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Conversion religieuse

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Jeunes Grecs du XIXe siècle en train de se convertir à l'islam dans une mosquée.

En parlant d'une religion ou d'une croyance religieuse, conversion désigne :

  • l'action de convertir (convertir quelqu'un, c'est l'amener à adopter une religion, une croyance que l'on considère comme vraie) ;
  • le fait d'adopter une religion alors qu'on n'en avait pas (on passe de l'incroyance à une foi), ou une nouvelle religion en abandonnant celle à laquelle on adhérait avant (on passe d'une foi à une autre) : par exemple se convertir à l'islam, au judaïsme alors qu'on est athée, (sans religion) ou catholique.
  • un mouvement intérieur qui fait qu'on "se détourne de" pour "se tourner vers"

Par extension, cela désigne aussi un retour à la pratique religieuse, au respect des règles de la morale religieuse ; ou encore une complète transformation de la pensée et de la conduite, en raison d'une foi ranimée. On peut, par exemple, parler de la conversion du pécheur (celui qui fait des péchés, c'est-à-dire qui manque à ses devoirs religieux ; à ne pas confondre avec pêcheur, celui qui pratique la pêche).

Origine du mot

Conversion est un mot français du XIIe siècle, qui vient du latin conversio (« action de tourner, changement, métamorphose ») et du latin chrétien (« conversion religieuse ») 1.

Histoire

L'appartenance à une religion définit deux choses :

  • Une partie de l'identité de la personne, qui se définit comme catholique, bouddhiste, etc...
  • L'influence plus ou moins grande que la religion a sur cette personne.

Ce deuxième point est politiquement très important : l'intérêt pour une religion est d'avoir beaucoup de fidèles, pour pouvoir peser sur les décisions. Dans un pays où une religion est majoritaire, les dirigeants de ce pays en sont souvent des adeptes. Il n'est pas rare que le chef d'un État se sente suffisamment concerné par la religion pour vouloir la défendre, ou l'étendre. Or, étendre sa religion, c'est aussi étendre son influence politique : c'est pourquoi de nombreuses guerres ont eu et ont toujours un prétexte ou une raison religieuse.

La notion de religion officielle d'un État signifie qu'on considère que tous les habitants se reconnaissent comme faisant partie de cette religion. Ça n'est pas toujours vrai, car il est impossible de contrôler ce que les gens pensent, mais la présence d'une religion officielle a tendance à vouloir limiter l'influence des autres religions, qui sont alors perçues par le pouvoir en place comme dissidentes. Par ailleurs, quand un État, ou son chef se convertit à une religion, les gens qui font partie de cette religion seront davantage favorable à cet État ou ce chef. Par exemple, en l'an 312, la conversion de l'empereur romain Constantin au Christianisme établit une liberté religieuse complète dans cet immense empire et favorisa le basculement pacifique de millions de personnes dans la religion chrétienne pendant son règne. Près de deux siècles plus tard, on considère que la conversion de Clovis, roi des Francs, au catholicisme a joué un rôle majeur dans ses conquêtes, car il était soutenu par les membres de l'Église catholique, qui étaient alors très nombreux.

Ainsi, dans l'histoire, de nombreux épisodes de conversions massives ont eu lieu. Ces conversions, plus ou moins forcées, ont parfois accompagné des guerres. Au XVIe siècle, les divers peuples amérindiens ont été convertis de force au catholicisme par les conquistadors espagnols, malgré l'opposition de l'Eglise à l'emploi de la violence. Par exemple, en France lors du règne de Louis XIV et sa révocation de l'édit de Nantes, de nombreux protestants ont été forcés de se convertir au catholicisme, tandis qu'en Angleterre les protestants faisaient de même aux catholiques. Dans ses premiers siècles, la religion musulmane s'est propagée par la conquête militaire du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord : les pays occupés prenaient comme religion officielle l'Islam, entraînant la conversion des populations qui y trouvait des avantages fiscaux et d'emplois. L'Islam obligeait les non-musulmans (appelé Dhimmi) à payer un impôt spécial plus élevé (la Jizya) et leur interdisait de porter des armes. Une des raisons officielles des conquêtes de Charlemagne en Lombardie était de convertir les Lombards de religion arienne au catholicisme afin qu'ils ne menacent pas le pape installé à Rome, Charlemagne utilisa aussi le même prétexte avec les Saxons de Saxe qui étaient païens (c'est à dire polythéistes).

