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Cour des Miracles

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Sous l'Ancien Régime la Cour des Miracles est un ensemble de rues et de quartiers de Paris qui étaient les lieux de refuge nocturne des mendiants, des faux-infirmes, des prostituées, des voleurs voire des criminels, qui dans la journées se répandaient dans la ville pour y accomplir leurs méfaits et la nuit tombée regagnaient les taudis qui leur servaient de logis.

Les habitants de la cour des miracles n'obéissaient pas aux lois royales mais avaient leurs propres règles de vie. Les forces de polices ne pénétraient que rarement dans ces lieux, de peur d'être violemment prises à parti.

La population de la cour des miracles provenait des campagnes pour en fuir la pauvreté, mais aussi de tous ceux qui sont déclassés dans le milieu urbain (étudiants en rupture d'étude …) ou biens d'enfants enlevés à leurs familles et éduqués pour mener ce genre de vie.

La plupart des villes européennes avaient de telles cours des miracles. À Paris plus d'une douzaine de rues assez dispersées dans la ville servaient de cour des miracles. La concentration la plus importante, le fief d'Alby, était dans le nord de la capitale, près de l'enceinte de Charles V dans un espace compris entre la rue du Caire et la rue Réaumur, dans l’actuel 2e arrondissement.

La cour des miracles décrite par Victor Hugo dans son roman Notre-Dame de Paris est censée se trouver dans cette grande cour.

Des occupations frauduleuses et diversifiées[modifier | modifier le wikicode]

Les habitants de la cour des miracles parisienne se spécialisent dans des opérations frauduleuses. Les diverses occupations portent des noms tirés de l'argot. Le « chef-coësre » est le chef de cette communauté. Il est assisté par des « cagoux » qui sont ses lieutenants. Il envoyait des représentants auprès des autres cours du royaume. Les coupeurs de bourses ou formaient l'aristocratie des habitants. Leur apprentissage pour escamoter une bourse bien remplie d' écus sans se faire prendre était très rude, les épreuves d'admission étaient particulièrement difficiles. Autour de ces voleurs gravitaient les « millards » spécialisés dans le vol à la tire de provisions ; ravitaillaient ainsi leurs congénères.

Nombreux étaient les faux malades et les faux infirmes qui une fois revenus à la cour des miracles se trouvaient, par miracle, guéris ou exempts d'infirmités. Les « malingreux » étaient faux malades. Les « francs mitoux » simulant des crises d’épilepsie. Les « piètres » étaient les faux estropiés. Les « narquois » ou « drilles » se présentaient comme des soldats mutilés au service du roi. Les prostituées étaient surveillés par les « marfaux » ou « marjauds » qui étaient les souteneurs. Les « orphelins » étaient des jeunes garçons presque nus, tremblant de froid, même en été, se chargeant d'apitoyer les passants sensibles à leurs malheurs.

Les « capons » se chargeaient de mendier dans les cabarets et dans les lieux publics, ils étaient les compères, de rabatteurs à quelques camarades qui proposaient des jeux de cartes, d'escamotage aux badauds faciles à duper. Les « courtauds de Boutange » quant à eux n’avaient le droit de mendier que pendant l’hiver.

La lutte contre la cour des miracles[modifier | modifier le wikicode]

La lutte contre la cour des miracles fut confiée pendant le règne de Louis XIV à Gabriel Nicolas de la Reynie, lieutenant général de police de Paris. Les interventions massives des forces de police permettaient de vider temporairement les lieux, mais les « miraculés » se regroupaient ailleurs. En août 1784, un édit royal ordonna la destruction totale de toutes les masures et taudis du Fief d’Alby afin de permettre l'installation d'un marché aux poissons. Mais le lieu avait si mauvaise réputation que les commerçants spécialisés (les mareyeurs) refusèrent de s’y installer. Le lieu fut alors occupé par les forgerons.

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