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Défense et illustration de la langue française

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Joachim du Bellay.

La Défense et Illustration de la langue française est un manifeste, c'est-à-dire un texte qui inaugure un mouvement et qui donne ses principales idées.

Il a été écrit par Joachim du Bellay, qui y exprime les idées d'un groupe littéraire du XVIe siècle, la Brigade, dont le nom deviendra la Pléiade. Ce groupe est composé de plusieurs poètes qui possèdent une parfaite connaissance de la langue française, mais aussi du grec, du latin et de l'italien : les principaux sont Ronsard et du Bellay lui-même.

Dans cette œuvre publiée en 1549, quatre grandes idées sont développées pour renouveler la littérature française.

  • Défendre la langue française en lui accordant une plus grande place. À cette époque le latin, langue des savants qui était aussi utilisée par les poètes et écrivains, occupe une place très importante dans la production intellectuelle. Depuis la fin de l'Antiquité, on a pensé que le français n'était pas capable de transcrire la pensée faute de vocabulaire adapté. Du Bellay pense qu'en utilisant le français dans les œuvres scientifiques ou littéraires naturellement il s'enrichira.
  • Il faut enrichir le vocabulaire français, comme les Romains l'avaient fait pour le latin. Pour cela il faut créer des néologismes c'est-à-dire des mots nouveaux : à partir d'un nom, par exemple, on peut créer un verbe. On peut réutiliser les mots français qui ont été oubliés au cours des siècles, on peut également remettre en usage des mots existants dans d'autres langues du royaume comme la langue d'oc, voire reprendre des mots des dialectes provinciaux : (le picard, le normand...)souvent dérivés du français parlé en Ile-de-France ou dans le Val-de-Loire. On peut également employer les mots étrangers existants et les incorporer au français si on ne trouve pas d'équivalent dans le stock français. Il faut utiliser les mots spécifiques des métiers qui permettent de faire des comparaisons et de créer des images. On peut même, à l'imitation du latins et du grec créer des mots composés en juxtaposant des noms et des adjectifs, des adverbes et des adjectifs (mal-rassis); des verbes et des complément directs (mouton porte-laine, été donne-vin), mais gare à l'abus de telles créations qui faites systématiquement peuvent vite tourner au ridicule . L'emploi des suffixes permet de nuancer le mot ( Ronsard sera un grand utilisateur du procédé, comme amelette (âme), mignonnelette... Enfin on peut recourir au mots venus du latin ou du grec : comme exceller, inversion, révolu (latin) ou ode, périphrase, stratagème(grec)...
  • Il faut créer une nouvelle poésie qui s'inspire de la poésie de l'Antiquité grecque ou romaine plutôt que de celle du Moyen Âge méprisée car jugée trop proche de la langue populaire. Pour cela on peut utiliser l'infinitif en guise de nom (l'aller, le vivre...) . Il faut employer les figures de rhétorique; comme la métaphore, l'allégorie, la périphrase (le père foudroyant pour désigner Jupiter); les épithètes significatifs (la flamme dévorante)
  • Le poète doit beaucoup travailler son texte: il doit prendre soin de la versification. La rime doit être la plus riche possible et rimer pour l'oreille (le son)et non pas pour les yeux (le mot écrit). L'alternance des rimes masculines et féminines est recommandée. Les vers peuvent être de longueurs variables, ainsi Ronsard crée des vers de 4, 5, 6 pieds ; mais on préfère l'alexandrin, si possible coupé à l'hémistiche.
  • il faut adopter de nouveaux genres poétiques. Les genres poétiques à la mode au Moyen Âge, comme le rondeau, le lai, la chanson sont abandonnés. On crée des élégies, des épîtres, des églogues, mais surtout des odes, des sonnets et de l'épopée, genre qui donne de la noblesse à la poésie.
  • il faut imiter les Anciens (c'est-à-dire les auteurs grecs et latins).

Il ne s'agit pas de traduire les œuvres anciennes en français. Mais il faut se nourrir longuement et abondamment des idées, du style des Anciens et avec cette nourriture bien digérée il faut créer quasi spontanément sa propre œuvre en français. Les Anciens sont alors des maîtres dont on suit les leçons et non des modèles copiés sans recul. Il se peut cependant que cette référence constante aux Anciens ait pu gêner des écrivains plus originaux qui ont alors été bloqués dans l'expression de leur talent.

Avec d'autres poètes, du Bellay lance également le mouvement littéraire de la Pléiade.

Le texte[modifier | modifier le wikicode]

La Défense et illustration de la langue française sur Wikisource.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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