Gaule cisalpine
La Gaule cisalpine (en latin : Gallia Cisalpina, c'est-à-dire "avant les Alpes" du point de vue de Rome ; également appelée par certains auteurs Gallia Citerior ou Gallia togata, ou "Gaule en toge", habit typiquement romain pour souligner la romanisation précoce de cette province par rapport au reste de la Gaule). Elle était composée des terres situées au nord des fleuves Arno et Rubicon, qui délimitaient la frontière terrestre entre l'Italie et les provinces.
Le fleuve Pô traverse ce territoire d'ouest en est, dessinant une ligne de démarcation géographique naturelle. À cette époque, la ligne de partage des rivières était primordiale car peu facilement franchissable et les peuples qui habitaient une rive ou l'autre d'un fleuve étaient parfois très différents. Ainsi, les habitants du sud du Pô, dans la Gallia Cispadana, étaient fortement romanisés et jouissaient de la citoyenneté romaine en vertu de la lex Plautia Papiria au même titre que les autres peuples italiques dès l'époque de la guerre sociale ; les habitants de la rive nord du Pô et des Alpes, dans la Gaule transpadane, étaient beaucoup moins romanisés (quoique bien plus qu'en Gaule transalpine, au-delà des Alpes) et jouissaient exclusivement du droit latin.
Jusqu'au milieu du Ier siècle av. J.-C., les villes d'Aquileia, Cremona et Mediolanum étaient les seules de Gaule transpadane à jouir de la pleine citoyenneté romaine, se distinguant ainsi des autres cités transpadanes dotées uniquement du droit latin. En 49 av. J.-C., grâce à la lex Roscia, la citoyenneté romaine est accordée à toutes les habitants libres de la Gaule transpadane qui, en 42 av. J.-C., aux côtés de la Gaule cispadane avec laquelle elle formait jusqu'alors la Gaule cisalpine (dont le nom cesse désormais d'être utilisé) sont annexées au territoire de l'Italie romaine et sont devenues, depuis lors, les terres italiennes les plus septentrionales (au nord).
|
