Daimyo

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Le daimyo du clan Matsue entouré de samourais, vers 1850

Les daimyo (ou "grands noms") sont, à partir du VIIIe siècle, de grands seigneurs japonais qui, maîtres de grands territoires, ayant sous leurs ordres un grand nombres de vassaux (kenin)se rendent indépendants de la cour impériale du Japon. Ils sont souvent issus des fils cadets de la famille impériale (sorte d'apanage comme en Europe occidentale à la même époque).

Pour exercer leur autorité et disposer d'une armée, les daimyo recrutaient les samouraïs.

Les grandes familles de daimyo s'affrontent pour le contrôle du pouvoir. Aux XIe et XIIe siècle, les Taïra et les Minamoto se font la guerre : les Minamoto triomphent en 1199 et leur chef Minamoto no Yoritomo obtient de l'empereur le titre de shogun, c'est-à-dire général en chef et maire du palais, en fait le chef du gouvernement japonais. Il fixe sa capitale à Kamakura dans le nord. Les empereurs, résidant dans le sud, n'ont plus qu'un rôle honorifique et religieux.

Au XIVe siècle, les shoguns Ashikaga réduisent la puissance des daimyo et en font des gouverneurs de province dépendant du pouvoir central. Mais à la fin du XVe siècle, les daimyo reprennent leur indépendance et leurs luttes sanglantes pour tenter de s'approprier plus de territoires. Il y avait alors un vingtaines de "principautés" rivales. Étaient alors considéré comme daimyo tout seigneur disposant d'un revenu annuel supérieur à 10 000 koku de riz. Les seigneurs disposant d'un revenu annuel inférieur étaient dénommés "shômyô" c'est-à-dire"petits noms".

L'arrivée au pouvoir du clan Tokugawa en 1603 met fin à ces luttes. Désormais les daimyo doivent prêter serment de fidélité au shogun. Ils doivent avoir une résidence à Edo (aujourd'hui Tokyo), la résidence du Shogun, y résider une année sur deux, (puis six mois par an) et y laisser des membres de leur famille ou des vassaux en otages. Ils ont un pouvoir militaire, civil absolu sur de vastes portions du territoire japonais où ils sont nommés. À cette époque les daimyo étaient divisés en plusieurs catégories: les fudai-daimyo" dépendants personnellement du shôgun ; les "tozamaza-daimyo" seigneurs qui s'étaient ralliées au gouvernement shôgunal et "shimpan-daimyo" qui étaient membres de la famille des Tokugawa. À la fin du XVIIIe siècle on comptait 23 shimpan-daimyo, 45 fudai-daimyô et 98 tozama-daimyo. Le revenu annuel de tous ces daimyô était alors d'environ 19 millions de koku (le shôgun disposait quant à lui d'un revenu d'environ 6,8 millions de koku).

Chaque année les daimyo devaient de rendre à Edo (Tokyo) pour montrer leur soumission au Shôgun. Ils étaient accompagnés d'une suite de domestiques, de vassaux très nombreux, quelquefois plusieurs milliers de personnes par daimyo. Ces déplacements obligatoires coûtaient fort cher, et nombre de daimyo devaient emprunter de l'argent à de riches marchands ("chonin") qui bien souvent devinrent le gérants des domaines des daimyo et s'enrichirent d'autant plus. Cette obligation eut un effet sur le développement du Japon, car le long des routes utilisées par les cortège à l'aller et au retour se créèrent des auberges, des commerces en tout genre des maisons de thé qui fournirent du travail à de très nombreux Japonais.

La révolution Meiji de 1868 abolit le régime féodal des daimyo ; même leur fonction de gouverneur leur est enlevée en 1871, ils seront alors remplacés par des préfets. Les daimyo reçoivent alors une pension gouvernementale mais sont obligés de résider à Tokyo.

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