Galilée (savant)

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
(Redirigé depuis Galileo Galilei)
Aller à la navigation Aller à la recherche
Si tu cherches un article homonyme, tu veux peut-être lire Galilée.
Portrait de Galilée par Justus Sustermans (1597-1681), vers 1639

Galilée, de son vrai nom Galileo Galilei, était un astronome, mathématicien, philosophe, et physicien italien né à Pise le 15 février 1564 et mort à Arcetri près de Florence, le 8 janvier 1642.

Il est célèbre pour avoir établi plusieurs lois de physique, comme la « relativité du mouvement », pour avoir amélioré et utilisé la lunette astronomique et pour avoir défendu les découvertes et théories de Nicolas Copernic, selon lesquelles les astres tournent autour du Soleil plutôt qu'autour de la Terre.

Ses travaux et son procès intenté par l’Église catholique ont contribué à la naissance de la science moderne.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

La maison d'enfance de Galilée à Pise

Enfance en Italie[modifier | modifier le wikicode]

Galilée est l'aîné d'une famille de 7 enfants, une famille riche, avec des conditions de vie confortables, mais il n'est pas très aimé de ses parents : son père se montre austère avec beaucoup de personnes, et sa mère n'aime aucun de ses enfants. À ses heures perdues, il s'amuse déjà à concevoir des maquettes diverses. Avec ses amis écoliers, on raconte aussi qu'il fait des expériences du haut de la tour de Pise. Il découvre ainsi que la vitesse de la tombée d'un corps ne dépend pas de sa masse, mais de sa forme. Il reçoit un prix à ce sujet. Ses parents sont Vincenzo Galilei musicien de profession, et Giulia Ammannati. La famille Galilei est issue de la petite noblesse italienne. Galilée sera éduqué jusqu'à ses 10 ans chez ses parents. En 1574, sa famille, déménageant à Florence, le confie d’abord à un prêtre, puis à un couvent. Il reçoit une éducation religieuse. En 1579, le père le rappelle à Florence. Poussé par son père, Galilée commence, à l'âge de 17 ans, des études de médecine à l'université de Pise. Mais Galilée ne se passionne pas du tout pour ce domaine scientifique ; il le trouve ennuyeux. Au mépris de son père, Galilée prend secrètement des cours de mathématiques et de physique chez le précepteur du duc de Toscane et un ami de la famille, Ostilio Ricci (un élève du mathématicien Tartaglia).

Carrière universitaire[modifier | modifier le wikicode]

Galilée n'obtiendra jamais son diplôme. Son père le laisse poursuivre ses travaux en physique. Il se fait connaître avec des travaux sur le pendule, sur les balances, le centre de gravité et sur la chute des corps. À 25 ans, il est nommé professeur de mathématiques à l'Université de Pise. Il peut désormais subvenir aux besoins de sa famille tout en se consacrant pleinement à la science.

En 1590, Galilée découvre et étudie la cycloïde. En 1592, il part enseigner les mathématiques, la mécanique, l'astronomie, la balistique (science qui s'occupe de la force d'expansion et de la vitesse projectiles) et l'architecture militaire, à l'Université de Padoue, près de Venise, où il restera 18 ans. Il conçoit et vend aussi toutes sortes d'objets scientifiques, comme des compas, des boussoles, des balances, des thermomètres, etc.

En 1599, Galilée rencontre Marina Gamba, une jeune Vénitienne, avec laquelle il a une liaison jusqu'en 1610. Ils ont trois enfants, qui seront élevés par Galilée après qu'il se soit séparé de la jeune femme. 1604 est pour lui une année exceptionnelle : il teste une nouvelle pompe à eau, découvre la loi du mouvement uniformément accéléré et observe une nova stella1.

Une lunette astronomique de Galilée

La lunette astronomique[modifier | modifier le wikicode]

En 1609, il présente au public vénitien la lunette astronomique. En réalité, cette invention n'est pas la sienne, il n'a fait qu'améliorer une invention hollandaise. En effet, grâce à ses connaissances en optique, il triple le grossissement obtenu. Il organise ensuite des séances d'observations du haut du campanile de la place Saint-Marc. Il lègue son instrument à la République de Venise, qui y voit un fort potentiel militaire et double son salaire.

