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Doctrine Truman

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La doctrine Truman rassemble les idées du Président américain Harry Truman sur les moyens d'endiguer, de contenir (en anglais containment), l'expansion des idées communistes telle qu'elle se déroule dans les premières années qui suivent la Seconde Guerre mondiale. Pour Truman les États-Unis doivent aider économiquement, financièrement et militairement les états européens en crise très grave après les destructions de la guerre, afin que les populations de ces états n'adhèrent pas aux idées communistes. Présentée dans un discours du président le 12 mars 1947, elle va servir de base aux interventions extérieures des États-Unis. C'est une rupture totale par rapport l'isolationnisme traditionnel américain défini en 1823 par le président Monroe . C'est une des premières manifestations de la guerre froide.

Le contexte de naissance de la doctrine Truman[modifier | modifier le wikicode]

L'expansion du communisme[modifier | modifier le wikicode]

En couleur l'expansion du communisme en Europe après la Seconde Guerre mondiale

La doctrine Truman nait dans le contexte international de l'après Deuxième Guerre mondiale. À l'issue de la guerre le camp communiste s'est fortement étendu. En Europe orientale et centrale, les pays que l'Armée rouge soviétique a libérés de l'occupation allemande (Roumanie, Bulgarie) , ou qui se sont libérés eux-mêmes (Yougoslavie, Albanie), sont dirigés par des gouvernements communistes, d'autres sont gouvernés par des coalitions politiques avec une forte participation communiste (Tchécoslovaquie, Pologne, Hongrie).

Dans les pays libérés par la coalition anglo-américaine, les gouvernements mis en place font une large place aux communistes qui, auréolés de leur participation à la résistance contre le nazisme et le fascisme, rassemblent souvent le plus d'électeurs lors des élections démocratiques (France, Italie, Belgique).

En Grèce, depuis 1946, une guerre civile oppose les communistes aux monarchistes. La Turquie, restée neutre pendant la guerre, est soumise à une forte pression soviétique, afin d'ouvrir le détroit des Dardanelles qui laisserait l'accès libre à la mer Méditerrané pour la flotte de guerre soviétique.

En Asie, la défaite japonaise du début de septembre 1945, relance la guerre civile entre nationalistes et communistes chinois, ces derniers progressant.

Les circonstances immédiates[modifier | modifier le wikicode]

Le discours de Truman le 12 mars 1947, suit de quelques jours la signature du traité de Dunkerque entre la France et le Royaume-Uni. Ce traité instaure une alliance d'aide mutuelle entre les deux pays, pour un durée de 50 ans, en vue de prévenir une attaque allemande. Depuis le 10 mars, à Moscou se tient une réunion des ministres des Affaires étrangères des quatre puissances occupant l'Allemagne (États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France) en vue de régler l'avenir du pays. Cette conférence se termine le 25 avril sur un échec qui marque la rupture entre le bloc de l'Est et le bloc de l'Ouest, c'est-à-dire le début de la guerre froide.

La doctrine Truman[modifier | modifier le wikicode]

Les idées de base de la doctrine Truman[modifier | modifier le wikicode]

Cette expansion communiste semble confirmer l'idée marxiste que le capitalisme finira par s'effondrer de lui-même car il est miné par des contradictions internes. Aussi les penseurs influençant le président américain sont persuadés que les dirigeants soviétiques, confiants dans la victoire finale de leur camp, n'oseront pas affronter directement le monde capitaliste.

Il faut donc par des moyens financiers et économiques très importants faire reculer la misère résultant de la guerre, accélérer la reconstruction économique qui devrait apporter une amélioration des conditions de vie des classes populaires et ainsi les détourner des idées communistes. Les États-Unis, seul pays sorti de la guerre avec une économie prospère (à eux seuls ils assurent près de la moitié de la production industrielle mondiale), doivent donc s'engager fortement dans le soutien financier et militaire aux pays non encore totalement communistes et qui souhaitent rester dans le camp capitaliste (qu'ils appellent le « monde libre »). La possibilité d'un départ des pays d'Europe occidentale, qui absorbent plus de 40% des exportations américaines, porterait un coup fatal à l'économie du pays. De ce fait les États-Unis doivent rompre avec leur isolationnisme traditionnel.

Mise en application de la doctrine[modifier | modifier le wikicode]

De gauche à droite, le général George Marshall, nouveau secrétaire d'État, le président Harry Truman, et James Byrnes, secrétaire d'État précédent

Dans son discours Truman définit ainsi le bloc occidental : {{"|(…) il repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, un gouvernement représentatif, des élections libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, et l'absence de toute oppression politique. " Il oppose à celui-ci le camp totalitaire : « caractérisé par la volonté d'une minorité imposée par la force à la majorité. Il s'appuie sur la terreur et l'oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés personnelles. »

Les gouvernements élus démocratiquement en Europe occidentale, sont soulagés de l'engagement américain à les soutenir contre l'éventuelle agression communiste. En Italie, en France, le problème de la présence de ministres communistes dans ces gouvernement de coalition est réglée dès le mois de mai 1947, les communistes sont exclus du gouvernement où ne restent que les représentants des partis socialistes et du centre (ce qui en France sera appelé la « troisième force », favorables au maintien de la libre entreprise et du multipartisme et violemment anti-communistes.

Le 5 juin 1947 le général George Marshall, nouveau secrétaire d'État des États-Unis (Affaires étrangères), propose à tous les pays d'Europe (y compris à l'URSS et aux pays devenus communistes) une aide financière et économique américaine. C'est le plan Marshall. Ce plan est rejeté par L'URSS le 2 juillet, elle entraîne avec elle tous les pays passés sous son contrôle ; la Tchécoslovaquie qui avait manifesté son désir de recevoir l'aide américaine est contrainte d'y renoncer. Cette aide était évidemment conditionnée à une démocratisation du régime politique des pays la recevant.

La riposte des soviétiques[modifier | modifier le wikicode]

Timbre émis en URSS en l'honneur d'Andrei Jdanov

Face aux initiatives américaines , les communistes soviétiques organisent leur camp. Dans les pays contrôlés par l'armée rouge la vie politique est vidée du pluralisme au profit du rôle prépondérant, sinon exclusif, du parti communistes local. Les dirigeants tentent de coordonner les économies nationales sous la conduite des soviétiques.

Tous les partis communistes sont regroupés dans une nouvelle organisation communiste internationale le Kominform, créée en octobre 1947. Dans les pays de l'Europe de l'ouest, les partis communistes locaux sont poussés à déclencher des grèves dures et des manifestations quasi insurrectionnelles (mouvement qui se poursuivra jusqu'en 1948). Cependant cette situation isole de la société les partis locaux (en France et en Italie en particulier).

Le camp soviétique élabore, en octobre 1947, une doctrine à opposer à celle de Truman. : ce sera la doctrine Jdanov.

Les soviétiques créent en mai 1949, dans leur zone d'occupation, la République démocratique allemande (RDA) pour riposter à la création de la République fédérale d'Allemagne (RFA) par les occidentaux avec l'unification de leurs zones d'occupation.

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