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Excision

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L'excision est une ablation de tout ou d'une partie des organes génitaux féminins externes, pratiquée dans le cadre de rituels d’initiation.

Qu'est-ce qu'une excision[modifier | modifier le wikicode]

Il existe différentes formes d’excision, plus ou moins mutilantes, et dont les conséquences sur la vie sexuelle et/ou la santé de la femme peuvent être variables. L’excision la plus courante, pratiquée dans environ 80 % des cas, concerne le clitoris, excisé en partie ou en totalité, et les petites lèvres, également excisées en partie ou en totalité. Une forme moins mutilante consiste en l’ablation du capuchon du clitoris.

Aspects historiques et justification[modifier | modifier le wikicode]

La pratique de l’excision est très ancienne, et son origine exacte, ainsi que sa signification restent inconnues. Elle serait apparue il y a trois mille ans en Égypte, où les chairs excisées étaient offertes au Nil, au cours d’un rituel de fertilité. Aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, elle est pratiquée par certains médecins, au même titre que la circoncision, pour prévenir les maux supposément engendrés par la masturbation.

Le plus souvent pratiquée à la puberté, elle pouvait d’ailleurs être précédée d’une période d’initiation à la vie d’épouse et de femme. C’est pourquoi, dans les régions où elle encore pratiquée, l’excision est considérée comme une pratique rituelle initiatrice, qui fait de la fillette une femme à part entière, et marque son appartenance à la communauté.

Il est important de noter que l’excision ne répond à aucune injonction religieuse : aucune religion n’a jamais imposé l’excision ou l’infibulation, qui ont d’ailleurs été (ou sont encore) pratiquées par des communautés appartenant à toutes les confessions (juifs, musulmans, protestants, coptes, catholiques, animistes, etc.), généralement pour perpétuer d’anciennes traditions.

Conséquence sur le corps et le mental[modifier | modifier le wikicode]

Lors de l’opération, les risques infectieux sont élevés, notamment dans les zones rurales, où les conditions d’hygiène sont précaires (par exemple, utilisation d’une seule lame de rasoir pour un groupe de fillettes), et les jeunes filles courent le risque de contracter des infections comme le tétanos. L’opération provoque souvent la mort par infection, par hémorragie, ou même à cause de la douleur et du choc ressenti. À l’âge adulte subsistent différents risques sur le plan médical : douleurs chroniques, infections internes, stérilité ou dysfonctionnements rénaux ; l’infibulation peut entraîner une rétention du flux menstruel. De plus, les femmes ayant subi une infibulation sont confrontées à des risques médicaux lors des rapports sexuels et des accouchements, où, si la femme n’est pas hospitalisée, peuvent se produire des déchirements du périnée, voire des fistules vésico-vaginales ou vagino-rectales qui provoquent l’incontinence.

Vers un changement de mentalité ?[modifier | modifier le wikicode]

Carte des mutilations génitales féminines en Afrique dans les années 2000.

Dans le monde, ce sont près de 140 millions de femmes qui sont excisées, essentiellement en Afrique sub-saharienne. Aujourd’hui, près de deux millions de fillettes et de femmes sont excisées chaque année, dont près de 75 % en Egypte, en Ethiopie, au Kenya, au Nigéria, en Somalie et au Soudan, la proportion à Djibouti et en Somalie atteignant 98 % des filles. La pratique se retrouve également dans la péninsule arabique (Yémen et Oman), en Indonésie, en Inde, en Malaisie et en Amérique du Sud.

Bien que la condamnation des mutilations génitales féminines ait fait l’objet, en 1952, d’une résolution de la commission des droits de l’homme des Nations unies, la remise en cause de la pratique de l’excision n’apparaît réellement qu’à la fin des années 1970, malgré quelques initiatives isolées de femmes africaines. En effet, les débats entre partisans de l’abolition et partisans du maintien de la tradition, virulents, aboutissent néanmoins à ce que l’excision ne soit plus considérée comme un fait culturel, mais comme une atteinte à l’intégrité physique de l’enfant et de la femme. Une lente prise de conscience dans les pays africains se met en route et, au cours des années 1980 et 1990, des mouvements de prévention et d’information se mettent en place. En 2003, l’ensemble des pays membres de l’Union africaine signent un protocole qui condamne officiellement les mutilations sexuelles et les interdit.

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