En 1610, il a déjà construit 60 instruments. Galilée veut s'attaquer à l'astronomie, bien que ce domaine soit sévèrement contrôlé par l'Église. Il veut défendre la théorie selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, au lieu que ce soit le Soleil qui tourne autour de la Terre. C'est ce qu'on appelle l'héliocentrisme ou système de Copernic, puisque cela avait déjà été développé par Nicolas Copernic.
Et Galilée pense que la lunette va l'aider à prouver que la Terre tourne autour du Soleil.

Il pointe donc son instrument vers le ciel et, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, observe les montagnes lunaires, la nature de la Voie Lactée, les taches solaires, les satellites de Jupiter, les anneaux de Saturne, les phases de Vénus… Il publie ses découvertes dans Sidereus Nuncius (Le Messager céleste), dont les 500 exemplaires sont alors épuisés en quelques jours. Dans toute l'Europe, on ne parle que de lui. C'est la gloire.

Article à lire : Histoire de l'astronomie.

Le procès[modifier | modifier le wikicode]

Galilée face au tribunal de l'Inquisition catholique romaine peint en 1857 par Cristiano Banti

À l'université, Galilée continue d'enseigner plusieurs théories géocentriques, même s'il sait qu'elles sont erronées. Les attaques se multiplient, qu'elles proviennent de savants ou d'ecclésiastiques. On reproche à Galilée et à ses partisans de propager de fausses idées ou observations, voire de contredire la Bible2 et les conceptions d'Aristote (érigées au rang de dogme par l’Église).

Galilée va parfois trop loin3 et publie des ouvrages polémiques, comme Il Saggiatore (1623) ou Dialogue sur les deux grands systèmes du monde (1632). Il se croit intouchable. Plutôt que de présenter, comme ses amis le lui suggèrent, le système géocentrique et le système héliocentrique comme deux théories valables, il veut écraser ses adversaires (partisans du géocentrisme) et, pour cela, utilise la raison et la raillerie.

Ses ennemis se sentent alors humiliés et réagissent. Malgré le soutien du grand-duc de Toscane et du cardinal Barberini, devenu le pape Urbain VIII, l’Église lui intente un procès en 1633, et le force à abjurer toutes ses thèses scientifiques4. C'est lors de ce procès qu'il aurait prononcé la célèbre formule « Et pourtant, elle tourne » (en italien "Eppur si muove"). L'Inquisition le condamne à neuf ans de prison.

Finalement, Galilée ne fait pas ces neuf ans de prison. Il reste chez lui, en résidence surveillée, et continue de mener secrètement ses travaux avec ses disciples jusqu'à sa mort à 77 ans le 8 janvier 1642. Il est alors inhumé le 9 janvier dans le caveau familial de la Basilique Santa Croce de Florence, sur l'ordre du grand-duc de Toscane.

Travaux scientifiques[modifier | modifier le wikicode]

Photomontage présentant Jupiter et les quatre satellites galiléens

Avec son approche rigoureuse basée sur l'expérimentation et sa volonté d'utiliser les mathématiques comme langage des sciences, Galilée est considéré comme l'un des fondateurs de la méthode scientifique.

Astronomie[modifier | modifier le wikicode]

Grâce à son perfectionnement de la lunette astronomique, il a définitivement discrédité l'astronomie antique, qui considérait les cieux comme immuables et parfaits. Galilée défendait le système solaire héliocentrique mis au point par Copernic et utilisait ses observations pour défendre ce point de vue. C'est un bouleversement profond et irrémédiable de la discipline.

Il a ainsi révélé :

  • l'existence de montagnes sur la Lune ;
  • le fait que la Voie Lactée est une région du ciel très dense en étoiles ;
  • qu'il existe des étoiles invisibles à l’œil nu ;
  • que certaines étoiles visibles à l’œil nu sont, en fait, des amas d'étoiles ;
  • les taches solaires et les a interprétées comme des zones froides à la surface du Soleil ;
  • les quatre satellites principaux de Jupiter5 (Io, Europe, Ganymède et Callisto) et a étudié leur période de rotation ;
  • les anneaux de Saturne (même s'il n'en comprend pas la nature) ;
  • les phases de Vénus.
Expérience réalisée à la surface de la Lune vérifiant les lois sur la chute des corps de Galilée

Physique[modifier | modifier le wikicode]

Galilée est considéré comme le fondateur de la physique moderne. Avec ses nombreuses expériences, sur l'équilibre, le mouvement et la chute des corps, il a posé les bases de la mécanique. Il a construit de nombreux instruments, comme une balance donnant la quantité exacte d'or et d'argent dans un objet métallique.

