Féo-kagué

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Le Féo-kagué (fête de coq) est une fête traditionnelle célébrée par les Toupouri au Cameroun1. Elle est lancée chaque année entre septembre-octobre par Wang Doré (chef supérieur et Spirituel) qui est considéré comme symbole, l’incarnation et le garant de la tradition Toupouri. Le peuple toupouri qui pratique la fête de coq est originaire des départements du Mayo-Danay et du Mayo Kani, dans l’extrême-Nord Cameroun avec des ramifications au Tchad et dans le continent africain. Les Toupouri sont des guerriers, des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs au Tchad autour des lacs de Tikem, de Fianga et le long du cours d’eau nommé Mayo-Kebbi.

Les origines du féo-kagué[modifier | modifier le wikicode]

Depuis près de quinze générations, la fête traditionnelle féo-kagué est célébrée par les toupouri. Elle couronne la fin de l’année et le début de la nouvelle année selon le calendrier toupouri.

A l’origine le coq est choisi comme totem par Wang Doré pour invoquer les esprits mo’obe (les ancêtres) So‘oba (les dieux). Le coq est divin parait-il parce qu’il aurait suivi les directives des esprits dit-on. Le chef utilise le coq pour que ce dernier intercède auprès des esprits afin que ceux-ci interviennent pour la protection de toutes les familles mais aussi pour que la pluie soit abondante, le sol plus fertile et les récoltes meilleures.

Le rituel consiste à égorger un coq et le faire tourner autour du foyer aménagé pour la circonstance avant de le lâcher. Le côté sur lequel se couche le coq après s’être débattu est très important. Sur la gauche, il annonce un malheur, sur la droite, il marque un événement heureux. Réalisé avec succès, le geste s’accompagne toujours des prières, d’un message de dialogue, de réconciliation et de bonheur.

Les manifestations festives du Féo-kagué[modifier | modifier le wikicode]

Chef traditionnel pendant la session de la fête de coq

Avant le jour prévu pour la fête, le chef spirituel passe 30 jours dans sa case pour éviter de voir ni le soleil ni la lune. Tout le monde observe le carême. C’est un moment de prise de conscience et de changement de comportement vis-à-vis de son prochain.

Les batteurs de tam-tam pendant la fête de coq

Pour lancer la fête, la population se réunit devant la concession du chef traditionnel et attend le début des cérémonies. Le chef dans son uniforme de grand jour entouré de sa garde fait son apparition sous des acclamations. Il s’installe sous l’arbre à palabres. Autour de lui, les populations passent tour à tour à la confession publique des péchés. Pour la rémission des péchés, le chef égorge l’un des plus gros coqs de sa basse- cour, bénit le village et tous les agriculteurs puis d’un geste majestueux, il frappe le titir et le kleré (instruments traditionnels d’alerte) qui annoncent qu’il est temps de sacrifier les coqs. Après ceci commence la fête.

Au milieu d’une grande cour, les hommes s’habillent en tenue traditionnelle et d’autres torse-nu jouent du tam-tam. Au rythme du gourna ou du waiwa (danse traditionnelle toupouri), l’un étant un long poème de chants pour dénoncer les maux de la communauté et l’autre une danse spéciale qui est pratiquée après les récoltes. Les danseurs démontrent au public la maitrise du rythme appris. Pendant que le corps s’agite au rythme des chansons, il est aussi arrosé par la consommation du bil-bil (vin local à base du mil) sans lequel, la fête perd toute sa signification. Ce jour de fête représente aussi la fin de l’initiation pour certains jeunes.

Les attraits touristiques[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la cérémonie de la fête de coq

Le Féo-kagué attire de nombreux touristes qui viennent de tous les coins pour vivre en direct les manifestations festives. Au début de la manifestation, les adeptes et les visiteurs se rapprochent des promoteurs pour prendre rendez-vous.

Références[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Garine Igor, Contribution à l’histoire du Danay (Massa, Toupouri, Moussey, et Mousgoum) en contribution de la recherche ethnologique à l’histoire des civilisations du Cameroun, Paris, CNRS, Vol1, 171-186, 1973.
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