècle, n'a pas gravé lui-même ses dessins.

Aujourd'hui, on n'a plus besoin de gravures pour faire des images ou des illustrations de livres. On continue à faire des gravures, en utilisant toutes les techniques, uniquement pour le plaisir ou pour réaliser des œuvres d'art. En général les gravures sont imprimées à un petit nombre d'exemplaires, entre 50 et 250, par exemple, elles sont numérotées et signées par l'artiste pour être vendues. Les planches de bois, les plaques de cuivre sont détruites ou rayées, les pierres de lithographie sont effacées pour resservir. Donc les acheteurs savent qu'ils possèdent une œuvre assez rare, ce qui lui donne parfois de la valeur !

Faire de la gravure soi-même[modifier | modifier le wikicode]

La patatogravure[modifier | modifier le wikicode]

C'est un moyen simple de faire de la gravure. Il suffit de couper bien droit une pomme de terre, d'y tracer un dessin simple, et de découper la pomme de terre autour du dessin. On applique ensuite de l'encre ou de la peinture, et en se servant de la pomme de terre comme d'un tampon, on peut imprimer l'empreinte comme on veut.

La linogravure[modifier | modifier le wikicode]

La linogravure est utilisée par de grands artistes. Elle ressemble à la gravure sur bois, mais elle est plus facile. On utilise des morceaux de linoléum, un matériau qui servait autrefois à recouvrir les sols. On le grave avec des petites gouges fines.

Estampe et pédagogie[modifier | modifier le wikicode]

L'usage pédagogique des images dans l'apprentissage de la lecture a été mis en évidence par Comenius et Roger de Piles à la fin du XVIIème siècle1. Partant du constat que le désir de s'instruire est entravé par la peine d'apprendre et la facilité d'oublier, De Piles fait la promotion des estampes, de leur qualité et de leur diversité : Chaque particulier peut choisir des sujets qui puissent ou rafraichir sa mémoire, ou fortifier ses connaissances. Il dresse une véritable liste de tous les avantages qu'elles offrent :

  • divertir par l'imitation en nous représentant par leur peinture les choses visibles ;
  • instruire d'une manière plus forte et plus prompte que par la parole ;
  • abréger le temps que l'on emploierait à relire les choses oubliées ;
  • représenter les choses absentes comme si elles étaient devant nos yeux ;
  • donner les moyens de comparer facilement car elles occupent peu de lieux (contrairement aux musées) ;
  • former le goût aux bonnes choses et aux beaux-arts : En fait d'Arts, les estampes sont les lumières du discours et les véritables moyens par où les auteurs se communiquent.

Références[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 12 juillet 2010.
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