Il a notamment énoncé les principes et lois suivants :

  • le relativisme galiléen : si on est dans une voiture qui roule sur une route, alors c'est la même chose de dire que la voiture se déplace par rapport au paysage, ou que le paysage se déplace par rapport à la voiture ;
  • la loi d'oscillation des pendules, selon laquelle la durée d'oscillation d'un pendule dépend de sa longueur (mais pas de sa masse) ;
  • les principes de la chute des corps, selon lesquels la vitesse de chute d'un objet ne dépend pas de sa masse, mais de sa forme6.

Mathématiques[modifier | modifier le wikicode]

Un point fixe sur une roue (en noir) engendre une cycloïde(en rouge)

Pour Galilée, les mathématiques sont le langage permettant de comprendre les lois scientifiques de la nature. En 1623, il écrit dans Il saggiatiore : « L'univers est écrit en langue mathématique, dont les caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, moyens sans lesquels il est humainement impossible de comprendre un mot de cette langue. »

Les apports de Galilée en mathématiques concernent surtout les problèmes de tangentes (étudier l'évolution d'une tangente à une courbe au fil des points) et les problèmes de quadratures (calculer l'aire d'une figure en la découpant en rectangles le plus finement possible). Il s'inspire des travaux d'Archimède et est ainsi un précurseur du calcul infinitésimal.

Il a aussi étudié certaines courbes mathématiques, comme la cycloïde, et travaillé à résoudre des problèmes inspirés par les jeux de cartes.

Œuvres[modifier | modifier le wikicode]

Galilée a écrit des livres considérés aujourd'hui comme très importants dans l'histoire des sciences. Afin qu'un maximum de gens puissent le comprendre, il les écrivait souvent en italien, alors qu'à l'époque, les ouvrages scientifiques étaient habituellement en latin.

On peut citer notamment :

  • De motu (Du mouvement) en 1590, manuel relatif aux lois du mouvement et de la chute des corps ;
  • Trattato di Forticazioni (Traité des fortifications) et Trattato di Meccaniche (Traité de mécanique) en 1593, destinés à ses étudiants ;
  • Sidereus Nuncius (Le messager céleste) en 1610, contenant des observations à la lunette astronomique sur la Lune, les satellites de Jupiter et les étoiles ;
  • Il Saggiatore (L'essayeur) en 1623, une réponse au traité sur les comètes écrit en 1618 par Orazio Grassi, dans laquelle celui-ci est ridiculisé ;
  • Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo (Dialogue sur les deux grands systèmes du monde) en 1632, un dialogue à trois autour des systèmes héliocentrique de Copernic et géocentrique de Ptolémée ;
  • Discorsi e dimostrazioni matematiche intorno à duer nouve scienze (Discours concernant deux sciences nouvelles) en 1637, qui pose les fondements de la mécanique et de la science des matériaux.

Postérité[modifier | modifier le wikicode]

Le procès[modifier | modifier le wikicode]

Au-delà de l'importance de Galilée dans l'histoire des sciences et des idées, le procès de l’Église contre Galilée a eu des retentissements pendant plusieurs siècles. Par exemple, à l'annonce de la condamnation de Galilée, René Descartes renonce à publier son Traité du monde et de la lumière, de peur des conséquences.

Les progrès de la science au XVIIIe et XIXe siècle mettent à mal la position de l’Église, et Galilée devient un martyr de la science7. En 1728, James Bradley apporte une preuve scientifique de la rotation de la Terre autour du Soleil avec son explication de l'aberration de la lumière. Suite à quoi le pape Benoît XIV fait retirer les livres de Galilée de la liste des livres interdits par l’Église (l'Index). Il faudra tout de même attendre 1992, pour que le pape Jean-Paul II réhabilite pleinement le scientifique 8.