A l'opposé, certaines religions diffusent sans guerres ni violence. Ainsi, le Bouddhisme s'est-il propagé spontanément dans toute l'Asie du Sud-Est. Le Christianisme s'est d'abord diffusé pacifiquement dans l'empire Romain jusqu'au règne de Théodose, de la Syrie à l'Angleterre et de l'Espagne à la Roumanie, pendant ses 300 premières années d'existence.

Conversion et mariage mixte religieux

Selon les religions, le mariage mixte (qui désigne ici le mariage entre deux personnes de religion différente) est ou non possible sans conversion, mais l'on peut noter que dans les États laïques, le mariage civil, lui, est toujours possible ; et qu'en Occident, s'opposer légalement à un mariage pour une différence de religion est impossible.

Possibles ou non sur le plan de la loi, les mariages mixtes ne sont pas acceptés par tous, comme par exemple dans le judaïsme ou en Irlande du Nord, où les mariages entre catholiques et protestants sont encore très difficiles. Et souvent, l'un des futurs mariés doit renoncer à sa propre religion : c'est le cas dans le cadre d'un mariage orthodoxe pour chacun des deux sexes ou dans celui d'un mariage musulman pour l'homme non musulman.

La question du mariage mixte religieux pose la même question que tout mariage entre personnes de communautés culturelles différentes. C'est une situation à rapprocher d'un mariage inter-ethnique.

Christianisme

Catholicisme

Si un catholique veut se marier avec un autre chrétien (orthodoxe ou protestant), ils peuvent le faire dans une église de l'un ou l'autre culte (après avoir obtenu une dispense de l'évêché).

S'il veut le faire avec une personne non chrétienne, la paroisse doit demander à l'évêché une « dispense de disparité de culte ». La personne non baptisée doit faire connaître son adhésion aux valeurs essentielles du mariage chrétien (comme par exemple la fidélité). Elle peut être refusée.

Dans tous les cas, la conversion du non-catholique n'est pas obligatoire au préalable, mais est possible par le baptême.

Église orthodoxe

Pour se marier à l'Église orthodoxe, il faut absolument être chrétien et donc se convertir avant par le baptême.

Protestantisme

Chez les protestants, le mariage est possible entre chrétiens, également entre un chrétien et un musulman sans conversion obligatoire, mais dans ce dernier cas, en raison des différences culturelles importantes, l'Église protestante conseille aux futurs mariés de discuter auparavant sur les points essentiels de la vie de couple (pour éviter des conflits ou difficultés pouvant faire obstacle à un bonheur durable), seuls ou en consultant un pasteur spécialiste des questions inter-religieuses, qui existent dans certaines paroisses.

Islam

Toute personne, quel que soit son sexe, peut, être, amenée à se convertir vers l'Islam. Un homme musulman peut épouser une femme non musulmane. Mahomet, le Prophète fondateur de la religion Musulmane, a eu deux épouses juives et une épouse chrétienne. Mais il est interdit à une musulmane d'épouser un non-musulman (car il considère que c'est le père qui choisit la religion des enfants). Ainsi un homme qui veut épouser une musulmane doit préalablement se convertir.

Judaïsme

Le judaïsme ne considère pas un mariage mixte comme valide. Peu favorable aux conversions d'une façon générale, cette religion l'est encore moins en vue d'un mariage, car il est essentiel que la conversion soit sincère, c'est-à-dire effectuée pour l'amour de Dieu, et non pour celui d'un homme ou d'une femme.

Autres religions

Références

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