Dualisme austro-hongrois

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L'Autriche-Hongrie. En rouge l'empire d'Autriche ; en vert le royaume de Hongrie ; en jaune la Bosnie-Herzégovine (occupée dès 1878 et annexée en 1908).

Le dualisme austro-hongrois est mis en place en 1867 dans les possessions de la dynastie des Habsbourgs. Il crée un empire d'Autriche et un royaume de Hongrie (appelés couramment Autriche-Hongrie) ayant chacun un gouvernement et un parlement administrant leur territoire respectif. L'unité est maintenue par un souverain unique, l'empereur-roi et un gouvernement fédéral central installé à Vienne. Celui-ci est chargé des Affaires étrangères, de la Guerre et des Finances. Les autres minorités composant l'empire d'Autriche-Hongrie ne participaient pas en tant que telles au système.

Le dualisme a existé de 1867 à 1918. Les souverains ont été François-Joseph Ier d'Autriche puis de 1916 à 1918 son petit-neveu et successeur Charles Ier d'Autriche (Charles IV en Hongrie). Le dualisme a disparu avec la défaite austro-hongroise à la fin de la Première Guerre mondiale


Avant le dualisme[modifier | modifier le wikicode]

Dès 1859, la défaite autrichienne devant les franco-italiens pendant les guerres de l'unification de l'Italie amène l'empereur d'Autriche François-Joseph à rechercher une solution aux problèmes posés par la coexistence entre les nombreuses nationalités de son vaste empire.

En 1860, le Diplôme d'octobre met en place un système fédéraliste. Le pouvoir législatif est attribué à des diètes (landtag) élues (au suffrage censitaire masculin) dans les différentes provinces de l'empire d'Autriche et à un Conseil d'Empire (Reichrsat) qui était formé par les délégués envoyés par les landtags. Ce système provoqua l'opposition de la noblesse hongroise qui avait peur de se trouver « noyée » parmi les autres minorités. La bourgeoisie libérale d'Autriche qui trouvait le système peu démocratique n'y était pas favorable.

Aussi dès février 1861, l'empereur en revient au système plus centralisé. Les pouvoirs des diètes provinciales sont réduits au profit du Reichsrat. Ce conseil était désormais composé de deux assemblées, la « chambre des seigneurs » dont les membres étaient désignés par l'empereur (équivalent de la chambre des lords du parlement britannique) et le « chambre des députés » élue par les diètes provinciales. Cette solution est aussi rejetée. Les Hongrois exigent le respect de leurs droits historiques et refusent d'envoyer des députés à la chambre des députés. Les autres minorités (Croates, Italiens de Vénétie, Tchèques de Bohême, Polonais de Galicie) font de même. Seuls les Allemands (Autrichiens) participent aux réunions. Le système est suspendu en 1865 et l'empereur se résout à ne négocier qu'avec les Hongrois qui formaient la minorité la plus nombreuse.

Le compromis de 1867[modifier | modifier le wikicode]

L'empereur François-Joseph en 1865

En 1866, la sévère défaite de Sadowa de l'Autriche face aux Prussiens accélère les négociations. Un accord est trouvé et accepté par les Hongrois le 30 mars 1867.

Deux États[modifier | modifier le wikicode]

La Hongrie devenait un royaume et formait avec la Slovaquie, (la Transylvanie surtout peuplée de Roumains) et la Croatie, la Transleithanie (la petite rivière de la Leitha , affluent de rive droite du Danube, formant la frontière ouest avec l'Autriche). En juin 1867 François-Joseph et sa femme Élisabeth se firent couronner roi et reine « apostoliques » de Hongrie à Budapest. Deux chambres disposent du pouvoir législatif, la chambre des magnats composés des nobles héréditaires et de hauts-fonctionnaires nommés par le gouvernement, et la chambre des députés élus par tous les petits propriétaires. Au début le gouvernement est dirigé par le comte Andrassy.

L'Autriche restait un empire et formait la Cisleithanie avec, la Bohême, la Moravie, la Galicie, la Bukovine et la Dalmatie (sur la côte de la mer Adriatique ). Le Reichsrat (celui imaginé en 1861) contrôle le gouvernement, c'est donc une monarchie parlementaire. Cependant l'empereur reste le maître du pouvoir car il peut gouverner par ordonnances dans l'intervalle des sessions du Reichsrat.

Pour en savoir plus, lis l’article : Histoire de l'Autriche de 1867 à 1914.
Pour en savoir plus, lis l’article : Histoire de la Hongrie de 1867 à 1914.

Un gouvernement commun[modifier | modifier le wikicode]

Les deux États avaient en commun un gouvernement central chargé des Affaires étrangères, de la Guerre et des Finances. Ils se mettaient d'accord pour les douanes, les chemins de fer, la monnaie, mais l'accord devait être renouvelé tous les dix ans. Les assemblées représentatives de chacun des pays étaient représentées auprès de l'empereur-roi par des Délégations siégeant séparément et résidant alternativement à Vienne et à Budapest. Les Hongrois participaient à 30% des dépenses communes. Les autres minorités (Tchèques, Croates, Roumains, Polonais, Slovaques...) de l'empire d'Autriche-Hongrie étaient tenues à l'écart de la gestion du pays (surtout en Hongrie). Les Hongrois étaient les grands gagnants du compromis.

Pour en savoir plus, lis l’article : Histoire de l'Autriche-Hongrie de 1867 à 1914.
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