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Gargouille

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Gargouilles de Notre-Dame de Paris.

La gargouille est la partie terminale des gouttières, souvent décorée de figures animales, fantastiques ou monstrueuses, comme les anciennes gouttières en forme de lion des temples grecs. On en retrouve dans de nombreuses églises et cathédrales chrétiennes ainsi que sur quelques édifices civils (comme les hôtels de ville) de l'époque médiévale.

Étymologie[modifier | modifier le wikicode]

Gargouille en forme de lion à l'extérieur de la cathédrale de Tarragone, en Espagne.
Gargouille de la basilique du Sacré-Cœur, Paris, avec le conduit d'eau creusé sur son dos.
Illustration d'une gargouille de la Sainte-Chapelle, Paris, par Viollet-le-Duc.
Une chimère d'Eugène Viollet-le-Duc positionnée sur le toit de la cathédrale Notre-Dame de Paris - elle est communément, mais à tort, considérée comme une gargouille malgré le fait qu'elle ne possède pas la fonction d'évacuer les eaux : elle est seulement décorative.
Gargouille moderne de la cathédrale de Chichester avec un conduit bien apparent.

Le mot français gargouille dérive du latin gurgulio, une onomatopée représentant le gargouillement de l'eau traversant une gorge. Le mot anglais gargoyle est de la même étymologie.

Architecture[modifier | modifier le wikicode]

D'un point de vue architectural, la gargouille fonctionne généralement comme la dernière partie d'un système d'évacuation des eaux pluviales qui s'étend depuis une corniche ou le toit dans le but de la laisser s'écouler sans toucher les murs, afin d'éviter de les endommager ou de pénétrer dans les fondations.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

À partir du Xe siècle, des gargouilles en pierre commencent à être construites en Europe. La diffusion des gargouilles atteint toutefois son apogée au XIIIe siècle, vers la fin duquel elles sont représentés sous formes de caricatures et de figures grotesques de plus en plus élaborées : au début, seul le buste de l'animal ou de la créature fantastique était sculpté ; l'animal entier est ensuite représenté, souvent accroché au bâtiment avec ses griffes. Les gargouilles représentaient fréquemment des dragons ou des lions et l'eau s'écoulait soit sur leur dos soit vers l'intérieur par leur bouche.

Symboles[modifier | modifier le wikicode]

La créativité médiévale a représenté des gargouilles de toutes sortes, des figures démoniaques aux visages joyeux en passant par des créatures mi-homme mi-bête. La symbolique des gargouilles est complexe et puise dans les écrits sacrés et l'univers païen. L'héritage des créatures hybrides grecques ou égyptiennes mêlées au Moyen Âge à l'univers mythique des bestiaires tels que le Physiologos, des livres illustrés avec des descriptions d'animaux fantastiques venus de contrées lointaines. Les artistes influencés par ces textes ont sculpté des gargouilles bestiales et fascinantes. Les caractéristiques des animaux imaginaires ont été réinterprétées par le christianisme. Certains érudits ont émis l'hypothèse que les gargouilles étaient utilisées comme gardiennes de l'église pour éloigner les démons. D'autres au contraire pensent que ces gargouilles symbolisaient des démons, auxquels les passants échappaient en entrant dans l'église.

Grand'Goule[modifier | modifier le wikicode]

Une légende française parle d'un dragon appelé Grand'Goule, qui possédait des ailes et un corps de reptile ; il vivait dans une grotte près de la Seine et n'était apaisé que par des offrandes sacrificielles annuelles. Vers le VIIe siècle, un prêtre nommé Romain (futur saint et archevêque) arrive à Rouen et promet de libérer la ville du dragon en échange de la conversion chrétienne de tous les citoyens de la ville et de la construction d'une église. Romain parvient à maîtriser le monstre à l'aide du signe de croix, l'exorcise et le sort de sa tanière attaché à une laisse confectionnée avec son habit. Grand'Goule est brûlé vif, mais son cou et sa tête ne se consument pas et sont donc détachés du corps pour être placés sur les murs de Rouen comme protection afin d'effrayer les mauvais esprits. Grand'Goule devient ainsi le lointain ancêtre des gargouilles.

Notre-Dame de Paris[modifier | modifier le wikicode]

Rares sont ceux qui le savent, mais les gargouilles de Notre-Dame de Paris ne sont pas le fruit de l'imagination gothique médiévale, contrairement au reste de la cathédrale construite presque intégralement aux XIIe siècle et XIIIe siècle, mais ont été ajoutées à l'ensemble par Eugène Viollet-le-Duc vers le milieu du XIXe siècle.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le wikicode]

  • Disney a produit une série télévisée d'animation intitulée Gargoyles : Heroes Awaken (1994-1997), dont les protagonistes sont de grands êtres anthropomorphes ;
  • Disney a également produit le dessin animé Le Bossu de Notre-Dame en 1996, dans lequel Quasimodo discute avec des gargouilles vivantes ;
  • Le film La Vengeance des gargouilles met en scène la créature éponyme ;
  • Les gargouilles sont présentes dans le premier film de la saga Harry Potter, Harry Potter à l'école des sorciers, réalisé par Chris Columbus et produit par Warner Bros.
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