Eschyle

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Buste d'Eschyle, musées du Capitole, Rome.

Eschyle (en grec ancien Αἰσχύλος / Aiskhúlos), né à Éleusis (en Attique, près d'Athènes) vers 526 av. J.-C., mort à Géla (Sicile) en 456 av. J.-C., est le plus ancien des trois grands tragiques grecs (avec Sophocle et Euripide).

Treize fois vainqueur du concours tragique, il est l'auteur d'une centaine de pièces dont sept seulement sont parvenues jusqu'à nous.

Le théâtre d'Eschyle est marqué par la force, la tension, l'angoisse qui habitent ses pièces. Il développe peu la psychologie des personnages, mais il met en valeur ses conceptions sur l'équilibre de la cité, le dégoût de l’hybris (acte démesuré, impie) qui met en danger cet ordre, et le poids de la décision des dieux dans la conduite des affaires humaines, notamment dans le sort des opérations militaires, ou la malédiction familiale (notamment dans le cas de Thèbes et des Atrides).

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

La vie d'Eschyle est mal connue. Né vers -525, à Éleusis en Attique, (ville des mystères d'Éleusis en l'honneur de Déméter), il appartient à une grande famille athénienne.

Eschyle est contemporain des guerres contre les Perses : il prend part, à dix ans d'intervalle, à la bataille de Marathon en -490, et à celle de Salamine en -480, qui lui inspire Les Perses (-472), sa plus ancienne tragédie conservée.

Eschyle remporte sa première victoire au concours tragique en -484. Six pièces sont représentées entre -472 et -458 dans l'Athènes d'avant Périclès, dont Les Perses (-472), Les Sept contre Thèbes (-467), Les Suppliantes (-463) et l'Orestie, sa treizième et dernière victoire (-458).

Eschyle se rend ensuite en Sicile et meurt à Géla en -456, en recevant (selon la légende) une tortue sur la tête, lancée par un aigle qui aurait pris son crâne chauve pour un caillou.

Œuvres d'Eschyle[modifier | modifier le wikicode]

Les Perses[modifier | modifier le wikicode]

Les Perses (Πέρσαι / Pérsai) pièce représentée en -472. Le chorège d'Eschyle est alors le jeune Périclès. La pièce relate la bataille de Salamine du point de vue des Perses défaits de Xerxès : la pièce relate une catastrophe, ressentie comme un triomphe par le public athénien.

Les Sept contre Thèbes[modifier | modifier le wikicode]

Les Sept contre Thèbes (Ἑπτὰ ἐπὶ Θήϐας / Heptà epì Thếbas) furent représentés en -467, et Eschyle obtint le Prix pour cette pièce.

Étéocle attend l'attaque des sept chefs contre Thèbes, parmi lesquels son frère exilé Polynice et prépare la défense thébaine. Le chœur de Thébaines est terrifié par l'imminence de la tuerie. Celles-ci constatent la mort des rois frères qui vérifie la malédiction d'Œdipe, et leurs lamentations concluent la trilogie sur la malédiction de Laïos et de ses descendants.

Les Suppliantes[modifier | modifier le wikicode]

Les Suppliantes (Ἱκέτιδες / Hikétides) furent réprésentées sous l'archontat d'Archédémidès, en -464/-463.

Les suppliantes sont les Danaïdes qui forment le chœur, personnage principal de la tragédie : leur nombre est de cinquante. Les filles de Danaos, poursuivies par les fils de son frère Égyptos, les Égyptiades, sont venues à Argos demander refuge et protection auprès de Pélasgos : ce dernier l'accepte et s'attire les prières des Danaïdes, mais les Égyptiades approchent et la guerre menace.

L'Orestie (trilogie)[modifier | modifier le wikicode]

Ce n'est pas une seule pièce, mais une trilogie, représentées en -458, comprenant :

  • Agamemnon (Ἀγαμέμνων / Agamémnôn), qui met en scène le retour du roi de Mycènes après la guerre de Troie, et son meurtre perpétré par son épouse Clytemnestre.
  • Les Choéphores (Χοηφόροι / Khoêphóroi), du nom des porteuses de libations qui accompagnent Électre sur la tombe d'Agamemnon où elle retrouve Oreste revenu d'exil pour venger son père et tuer Clytemnestre et son amant Égisthe : la pièce se conclut sur ce double meurtre.
  • Les Euménides (Εὐμενίδες / Eumenídes), qui montrent Oreste poursuivi par les Érinyes qui demandent vengeance après le matricide (meurtre de sa mère), jusqu'à ce qu'Athéna saisie par Apollon, protecteur d'Oreste, ne remette le jugement de ce dernier à un nouveau tribunal qu'elle instaure, l'aréopage. Oreste est finalement acquitté à égalité des voix, proclame sa reconnaissance et sa fidélité à Athènes, et les Érinyes passent un pacte avec Athéna, devenant les protectrices de la cité, recevant alors le nouveau nom d'Euménides ( « Bienveillantes »).

L’Orestie, qui remporta le concours en -458, est le seul exemple de trilogie qui soit parvenu intact jusqu'à nous. Il permet de mieux saisir l'architecture dramatique très cohérente qui conduisait ces ensembles. Eschyle fait allusion à l'actualité athénienne : l'aréopage, dont il attribue la fondation à Athéna, venait en effet d'être réformé par Éphialtès.

Prométhée enchaîné[modifier | modifier le wikicode]

Cette pièce (Προμηθεὺς δεσμώτης / Promêtheùs desmốtês) est plus tardive : Eschyle l'a peut-être écrite en Sicile, où il a fini sa vie.

Les personnages de cette pièce sont tous divins ; la scène se passe en un lieu désert, à l'extrémité du monde, au bord de l'océan. Héphaïstos, sur ordre de Zeus, vient clouer le Titan Prométhée à un rocher pour le punir d'avoir livré le feu aux hommes. Prométhée voit alors défiler le chœur des Océanides, puis arrive Io, dont Prométhée apprend qu'il doit être délivré par Héraclès. Mais Prométhée est le gardien du secret selon lequel Thétis serait destinée à enfanter un fils plus puissant que son père. Or Zeus convoite Thétis, ce qui permet à Prométhée de braver Zeus, qui envoie Hermès lui soutirer ce secret. Prométhée refuse et Hermès lui annonce sa punition : la foudre de Zeus l'ensevelira sous les roches effondrées et son aigle viendra quotidiennement lui ronger le foie pour le faire céder.

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Eschyle de Wikipédia.
Parthenon from south.jpg
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