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Grand-Saint-Antoine (navire)

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Le Grand-Saint-Antoine est le navire qui apporta la peste à Marseille en 1720.

Voyage du Grand-Saint-Antoine (juillet 1719-mai 1720)[modifier | modifier le wikicode]

Le Grand-Saint-Antoine est parti de Marseille le 22 juillet 1719 commandé par le capitaine Chataud. Il devait aller aux Echelles du Levant (les côtes actuelles de la Turquie, la Syrie et du Liban) acheter des soieries et des cotonnades.

La cargaison appartenait à plusieurs personnes. La plus grande partie de la marchandise appartenait à Jean-Baptiste Estelle, le maire de la ville (à l'époque on l'appelait l'échevin). Le reste appartenait au capitaine Chataud et à quelques commerçants marseillais.

A la fin de l'hiver, en février 1720, une fois la plupart des marchandises achetées à Seyde au Liban, le Grand-Saint-Antoine repart dans l'autre sens en passant par Tyr et Tripoli pour charger encore quelques marchandises et des passagers. 

Lorsqu'ils quittent Tripoli, ils essuient une forte tempête qui casse les mâts et les bômes du bateau. Ils reviennent à Tripoli pour réparer le bateau. Le capitaine Chataud achète alors les voiles d'un bateau anglais dont l'équipage aurait été décimé par la peste. Ils embarquent également huit turcs. 

Durant le trajet du retour, il y a plusieurs morts à bord. Le 17 mai 1720, le bateau fait une dernière escale à Livourne en Italie où malgré les morts et la suspicion de maladie grave, le capitaine Chataud obtient une patente nette. 

On ne sait pas si la maladie vient des voiles achetées à Tripoli ou si elle venait d'une des marchandises achetées avant l'escale de Tripoli.

On a appris plus tard, grâce à un travail d'historien que le Grand-Saint-Antoine s'était arrêté au Brusc (à côté de Toulon) du 4 au 11 mai. On ne connaît pas les raisons de cette halte, longtemps tenue secrète. Certains historiens pensent que le capitaine Chataud savait que son bateau avait la peste et qu'il serait peut-être allé à Livourne pour acheter une patente.

Arrivée du Grand-Saint-Antoine à Marseille (25 mai-25 juin 1720)[modifier | modifier le wikicode]

Quand Le Grand-Saint-Antoine arrive à Marseille le 25 mai 1720, il y a eu 9 morts à bord. Deux jours après l'arrivée du bateau un matelot meurt à nouveau. Dans un premier temps, le bureau de santé décide d'envoyer le bateau en quarantaine à l'île de Jarre. Mais quelques jours plus tard, il change d'avis. Il décide d'autoriser le mouillage du Grand-Saint-Antoine à l'île de Pomègues, dans l'archipel du Frioul et le déchargement des marchandises aux infirmeries d'Arenc. Cette décision est très inhabituelle. Il est probable que les propriétaires de la cargaison ait fait pression pour que les règles sanitaires ne soient pas appliquées strictement. Les 13 et 25 juin, deux nouveaux membres de l'équipage en quarantaine meurent. En même temps, plusieurs ouvriers qui ont déchargé la cargaison du Grand-Saint-Antoine meurent également. Le bureau de santé s'inquiète sérieusement et prend des mesures : transférer le bateau à l'Ile de la Jarre, brûler les vêtements des morts et les enterrer dans de la chaux vive. Mais ces mesures arrivent trop tard car des tissus sortis en fraude des infirmeries ont déjà transmis la peste dans la ville.

Mise en quarantaine et destruction du Grand-Saint-Antoine (juillet-septembre 1720)[modifier | modifier le wikicode]

L'ancre du Grand-Saint-Antoine. (veromicha/Vikidia)

Le 25 juin 1720, le Grand-Saint-Antoine est envoyé en quarantaine à l'île de Jarre. Le bateau et les marchandises sont finalement incendiés en septembre 1720.

L'épave du Grand-Saint-Antoine a été retrouvée en 1978 et son ancre en 1982 au nord de l'île de Jarre. L'ancre du Grand Saint Antoine est exposée au Musée d'Histoire de Marseille.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Philippe JOUTARD, Histoire de Marseille en treize événements, Editions Jeanne Laffitte, 1996
  • Patrick MOUTON, Marseille 1720, La grande peste en 12 questionsGaussen, 2013
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