Hommages[modifier | modifier le wikicode]

  • L'astéroïde (697) Galilea a été ainsi nommé en son honneur.
  • Galileo est le nom d'une sonde spatiale de la NASA envoyée vers Jupiter et ses satellites.
  • Galileo est aussi le futur système de positionnement par satellite européen (concurrent du GPS américain).
  • Galilée est le nom donné à une exoplanète orbitant autour de l'étoile 55-Cancri.
  • Galilaei est un cratère lunaire.
  • Galilaei est un cratère martien.
  • le Liceo Classico Galileo est un lycée dans le centre historique de Florence.
  • De nombreux lycées, rues et avenues françaises ont été baptisés Galilée.
  • L'institut Galilée près de Paris en France, est un pôle scientifique.
  • La Haute École Galilée est un établissement d'enseignement supérieur bruxellois.
  • L'université de Padoue de « la Bô » conserve l'épine dorsale de Galilée.
  • Le Musée Galilée à Florence présente des outils de l'époque de Galilée.
  • L'année 2009 a été déclarée « Année Mondiale de l'Astronomie » par l'UNESCO, pour le 400e anniversaire des premières observations faites avec une lunette astronomique, par Galilée.

Dans les arts[modifier | modifier le wikicode]

  • La Vie de Galilée (1943), pièce de théâtre de Bertolt Brecht.
  • Galileo (1968), film de Liliana Cavani, avec Cyril Cusack.
  • Galileo (1975), film de Joseph Losey, d'après la pièce de Bertolt Brecht.
  • Messager des étoiles (1994), fresque musicale de Jean-Claude Amiot.
  • La Fille de Galilée (2001), roman de Dava Sobel.
  • Galileo Galilei (2001), opéra de Philip Glass.
  • Eppur Si Muove (2004), album du groupe de metal Haggard.
  • Galilée ou l'Amour de Dieu (2005), téléfilm français de Jean-Daniel Verhaeghe, avec Claude Rich.
  • Galilée 1610, le messager céleste (2009), pièce de théâtre de Christel Larrouy.
  • L'autre Galilée (2015), pièce de théâtre de Cesare Capitani.
  • Qui veut la peau de Galilée ? (2017), roman de Mathieu Labonde.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Galilée, Georges Minois, Que sais-je ?, 2000
  • Le Mythe Galilée, Fabien Chareix, PUF, 2002
  • Galilée, Claude Allègre, Plon, 2002
  • Galilée, le découvreur du monde, Enrico Bellone, Belin/Pour la Science, 2003
  • Galilée copernicien, Maurice Clavelin, Albin Michel, 2004
  • La Vérité sur l'affaire Galilée, Aimé Richardt, éditions François-Xavier de Guibert, 2007
  • Galilée, Brigitte Labbé et Pierre-François Dupont-Beurier, Milan Jeunesse, 2009

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. Ce qui remet en cause la vision du cosmos d'Aristote et le fait, lui, définitivement basculer dans le camp des Coperniciens
  2. Dans le passage biblique Josué 10 12-14, Dieu arrête la course du Soleil et de la Lune, ce qui sous-entend que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre
  3. « L'intention de l'Esprit-Saint est de nous enseigner comment on va au ciel, et non pas comment va le ciel » Galilée
  4. Galilée prononce la formule suivante : « J'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et je maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs. »
  5. qu'il appellera astres médicéens en hommage à son protecteur
  6. Un objet avec une grande surface extérieure sera plus freiné par l'air. En 1971, l'astronaute David Scott de la mission Apollo 15 lâcha sur la Lune (qui n'a pas d'atmosphère) un marteau (1,32 kg) et une plume de faucon (0,03 kg) simultanément de la même hauteur. Les deux objets arrivèrent en même temps au sol !
  7. « Un tribunal devenu puissant (…) condamna un célèbre astronome pour avoir soutenu le mouvement de la terre, et le déclara hérétique (…)C'est ainsi que l'abus de l'autorité spirituelle réunie à la temporelle forçait la raison au silence ; et peu s'en fallut qu'on ne défendît au genre humain de penser. » Jean le Rond d'Alembert dans son Discours préliminaire de L'Encyclopédie
  8. « L'erreur des théologiens d'alors, quand ils soutenaient la centralité de la terre, fut de penser que notre connaissance de la structure du monde physique était, d'une certaine manière, imposée par le sens littéral de l'Écriture Sainte. (…) Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s'est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. » Discours du 31 octobre 1992 de Jean-Paul II devant l'Académie pontificale des sciences
Article mis en lumière la semaine du 20 novembre 2023.
Icone chateau.png Portail de l'Histoire —  Toute l'Histoire, de la préhistoire, jusqu'à aujourd'hui.
Portail de l'astronomie —  Accédez aux articles de Vikidia concernant l'astronomie.
Portail de la physique —  Accédez aux articles de Vikidia concernant la physique.