Grande Jacquerie

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Massacre des Jacques à Meaux, en 1358.

La Jacquerie ou Grande Jacquerie est une révolte paysanne survenue en Picardie, en Champagne et en Île-de-France, à partir de mai 1358. Elle a surtout un caractère anti-nobiliaire. Elle sera réprimée par la noblesse française avec une très grande sévérité.

Le nom de cette révolte vient du nom Jacques Bonhomme qui à l'époque était donné aux paysans, du fait qu'ils portaient une veste courte appelée la jacque. Le mot jacquerie servira par la suite à nommer les nombreuses révoltes paysannes.

Les causes de la Jacquerie[modifier | modifier le wikicode]

Les causes de la Jacquerie sont multiples. Le monde rural connait alors une grande misère, des campagnes sont dévastées de par les affrontements passés entre diverses armées françaises et anglaises, pendant la première partie de la Guerre de Cent Ans. Les révoltés s'en prennent surtout à la noblesse militaire (les chevaliers) qui n'assure plus son rôle traditionnel qui est la défense de la population (en échange de quoi les paysans acceptent de payer des impôts seigneuriaux). Au contraire les déplacements et les batailles des chevaliers ravagent les campagnes. Les chevaliers français qui connaissent une succession de défaites (bataille de Crécy (en 1346), bataille de Poitiers en 1356) doivent le plus souvent payer leur rançon et pour cela leur famille augmente les impôts seigneuriaux. La fiscalité royale s'alourdit, elle aussi quand il faut payer la rançon de 4 millions d'écus d'or exigée par le roi d'Angleterre pour libérer le roi de France Jean II le Bon, retenu prisonnier depuis sa défaite de Poitiers.

Le déroulement de la Jacquerie[modifier | modifier le wikicode]

Les sources qui permettent d'écrire l'histoire de la Jacquerie de 1358, sont toutes d'origine nobiliaire ou bourgeoise, c'est-à-dire écrites par des adversaires (et victimes) de la Jacquerie. Les chroniqueurs de l'époque qualifient les Jacques de « méchantes gens », de « vilains du plat pays »" (le plat pays s'oppose aux villes closes pour des murailles où réside la bourgeoisie).

La Grande Jacquerie éclate à la fin du mois de mai 1358, à la frontière entre l'Île-de-France et le Clermontois dans un petit village appelé Saint-Leu-d'Esserent, sur les bords de l'Oise en aval de Creil. Un convoi de ravitaillement escorté par des chevaliers est attaqué par des paysans affamés. Pris de court, les militaires ne peuvent riposter et sont massacrés. Rapidement le soulèvement anti-nobiliaire s'étend en Picardie, à Santerre, dans l'Amiénois, le Vermandois, le Laonnais, le nord de l'Île-de-France, mais aussi la Brie, la Champagne, le Gâtinais, le Hurepois et le Perthois.

Il apparaît que si la masse des révoltés est formée de paysans de toutes conditions, les chefs se recrutent chez les commerçants, les prêtres (beaucoup proviennent de famille paysanne), les paysans aisés (les laboureurs). Parmi eux se détache Guillaume Carle (ou Calle), qui est issu d'une famille de laboureurs et a été soldat. Il n'y a pas d'armée proprement dite, mais des bandes d'insurgés regroupant quelques centaines de personnes.

Comme dans toute révolte paysanne, les insurgés s'en prennent aux symboles de la société nobiliaire. Les châteaux sont attaqués, les familles des chevaliers sont massacrées. Les nobles se réfugient dans les villes qui à l'abri de leurs murailles sont beaucoup plus faciles à défendre. Cependant les villes de Meaux et de Senlis apportèrent leur soutien aux révoltés. On rapporte peu de faits contre les biens de l'Église catholique, quelques prêtres ou moines furent un peu bousculés.

La répression contre les Jacques[modifier | modifier le wikicode]

La Grande Jacquerie dura environ deux semaines. La principale troupe paysanne est écrasée les 9 et 10 juin à Mello, près de Clermont-en-Beauvaisis par l'armée de nobles (environ 3 000 hommes) rassemblée par Charles le Mauvais, roi de Navarre.

Puis la chevalerie française fait régner la terreur dans les campagnes. Près de 1 500 Jacques sont massacrés à Poix, 800 près de Roye.

À Meaux, alors qu'ils assurent la protection de famille du Dauphin Charles, (qui y a trouvé refuge pour échapper aux troubles parisiens) les chevaliers dirigés par le comte de Foix et Jean de Grailly captal de Buch, combattent les Jacques aidés par les milices bourgeoises envoyées par Étienne Marcel le prévôt des marchands parisiens. Près de 7000 Jacques et alliés sont massacrés alors qu'une partie de la la ville est livrée au pillage et à l'incendie (qui dura une quinzaine de jours).

Guillaume Carle, avait reçu l'assurance d'une trêve et d'une rémission (sorte d'amnistie). Mais il fut capturé par traîtrise dans le camp des nobles où il fut supplicié et décapité. Par la suite, une lettre faite par le roi accorda la liberté aux principaux meneurs (ce sont les " lettres de rémission").

Pour réparer les dégâts faits à leurs biens, les seigneurs augmentèrent leurs prélèvements sur la production des paysans.

Vikiliens pour compléter sur les révoltes populaires du Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

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